GILLET Paul, Émile

Par Claude Pennetier

Né le 25 décembre 1926 à Oran (Algérie), mort le 13 octobre 1975 à Villejuif (Val-de-Marne) ; rédacteur en chef de L’Avant-Garde puis journaliste au Monde.

Une délégation de l’UJRF. Paul Gillet au centre.
Une délégation de l’UJRF. Paul Gillet au centre.
Avec l’aimable autorisation de Gérald Bloncourt qui a pris la photo.

Paul Gillet naquit dans une famille de pieds noirs ayant trois enfants. Son père, Augustin Gillet, était officier de santé et sa mère, Anna Laurentine née Chourritz, receveuse des postes. Il quitta l’Algérie à treize ans et habita à Bordeaux (Gironde) où il fréquenta le lycée Montaigne. Ses parents ayant divorcé, il vécut avec son père, travailla comme instituteur à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), puis fit des études trop vite interrompues à Sciences politiques. Son épouse le présente comme un lecteur admiratif d’André Malraux.

Jeune communiste, il fut envoyé en janvier 1951 en Tchécoslovaquie « pour raison de santé » (décision de secrétariat du 2 janvier 1951), puis trois ans en Hongrie à la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique (FMJD). Il rencontra sa compagne, Blanche Gerbal, lors du 4e Festival international de la jeunesse à Bucarest (Roumanie) en août 1953 ; ils se marièrent en 1954. De retour fin 1953, il fut un dirigeant de la Jeunesse communiste et le rédacteur en chef de son journal L’Avant-Garde. Il se lia d’amitié avec Philippe Robrieux*, secrétaire de l’UEC. Selon Paul Noirot, « Un violent incident oppose, au cours de l’hiver 1959-1960, Georges Marchais, secrétaire du comité fédéral de Seine-sud, récemment promu au bureau politique grâce à Thorez, aux responsables des JC, dont le journal L’Avant-Garde, avait entrepris, sous l’impulsion de son rédacteur en chef, Paul Gillet, de poser au moins les problèmes de la "crise de la jeunesse" » (Noirot, p. 245).

Devenu en 1959 rédacteur à l’Humanité, il quitta le Parti communiste en 1964-1965. Ses doutes sur le communisme dataient de plusieurs années : ébranlé par le XXe congrès du PCUS, il avait placé ses espoirs dans la capacité de remise en cause dont avait fait preuve le mouvement communiste international, mais il fut rapidement déçu. Sa femme avait déjà quitté le PCF en 1959 après la naissance de leur fille Florence, autant en raison de sa situation personnelle de mère que pour des raisons clairement politiques. La crise de l’UEC acheva de le mettre sur la voie du départ.

Paul Gillet travailla pour les éditions Anthropos, pour le journal de la FNAC, coopéra avec son ami Claude Angeli puis entra au Monde, en se spécialisant dans le « Monde des livres ». Il entretint de bonnes relations avec Pierre Vianson-Ponté. Il fut un critique influent, contribuant entre autre à la réception des travaux sur Vichy de Paxton, mais aussi à la valorisation du Maitron. Sa collaboration dura jusqu’à son décès en 1975.

Victime d’un accident cardiaque quelques années plus tôt, opéré à cœur ouvert, il avait entrepris de rédiger un journal personnel d’un grand intérêt et de mener une réflexion personnelle et politique qui fit de ses dernières années une période intense. Son décès fut notifié à Villejuif par son beau-frère, le directeur de théâtre Raymond Gerbal.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88423, notice GILLET Paul, Émile par Claude Pennetier, version mise en ligne le 11 juillet 2010, dernière modification le 29 septembre 2013.

Par Claude Pennetier

Une délégation de l'UJRF. Paul Gillet au centre.
Une délégation de l’UJRF. Paul Gillet au centre.
Avec l’aimable autorisation de Gérald Bloncourt qui a pris la photo.

ŒUVRE : Avec Claude Angeli, La police dans la politique 1944-1954, 1967. — Avec Claude Angeli, Debout, partisans ! les communistes dans la résistance, de la débâcle aux FTP, Paris, Fayard, 1970.

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Témoignage de Blanche Gerbal-Gillet. — Paul Noirot, La mémoire ouverte, Stock, 1976. — État civil de Villejuif.

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