Par Claude Pennetier
Né le 6 janvier 1904 à Varsovie (Pologne), mort le 15 février 1958 ; avocat ; volontaire en Espagne républicaine ; résistant.
Né à Varsovie (Pologne) dans une « riche famille polonaise ». Son oncle était un écrivain nationaliste « réactionnaire » très connu. Militant des Jeunesses communistes polonaises, il vint en France vers 1925. Naturalisé Français vers 1931, Tadeusz Oppman était avocat à la cour d’appel de Paris. Il collabora avec Paul Vienney et Marcel Willard. Il développait une importante activité dans le cadre de l’Association juridique internationale. En novembre 1934, il fut arrêté en compagnie d’Octave Rabaté à Madrid ; libéré à la veille de Noël, il fut expulsé d’Espagne.
Tadeusz Oppman combattit comme volontaire en Espagne républicaine d’octobre 1936 à août 1938. Il appartint au Bataillon “Commune-de-Paris” de la 11e Brigade internationale jusqu’à la fin de 1936. Blessé lors des combats de la cité universitaire, il fit ensuite partie de l’école de Pozo Rubio en mai 1937 et appartint en août à l’état-major de la 13e Brigade. Il fut chef d’état-major du Bataillon Dombrowski en mars-avril 1938.
Fait prisonnier en 1940, il fut rapatrié. Il participa à différentes opérations à Paris, mais se trouvant en danger il fut muté sur Marseille. Engagé dans les FTP, il fit partie de l’état-major de la zone sud et fut adjoint au Service B . Ses pseudonymes étaient Georges, Lucien et Delvaux. Membre du Comité militaire de zone sud en 1944 comme responsable du service de renseignements, succédant à Boris Guimpel, avec comme adjoint Jérôme Ferrucci dit Lambert. Il fut fortement critiqué après la chute du comité les 13 et 15 mai 1944. La commission centrale de contrôle politique fit son procès en remontant à la guerre d’Espagne : "esprit individualiste et de suffisance". Après la chute du CMZ , il aurait, selon Marc Dupuy*, porté de "graves accusation contre la délégation du comité central en zone sud". Raymond Guyot déclara "son attitude durant cette période fut celle d’un aventurier ou pour le moins, d’un irresponsable. Tous les faits peuvent laisser supposer qu’il a profité de la chute du CMZ pour s’emparer de la direction de ce secteur, de notre travail, et cela contre la Parti". Il fut donc proposé pour l’exclusion, sans qu’on sache si celle-ci fut effectivement prononcée. Nous sommes là devant un procès stalinien visant à écarter de la direction nationale les responsabilités dans le chute du CMZ et sa difficile reconstitution.
Au mois d’août 1944, il participa avec le 1er régiment du Rhône à la libération de Lyon, plus particulièrement à la bataille d’Oullins. Engagé volontaire avec le 127e groupe F.T.A. du détachement de l’Armée des Alpes, il prit part aux opérations dans le région de Modane.
Kauffer et Faligot écrivent qu’il fut après la Libération directeur d’une société d’import-export avec la Pologne, la Botrans.
Sa femme Jeanne Oppman, fut également brigadiste en Espagne et résistante FTPF.
Tadeusz Oppman mourut le 15 février 1958 et fut enterré à Paris au cimetière du Père-Lachaise.
Par Claude Pennetier
SOURCES : RGASPI, 495 270 7235. — Arch. AVER. — Archives jean-Pierre Ravery, rapport interne de la Commission centrale de contrôle politique, daté du 22 février 1946. — Roger Codou, Le cabochard, (Oppman y apparaît sous le nom de Trotman), Maspero, 1983. — R. Faligot et R. Kauffer, Service B, Fayard, 1985 et Les Résistants, Fayard, 1989. — Henriette Dubois, "Nelly". En résumé... nous devons témoigner. Une vie militante... toujours en prise avec les événements, dactylographié, 78 p. + annexes, déposé à la bibliothèque du Musée de la Résistance des Alpes-Maritimes.— Témoignages.