JEUNON Reine , Esmérance [née BOISNIER Reine]

Par Annie Pennetier

Née le 10 juillet 1902 à Ablon (Seine-et-Oise, Val-de-Marne), morte le 3 mars 1971 à Villeneuve-Saint Georges (Seine-et-Oise, Val-de-Marne) ; résistante.

Reine, son mari Jacques et leurs enfants. Photo Madeleine et Hélène Jeunon. Site La Résistance vigneusienne
Reine, son mari Jacques et leurs enfants. Photo Madeleine et Hélène Jeunon. Site La Résistance vigneusienne

Fille de Michel Boisnier, éclusier quai Mague à Ablon et de Louise Gaumery, ménagère, Reine se maria le 6 décembre 1922 à Vigneux-sur-Seine (Seine-et-Oise, Essonne) avec Jacques Jeunon, militant communiste. Le couple eut cinq enfants : Hélène, Madeleine, Lisette, Jacqueline et Maurice (voir photo). Militante du Comité des femmes contre la guerre et le fascisme, elle participa activement à la solidarité avec l’Espagne républicaine et à la lutte contre la guerre.
Résistante communiste, elle appartint au Front national dès le printemps 1941. Ses services accomplis dans la Résistance Intérieure Française furent reconnus à partir du 1er avril 1941.
Elle fut arrêtée le 10 novembre 1941, à son domicile à Vigneux alors que sa fille Jacqueline Jeunon était occupée à dactylographier le texte d’un tract communiste appelant à la manifestation du 11 novembre. Cinq membres de sa famille furent conduits au commissariat de Montgeron : son époux Jacques Jeunon, sa fille Jacqueline Jeunon, ses beaux-parents Claude Jeunon et Marie-Madeleine Jeunon, et enfin sa belle-soeur Éliane Jeunon épouse Thomas. Le tribunal allemand de Saint-Cloud FK758 jugea toute la famille dans un procès sans traducteur : trois condamnations à mort furent prononcées (Éliane, Jacques, Jacqueline), la prison à perpétuité pour Reine, deux ans de prison pour Marie-Madeleine.
Reine jeunon fut internée à la prison de la Santé à Paris (XIVe arr.) puis déportée en Allemagne le 12 janvier 1942. Classée « NN » (Nuit et brouillard), elle connut les prisons allemandes de Karlsruhe, Anrath, Jauer et Aichach (Bavière) d’où elle fut libérée le 29 avril 1945 après plusieurs marches forcées à travers l’Allemagne, dont au moins 200 km de marche dans la neige. Elle revint gravement malade après trois années de déportation.
Parmi les six membres de la famille Jeunon arrêtés le 10 novembre 1941, seule Reine Jeunon a survécu. Son mari Jacques Jeunon fut condamné à mort « pour menées communistes » par le tribunal allemand FK 758 de Saint-Cloud (Seine-et-Oise) le 12 décembre 1941 puis fusillé au Mont-Valérien le 17 décembre 1941.
Reine Jeunon est titulaire de la Médaille militaire, de la Croix de guerre avec palme et homologuée sergent de la Résistance intérieure française.
Reine Jeunon participa au 1er Congrès fondateur de la FIR (Fédération Internationale des Résistants), à Vienne, 30 juin-3 juillet 1951, en tant qu’une des délégués de la FNDIRP.
Elle mourut le 3 mars 1971 à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88340, notice JEUNON Reine , Esmérance [née BOISNIER Reine] par Annie Pennetier, version mise en ligne le 18 août 2021, dernière modification le 18 août 2021.

Par Annie Pennetier

Reine, son mari Jacques et leurs enfants. Photo Madeleine et Hélène Jeunon. Site La Résistance vigneusienne
Reine, son mari Jacques et leurs enfants. Photo Madeleine et Hélène Jeunon. Site La Résistance vigneusienne

SOURCES : Notes de Madeleine Jeunon, sa fille .— Site Caractères draveillois-Résistance. — FMD. — État civil

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