GUÉDOU Pierre, Louis, Damase [GUÉDON]

Par Joseph Estevès

Né le 17 mars 1927 à Monnaie (Indre-et-Loire), fusillé le 19 mai 1944 au camp d’Auvours, Champagné (Sarthe) ; résistant communiste dans la Sarthe.

Pierre Guédou était le fils de Damase Guédou, ajusteur aux ateliers de chemin de fer, et de Renée Rimbeau, fille de cultivateur, appelée Germaine Guédou. La famille s’installa au début des années 1930 au Mans, derrière la gare. Après avoir fréquenté l’école primaire, Pierre Guédou poursuivait sa scolarité au cours complémentaire Pierre-Philippeaux (avenue Jean-Jaurès) lorsque commença l’Occupation.
Après l’arrestation de son père, il décida d’arrêter ses études et de travailler pour aider sa mère à élever son jeune frère. Il déclarait comme métier : auxiliaire des contributions indirectes. Avec de jeunes camarades communistes, il organisa des opérations contre l’ennemi, sabotages sur le matériel ferroviaire, récupération de cartes d’alimentation et de tickets dans les mairies d’Allonnes, de Coulans-sur-Gée et d’Yvré-l’Évêque. Il participa semble-t-il à d’autres actions comme l’attentat contre le train rapide Paris-Brest. Le 16 janvier 1944, un jeune FTP breton, Fernand Le Du, fut capturé à Sablé-sur-Sarthe après avoir tiré sur des Allemands. Pierre Guédou et sa mère, agent de liaison, furent interpellés le 21 par la police française, son petit frère Louis fut recueilli par des amis à Brûlon. Incarcéré au Vert-Galant, Pierre Guédou retrouva dans la cellule d’en face ses camarades, Serge et Marc Cachon, et partagea la sienne avec Michel Ribault et Frédéric Fouillot.
Le 19 mai 1944, au Mans, Pierre Guédou, âgé de 17 ans, célibataire, fut condamné à mort avec cinq jeunes FTP par le tribunal de guerre FK 755 : Serge Cachon, Marc Cachon, Marcel Le Du, Michel Ribault. Ils ont été fusillés par les Allemands, le jour même, au camp d’Auvours.
Frédéric Fouillot, cheminot vendéen, et sa femme Alice, résistante FTPF, ont été déportés.
Au retour de déportation, sa mère de Ravensbruck, son père de Buchenwald, ses parents découvrirent les lettres de leur fils écrites en prison qu’il terminait par « Nos souffrances actuelles ne sont pas vaines » et « Courage, on les aura ».
Les corps de ces six FTPF, enterrés sans inscription, n’ont jamais été retrouvés.
La mention « Mort pour la France » a été inscrite sur son acte de décès. Une allée du Mans porte le nom de Pierre-Guédon.
Son nom est inscrit sur la plaque commémorative des résistants communistes sarthois (39 noms) apposée 19 avenue Jean Jaurès au Mans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88335, notice GUÉDOU Pierre, Louis, Damase [GUÉDON] par Joseph Estevès, version mise en ligne le 3 octobre 2010, dernière modification le 30 mai 2022.

Par Joseph Estevès

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Joseph Estevès, 200 figures de la Résistance et de la Déportation en Sarthe, 2009. – État civil.— Notes d’Annie Pennetier.

Version imprimable