GOURDON Alain, dit Julien CHEVERNY

Par Gilles Morin

Né le 16 octobre 1928 à Paris (VIIIe arr.) ; magistrat à la Cour des Comptes ; membre du comité directeur du club des Jacobins (1970-1975) ; militant socialiste (PSU, CIR puis Parti socialiste) successivement dans la Seine-et-Oise, les Hauts-de-Seine, à Paris et dans le Loiret ; membre du groupe permanent de la CIR (1968-1971) ; membre de la commission de contrôle du PS (1971-1977).

Fils de Raymond Gourdon, agrégé de Lettres et de son épouse Marguerite Thuret, il suivit des études au lycée Carnot à Paris, puis à la Faculté de Droit de la capitale. Licencié en Droit en 1949, ancien élève de l’ENA, Alain Gourdon a tout d’abord été un haut fonctionnaire. Après avoir été chef adjoint du cabinet du préfet de Maine-et-Loire en 1950, il devint auditeur de deuxième classe, puis de première classe à la Cour des comptes en 1952. Il enseignait dans le même temps : en 1955, il est chef de travaux pratique à la faculté de Droit, maître de conférences à l’IEP de Paris, puis fut professeur à l’École royale d’administration du Cambodge en 1957. En 1958, il est nommé conseiller référendaire à la Cour des Comptes et conseiller au plan du gouvernement du Cambodge en 1959. Il occupa en 1961-1963 des fonctions équivalentes au Maroc.

Alain Gourdon, qui fut rédacteur en chef de l’Information radicale à partir de 1955, lorsque Pierre Mendès France dirigeait le parti de la rue de Valois, appartenait à la galaxie mendésiste. Il milita ensuite au PSU et fut l’un des signataires de la « déclaration des 47 » – pour l’essentiels mendésistes – protestant contre l’organisation du conseil national PSU de juin 1962. Il appartenait au comité de rédaction des Cahiers de la République et était membre du comité directeur du Club des Jacobins (de 1970 à 1975 au moins) et fut secrétaire aux études de ce club en 1975. Avec Charles Hernu, il fit partie des mendésistes qui rallièrent le Convention des Institutions Républicaines au début des années soixante et appartint à son bureau politique de 1968 à 1971. Il fut candidat aux élections législatives de 1967 (CIR-FGDS) dans la huitième circonscription des Hauts de Seine, puis à celles de 1968 dans la 2e circonscription des Hautes-Alpes. L’effondrement des suffrages de la FGDS (33 % de pertes par rapport à 1967), était en partie lié aux événements nationaux, mais lui était également imputée par le préfet qui estimait qu’il « n’a jamais su s’adapter aux nécessité d’une campagne électorale haut-alpine ». En 1970, il était responsable départemental de la CIR du Loiret.

Alain Gourdon suivit François Mitterrand au Parti socialiste et fut élu membre de la commission de contrôle du PS au congrès d’Épinay en juin 1971 et reconduit à celle-ci en 1975 au titre de la motion n° 1. Il y siégeait toujours en 1977, alors qu’il était membre du groupe des experts du parti socialiste.

Après la victoire de la gauche en 1981, il fut nommé administrateur général de la Bibliothèque nationale de 1981 à 1984 et présidait durant les mêmes années la Mission laïque française. Puis il fut Inspecteur général des Nations unies et des institutions spécialisées de 1986 à 1990. Cette dernière année, il réintégra la Cour des comptes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88588, notice GOURDON Alain, dit Julien CHEVERNY par Gilles Morin, version mise en ligne le 2 août 2010, dernière modification le 18 décembre 2013.

Par Gilles Morin

ÉCRITS : A. Gourdon écrivait sous le pseudonyme de Julien Cheverny et, sous son vrai nom : Ces princes que l’on gouverne (1960) ; L’éloge du Colonialisme, Julliard, 1961 ; Le carnaval des régents (1963) ; Les deux stratégies du communisme (1967) ; Les cadres (1967) ; Le temps des obsèques (1970) ; Haro sur la démocratie (1973) ; Propos de mauvais goût, sexologie de l’Occident (1976) ; Mendès France ou le rêve français, Editions, Ramsay (1977) ; Les Matriarches (1978).

SOURCES : F/1cII/594 ; CAC, 19810440 /13, dossier Hernu ; 19900059/19 ; fonds André Seurat.— A.D. Seine-et-Oise et Yvelines : 1201 W 39. — Arch. OURS, dossier Hauts de Seine. — Institut PMF. — Directives, 3 août 1962. — Ministère de l’Intérieur, Les élections législatives de 1973, La documentation française. — Nouveau dictionnaire national des contemporains, Paris, J. Robin, 1964, op. cit, p. 423. — Who’s Who in France, 1993-1994.

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