GILBERT-DREYFUS Jean [DREYFUS Gilbert, Alfred, Silvain, dit]. Pseudonyme dans la Résistance Gilbert Debrise

Par Jean-Marie Guillon

le Né le 17 août 1902 au Raincy (Seine, Seine-Saint-Denis), mort le 27 avril 1989 à Paris (XIIIe arr.) ; professeur d’endocrinologie ; résistant du Front national dans le Var.

Il était le fils de Silvain Dreyfus, ingénieur des Ponts et Chaussées, et de Jeanne Philippi, sans profession. Il épousa à Paris (VIIIe arr.) le 19 mars 1928, Jacqueline, Emma, May. Interne des hôpitaux en 1924, il devint chef de laboratoire et chef de clinique en 1930 puis médecin des hôpitaux en 1934. Il était dès cette époque un des médecins précurseurs et bâtisseurs de l’endocrinologie et commença à créer sa propre école, avec André Mathivat, Marcel Zara, Michel Lamotte, Yves Barré. Le professeur Gilbert Dreyfus fut l’auteur de nombreuses études sur cette question.

Il quitta Paris et rejoignit sa famille à Saint-Tropez fin 1941. Il devint là l’un des créateurs du Front national local à l’automne 1942 et fut l’un des fondateur de la "Brigade des Maures". Communiste ou proche des communistes, il connut le Dr Leibovici qui séjournait par moments à Saint-Tropez et qui occupa des responsabilités importantes dans la résistance communiste à Paris. Ce fut sans doute lui qui lui envoya Jacquot, membre de la direction de zone du parti communiste, qu’il devait mettre en contact avec des personnalités résistantes de la région.

Il participa à la création des FTP locaux avec Despas et Guillerme, visita les maquisards du camp Faïta avec le Dr Roy. Il fut appelé à diriger le comité national des médecins en zone Sud en octobre 1943, à la suite d’une rencontre avec Aragon dans le parc Jouvet de Valence (Drôme). Arrêté à Bollène (Vaucluse) par les Allemands, le professeur Gilbert Dreyfus fut déporté à Mauthausen. Médecin à Mauthausen et au kommando d’Ebensee, il raconta comment lui et ses confrères médecins réussirent à rester « dignes » en sauvant un grand nombre de déportés au péril de leur propre vie.

Après la guerre, il poursuivit une brillante carrière médicale et scientifique (chef de service à La Pitié, membre de l’Académie de médecine et de l’Institut). Il témoigna en 1947 au procès de Mauthausen à Dachau. Il fut président de l’Amicale de Mauthausen de 1951 à 1961. Il avait obtenu la médaille de la Résistance avec rosette et était grand officier de la Légion d’honneur.

Son épouse, Jacqueline, fut une résistante très active elle aussi. Elle participa au réseau Interallié / F2 à partir d’octobre 1941, en liaison avec l’ingénieur Lévy-Rueff et le capitaine Trolley de Prévaux, comme responsable du secteur de Saint-Tropez. Remplacée par Jean Despas vers mars 1943, elle fut membre du FN et agent de liaison FTP. Elle fut elle aussi médaillée de la Résistance

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88441, notice GILBERT-DREYFUS Jean [DREYFUS Gilbert, Alfred, Silvain, dit]. Pseudonyme dans la Résistance Gilbert Debrise par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 15 juillet 2010, dernière modification le 22 novembre 2021.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : SHD, Vincennes GR 16 P 192346, Caen SHD/ AC 21 P 636899. — Week-end à Dachau, Paris, FNDIRP, coll. "Se souvenir", 1947. — Gilbert-Dreyfus, Cimetières sans tombeaux, Plon, 1979. — Le Monde, Un médecin français dans l’univers concentrationnaire, 18 mai 1979. — Note de Jean Sauvageon, "Le guide des infirmiers destiné aux Patriotes, Musée de la Résistance. — Annuaire prosopographique, Académie de médecine, CTHS. — Notes d’Alain Dalançon

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