BEN SALAH Mohamed. Pseudonyme à l’École d’Orient : JEANNOT Émile

Ses parents, propriétaires fonciers, possédaient dix hectares de terre. Mohamed Ben Salah alla à l’école un an et un mois et œuvra ensuite dans l’exploitation de son père, jusqu’à dix-huit ans. En 1918, il fut mobilisé et servit trois ans dans l’armée française. Son père étant mort en 1921, il revint travailler un an à la campagne avec sa mère.

En 1923 ; il partit en France pour travailler dans la métallurgie.
Il adhéra au PCF en 1925.

De 1927 à 1929 il fut mineur en Belgique, mais arrêté au cours d’une grève, il fut condamné à trois ans de prison. Il y resta deux ans et deux mois avant d’être libéré grâce à une amnistie.

Expulsé de Belgique vers la France, il reprit le travail dans la métallurgie pendant six mois, puis connut le chômage. Mohamed Ben Salah anima d’ailleurs un comité de chômeurs jusqu’à son départ pour Moscou fin 1932.

Le secrétariat d’Orient du Komintern lui donna le pseudonyme d’Émile Jeannot (parfois Émile Jean) et l’envoya à l’École d’Orient le 10 janvier 1933.

Les appréciations du 27 juillet 1933 sont sévères :
« Mouvement révolutionnaire :

JEANNOT – Assimile difficilement, ne lit presque rien des matériaux indiqués, sous grande pression et avec beaucoup de difficultés prend quelques notes. De plus ce camarade a une bonne dose de paresse. Les progrès sont extrêmement faibles.

Économie politique :
De grandes difficultés. Est en retard par rapport au groupe. Le principal obstacle est la mauvaise connaissance du français. Cependant quelques progrès. Le cours est mal assimilé. »
Celles du 14 mai 1934 ne sont pas vraiment meilleures :
« Les progrès académiques dans toutes les disciplines sont insatisfaisants. Il n’est pas assez actif dans le travail. Personnalité assez renfermée. N’est pas éprouvé politiquement, indiscipliné. Grand alcoolique. »

Il quitta Moscou le 4 juillet 1934