ALBRECHT Fernand

Par Françoise Olivier-Utard

Né le 7 mai 1923 à Carspach (Haut-Rhin) ; cultivateur, ouvrier à la SACM de Mulhouse puis chez Peugeot à Mulhouse, militant communiste, militant de la CGT, membre du bureau fédéral du Parti communiste du Haut-Rhin (1950-1954), du comité fédéral de 1959 à 1971, conseiller municipal de Carspach (1959-1965).

Fernand Albrecht naquit dans une famille paysanne catholique. Son père, Alphonse, cultivait huit ha dans le Sundgau. Sa mère, s’appelait Marie Zurbach. Le couple eut deux enfants. La famille était catholique pratiquante. Fernand fut élevé à la campagne, passa le CEP et, par goût personnel, se mit à l’étude de plusieurs langues étrangères. Outre l’allemand, qui se parlait en Alsace, il apprit l’anglais, l’italien, le russe et même l’esperanto. Dès l’annexion de fait par les nazis, il écrivit dans son village des graffitis qui marquaient sa répugnance face au régime nazi.

Il fut arrêté par la Gestapo en octobre 1942 et transféré au camp de rééducation de Schirmeck. Il en fut libéré, pour cause de maladie, le 12 septembre 1943. Mais il fut incorporé dans la Wehrmacht le 30 mars 1944. Il profita d’une permission, en septembre 1944, pour déserter et se cacher en attendant l’arrivée des troupes de libération, le 22 novembre. Il rejoignit alors les FFI.

Il reprit la ferme familiale et adhéra au Parti communiste en 1948. Il prit sur lui d’écrire à Maurice Thorez pour lui demander des explications concernant son séjour à Moscou pendant la guerre. Il fut élu au comité fédéral du Haut-Rhin, en 1949, étant l’un des rares paysans communistes du département. Il se vit confier la propagande en milieu rural. Il fut membre de la CGA, dont il reconnaissait qu’elle n’existait que sur le papier dans le Haut-Rhin. En 1950, il fut élu au bureau fédéral et réélu jusqu’en 1955. Il retourna au comité fédéral de 1959 à 1971.

Entre-temps, il s’était marié, en 1954, à Luisa Klee, et eut trois enfants. L’activité politique l’intéressait foncièrement et il écrivit dans sa biographie : « J’ai préféré être paysan au parti plutôt que devenir douanier et renoncer à la politique ». Il fut élu conseiller municipal de Carspach de 1959 à 1965. En 1959, il aurait volontiers suivi l’école centrale d’un mois organisée à Saverne spécialement pour les militants alsaciens, mais les contraintes des calendriers agricole et politique l’en empêchèrent : « Vu les semailles d’octobre et la rentrée des betteraves, j’ai compris qu’il me serait impossible de partir pour un mois. »

En 1960, l’agriculture ne rapportant plus de quoi vivre décemment, il devint ouvrier paysan et se fit embaucher à la SACM de Mulhouse. Il milita à la cellule d’entreprise. En 1965, il fut embauché à l’usine Peugeot de Mulhouse, où il travailla jusqu’à sa retraite. En 1966, il fut candidat suppléant aux élections législatives dans la circonscription de Thann-Altkirch. Il se retira du militantisme politique en 1971, pour raisons de santé.

Il fut membre de l’ADEIF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88362, notice ALBRECHT Fernand par Françoise Olivier-Utard, version mise en ligne le 3 juillet 2010, dernière modification le 3 juillet 2010.

Par Françoise Olivier-Utard

SOURCES : Arch. comité national du PCF.

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