MAUSS Marcel

Par Jean Gaumont

Né le 10 mai 1872 à Épinal (Vosges) ; mort le 11 février 1950 à Paris ; professeur de philosophie ; professeur au Collège de France ; militant socialiste ; membre du conseil d’administration de l’Humanité de 1912 à 1915, renouvelé en février 1920, membre du conseil d’administration du Populaire de 1924 à 1931 ; coopérateur.

Neveu du sociologue Durkheim, Mauss fit ses études à Bordeaux d’abord où il adhéra au POF, y liant connaissance avec Marcel Cachin, puis à Paris où il passa l’agrégation tout en militant au groupe des Étudiants collectivistes. Vers 1891-1894, il quitta le POF pour le POSR et il anima en 1895, avec Edgard Milhaud, le groupe de la « Ligue démocratique des Écoles » dont Franklin-Bouillon était le secrétaire. Vers 1896-1897, la coopération l’attira ; il adhéra à la société « L’Avenir de Plaisance » où il rencontra l’étudiant en médecine Georges Fauquet. Coopérateur actif, il fit de nombreuses conférences et collabora à la revue d’Alfred Bonnet Le Devenir social. En 1899, avec Ph. Landrieux, il fut du nombre des socialistes coopérateurs qui fondèrent la Boulangerie socialiste de la rue Barrault en s’inspirant des conceptions et des méthodes de la Maison du Peuple de Bruxelles et du Vooruit de Gand. Cette même année, il représenta le groupe des Étudiants socialistes de Montpellier au premier congrès général des organisations socialistes françaises tenu à Paris, salle Japy. L’année suivante, à Paris, il prit une part active au premier congrès de la coopération socialiste (7 au 10 juillet 1900) où fut fondée la Bourse des coopératives socialistes. Mauss y rapporta sur la question des relations internationales (les mouvements coopératifs belge, hollandais, espagnol, italien et hongrois avaient délégué leurs représentants à ce congrès). Il y intervint aussi en faveur de la création d’œuvres d’éducation sociale et d’universités populaires.

Conférencier à l’École socialiste dirigée par Charles Andler, Mauss influença beaucoup Jaurès en faveur de la coopération. Il en devint l’ami et le familier, collaborant à l’Humanité, à la Vie socialiste, au Mouvement socialiste que Lagardelle avait fondé et, ultérieurement, au Populaire. Il ne cessa plus de s’intéresser à l’action coopérative et participa à de nombreux congrès comme délégué des coopératives des Vosges. Membre de l’Office technique de la FNCC de 1913 à 1925, il suivit assidûment ses travaux. Bien que ses occupations professionnelles l’aient éloigné de la coopération militante — il fut professeur et directeur adjoint à l’École des Hautes Études, puis au Collège de France de 1931 à 1944, à l’Institut d’ethnologie, au Musée de l’Homme, à l’Institut d’histoire des sciences et techniques — il continua à collaborer à l’Action coopérative, au Coopérateur de France, à la Revue des Études coopératives dont il avait été l’un des fondateurs ayant signé en 1920 le manifeste des universitaires en faveur de la coopération. En mars 1920, il publia dans la Revue de Paris une étude sur les coopératives russes.

Savant éclectique et constructif, Marcel Mauss fut aussi un des premiers adhérents à la coopérative d’édition « Les Presses universitaires de France ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88585, notice MAUSS Marcel par Jean Gaumont, version mise en ligne le 2 août 2010, dernière modification le 20 février 2020.

Par Jean Gaumont

ŒUVRE :Nombreuses études dans L’Année sociologique, souvent en collaboration avec Henri Hubert. Après la mort de celui-ci, il acheva son ouvrage sur L’Évolution de l’humanité.

SOURCES : Renseignements autobiographiques. — Le Coopérateur de France, notice nécrologique, 25 mars 1950. — J. Gaumont, Histoire de la coopération, op. cit., t. II. — Compte rendu du 1er congrès national et international de la coopération socialiste (Paris, juillet 1900). — Marcel Fournier, Marcel Mauss, Fayard, 1994.

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