Par Gérard Leidet
Né le 30 janvier 1913 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 30 juillet 1962 à Marseille ; instituteur dans les Bouches-du-Rhône ; secrétaire administratif et trésorier de la section départementale du SNI (1944-1962).
Fils d’un employé, après avoir fréquenté l’école publique du Boulevard National à Marseille, Paul Giampiétri entra à l’école primaire supérieure Victor Hugo en 1926. A l’image des bons élèves des EPS, il réussit le concours d’entrée à l’Ecole normale d’instituteurs d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) en 1931. Dans sa promotion, avec Marcel Astruc, il participa aux manifestations des élèves contre l’autoritarisme du directeur, en relation avec la Fédération CGTU de l’enseignement, le Syndicat national et l’Internationale des travailleurs de l’enseignement. Au cours des trois années passées à l’École normale, il manifesta de solides aptitudes en mathématiques et débuta dans l’enseignement à Croix-Sainte puis à Port-de-Bouc. Il adhéra au SNI en juin 1936, et à la rentrée suivante obtint un poste à l’école du Boulevard national, retrouvant ainsi l’école où il avait été élève.
« Esprit laïque, positif, profondément républicain » selon le témoignage de Jean Buisson*, Paul Giampiétri apporta très rapidement pendant l’Occupation son concours au Comité national des instituteurs. Il rejoignit en 1943 cette organisation de Résistance animée par ses camarades du SNI Alfred Bizot et Robert Enard dans le cadre du Comité national des intellectuels. L’année suivante, il créa et dirigea la coopérative du secteur Saint Lazare–Belle-de-Mai-Saint-Mauront dans son école qui devint rapidement un centre où se regroupèrent de nombreux résistants. Le 26 mai 1944, dans cette même école, il évita courageusement à des centaines d’enfants la rigueur meurtrière du bombardement en faisant preuve d’un grand sang-froid.
Dès la Libération, il contribua, aux côtés de son ami Georges Cheylan, à la reconstruction et à la réorganisation du SNI. Responsable du secteur Marseille-centre III, il accepta la lourde fonction de secrétaire administratif permanent et consacra désormais l’essentiel de son temps à l’organisation syndicale. Paul Giampiétri participa ainsi en 1945 au Comité consultatif qui eut la lourde tâche pendant plusieurs semaines de corriger les errements, en matière de mutations, de l’administration de Vichy. Trésorier du Secours de guerre, il apporta, dans la même période, sa généreuse contribution à cette œuvre de solidarité.
Engagé pleinement dans l’action syndicale durant près de vingt ans, Paul Giampiétri ne fut jamais secrétaire général de la section départementale. Outre ses fonctions de secrétaire administratif, il occupa celle de secrétaire chargé des affaires municipales (dès l’année 1947-1948) et celle de trésorier général (à partir de 1956).
Paul Giampiétri, célibataire, « visage familier de la nouvelle Bourse du Travail au Boulevard Charles Nédélec avait conquis rapidement l’estime et la sympathie des militants ouvriers » (selon le témoignage de Jean Buisson).
Une plaque érigée au cimetière Saint-Pierre par le syndicat ainsi que la salle 36 (salle de réunion du bureau départemental) de la Bourse du Travail qui portait son nom, perpétuaient sa mémoire. Paul Giampiétri demeura longtemps, au sein de la section départementale, et selon les mots de Gabriel Vialle « comme le symbole complet du militant dont la vie et l’activité furent au service des causes défendues par le SNI : l’enfance, l’humanité, son épanouissement, la paix et la démocratie... ».
Par Gérard Leidet
SOURCES : Archives du SNUipp des Bouches-du-Rhône. — Témoignages oraux de Jean Buisson et Jean Briand. (novembre 2002). — Bulletin du syndicat unique des institutrices et instituteurs des Bouches-du-Rhône.