LAGRÈZE Jean

Par Annie Pennetier, Claude Pennetier

Né le 7 juin 1905 à Pau (Basses-Pyrénées), mort le 22 mars 2000 à Pau ; ouvrier-plâtrier ; militant syndicaliste et communiste de Pau.

Jean Lagrèze devant sa maison en 1937
Jean Lagrèze devant sa maison en 1937

Fils d’un maçon décédé en 1923 et d’une piqueuse de bottines catholique pratiquante, Jean Lagrèze travailla à douze ans comme sandalier. Il fréquenta le patronage chrétien jusqu’à seize ans. Il fut, un temps, présent à Paris où il suivit une formation au cours Bosquet.

Au service militaire, soldat de 1er classe, vaguemestre à la sous-intendance, il lisait le Journal officiel et y vit « sa sympathie augmenter pour les communistes, vrais défenseurs des soldats et des ouvriers ».

Manœuvre puis maçon, puis artisan plâtrier, son frère le fit syndiquer à la CGTU en 1929. Il fut secrétaire du syndicat unitaire du bâtiment de Pau et sa région. Il milita avec Hourquet, secrétaire de l’Union départementale CGT des Basses-Pyrénées et fut membre du comité exécutif de l’Union locale des syndicats CGTU. Délégué à la propagande, il dirigea des grèves en juin 1936. Le comité de Front populaire l’accueillit comme représentant de la CGT.

Après la réunification syndicale, il siégea au conseil d’administration de l’Union locale de Pau. Il assura, jusqu’à la guerre, le secrétariat du syndicat des ouvriers du bâtiment et des travaux publics, réorganisé en 1936. En 1939, il représenta le bureau de l’Union locale à la commission de chômage.

Le Parti communiste reçut son adhésion en août 1930, cellule Dimitrov à Pau, recommandé par Théo Bordenave, secrétaire de la section en 1937 et Jean Cerez*, secrétaire du Secours rouge en 1937. Il suivit une école de section. Jean Lagrèze fut candidat au siège de conseiller général, en 1937, dans le canton de Thèze. Trésorier de cellule (1931-1934) à Pau, membre du bureau de section, il siégea au comité régional et fut délégué à la conférence nationale de Montreuil en janvier 1937.

Suite à son autobiographie d’août 1937 dans laquelle il signalait des connaissances dans les milieux socialiste et anarchiste syndicaux, et celle du « trotskyste » Paul Verdier, il fut relevé du comité régional en 1938.

Il fut secrétaire et dirigeant technique de la société de rugby affiliée à la FSGT. Lui-même était capitaine de l’équipe de football.

Un épisode le marqua : lors de la venue de Philippe Henriot à Pau le 28 mai 1934, arrêté dans la manifestation de protestation, il fut blessé à la tête par des coups de matraque de la police. Il fut condamné à un mois de prison avec sursis et 16 F d’amende, mais il ne retrouva pas de travail et dut se mettre à son compte comme artisan plâtrier.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut un militant communiste clandestin. En octobre 1943, fin de 1943, il gagna l’Ariège où il participa à la mise en place des premiers maquis des FTPF du département aux côtés de Jean Balussou et d’Albert Busa. Il fut, jusqu’en février 1944, le commissaire aux opérations régional (COR) de l’Ariège (Voir : Sigler Moïse) remplacé en mars 1944 par le Bitterois Manuel Serra. Après l’arrestation de Balussou et de Busa, de nouveaux cadres venus des Pyrénées-Orientales (Lacoste André) et de l’Hérault (Calvetti Amilcar) prirent en main les FTPF de l’Ariège.

Il s’était marié en mars 1928 à Pau avec Céleste Latour, piqueuse de bottines puis femme au foyer s’occupant de leurs six enfants. Elle militait au Comité des femmes contre la guerre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88365, notice LAGRÈZE Jean par Annie Pennetier, Claude Pennetier, version mise en ligne le 4 juillet 2010, dernière modification le 29 octobre 2022.

Par Annie Pennetier, Claude Pennetier

Jean Lagrèze devant sa maison en 1937
Jean Lagrèze devant sa maison en 1937

SOURCES : RGASPI, 495 270 4092, autobiographie du 29 août 1937, classé A, avec photo. — L’Étincelle. — Le Travail. — Notes de J.-C. Paul-Dejean et d’André Balent. — État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable