GRIVEAUX Marius, Claude, Jean-Marie

Par Pierre Chaumont

Né le 6 juin 1891 à Rosey (Saône-et-Loire), mort le 11 octobre 1956 à Rosey ; viticulteur ; président du bureau départemental de l’UJAF (1938-1939) ; membre du comité régional du Parti communiste (1938-1939), maire communiste de Rosey (1931-1939 puis 1944-1945).

Deuxième enfant de la fratrie (une sœur), Marius Griveaux était le fils de vignerons, catholiques non pratiquants. Après sa scolarité primaire à Rosey (Saône-et-Loire) et l’obtention du certificat d’études, il travailla avec ses parents qui possédaient une petite propriété. Incorporé en 1911 au 56e RI de Chalon-sur-Saône, il passa sept années sous les drapeaux : trois au service militaire et quatre comme brancardier, au front, où il fut gazé. Ces années, où il fut absent, ruinèrent le vignoble familial qu’il fallut entièrement replanter, puis les petits vins de Bourgogne, concurrencés par les vins du Midi, se vendirent difficilement.

Membre du Parti communiste, Marius Griveaux fut élu maire de Rosey en 1931. Début avril 1933, il fonda à Rosey un comité de travailleurs paysans, organisation qui s’était implantée dans le Chalonnais depuis 1926 sous l’impulsion du vigneron Marius Sabre* (domicilié à Moroges) et était affiliée à la Confédération générale des travailleurs paysans. Cette initiative conduisit une dizaine de vignerons de la commune à s’inscrire au Parti communiste. Fin 1938, Marius Griveaux faisait partie du comité régional du PC. Le projet de bureau départemental de l’Union des jeunesses agricoles de France (UJAF) pour 1939 le plaça à la présidence.

Le 13 octobre 1939, il fut suspendu par décret de ses fonctions de maire. Pierre Barrier, désigné comme président de la délégation spéciale par le préfet, le remplaça. Le 10 janvier 1940, sur mandat du préfet, la gendarmerie de Chalon perquisitionna chez Marius Griveaux et chez tous les conseillers municipaux communistes de la région chalonnaise. Le 23 janvier 1940, en application de la loi du 20 janvier 1940, il fut déchu par le conseil de préfecture de sa fonction de maire, ainsi que tous les élus communistes de leur mandat. Le 5 juin 1940, il fut signalé par le préfet au commissaire de police de Chalon comme élément particulièrement dangereux. Il fut interné trois fois à Chalon-sur-Saône en 1941, au camp de Compiègne-Royallieu en 1942 puis à Dijon en juin 1944.

Marius Griveaux retrouva son fauteuil de maire à la Libération. Il fut battu aux élections de mai 1945 par une liste conservatrice.

Il résida toute sa vie à Rosey. Il s’était marié le 12 mars 1917 à Saint-Germain-les-Buxy (Saône-et-Loire) avec Julie, Pauline Perrier (1896-1976) qui l’avait secondé dans le travail de la vigne et épaulé dans ses activités militantes. Pendant la guerre, elle avait passé fréquemment du courrier à travers la ligne de démarcation toute proche. Le couple eut deux enfants : Paul (1922-1932) et Jean (1919-1987) résistant, emprisonné avec son père à Chalon-sur-Saône et maire communiste de la commune de 1971 à 1987.

Marius Griveaux était titulaire de la Croix de guerre avec deux citations.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88392, notice GRIVEAUX Marius, Claude, Jean-Marie par Pierre Chaumont, version mise en ligne le 8 juillet 2010, dernière modification le 8 juillet 2010.

Par Pierre Chaumont

SOURCES : Archives départementales de Saône-et-Loire. — Archives municipales de Rosey. – Gilles Platret, Le Chalonnais entre en guerre 1932-juillet 1940, La Voix des siècles, disponible chez l’auteur. — Association bourguignonne des Amis du Maitron. — Entretiens avec André Faivre (février 2010), avec les descendants (janvier-février 2010).

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