CORCUFF Maurice, Georges, Marie [alias Jérôme, alias Dick]

Par Jean-Pierre Ravery

Né le 18 mars 1925 au Chesnay (Seine-et-Oise), fusillé le 11 avril 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; manœuvre ; résistant FTPF.

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La famille de Maurice Corcuff était originaire de la Cornouaille bretonne. Son père, Pierre Corcuff, menuisier, avait combattu pendant la Première Guerre mondiale, travaillé dans l’Aisne avant de revenir à Quimper pour épouser une couturière en 1923. Le couple vint au Chesnay et Pierre Corcuff travailla dans l’entreprise Baillet à Versailles.
Maurice Corcuff reçu une éducation religieuse, fit sa communion et fut reçu en juin 1937 au certificat d’études avec la mention Bien. Admis en juillet 1938 à l’école Jules Ferry de Versailles, il y apprit le dessin industriel.
Il habitait chez sa mère, Marie Adolphine Jeanne née Legrand, 25 avenue de Vaucresson au Chesnay. Entré dans les FTP en février 1943, il fut affecté à l’un des groupes spéciaux (GS) de la région parisienne dirigé par son camarade Jean François. Il reçut le pseudonyme de Jérôme. Il fut arrêté le 22 novembre 1943 par des policiers de la BS2 des Renseignements généraux parisiens, parmi lesquels l’inspecteur Christian Gibier, dans le cadre de l’affaire Estain (Joseph Epstein). Selon le rapport de synthèse des RG consacré à cette affaire, Maurice Corcuff avait « effectué de nombreuses reconnaissances pour le compte de son détachement et avait participé : le 14 juillet dernier à Saint-Cyr, à une tentative de grenadage de pièce de DCA. Le 7 août, à Saint-Cyr, au dynamitage d’un pylône de ligne à haute tension. Au grenadage, d’une plate-forme de DCA du train de Granville-Paris ». Fin août 1943, il changea d’affectation et eut une liaison directe avec le chef des FTP de la région parisienne, Joseph Epstein. Il utilisait un nouveau pseudonyme : Dick.
Au moment de son arrestation, il fut trouvé porteur d’une liste des horaires d’émission de Radio-Moscou en langue française. Livré aux Allemands, il fut condamné à mort par un tribunal de guerre le 23 mars 1944 avec vingt autres FTP, parmi lesquels Joseph Epstein. Le président du tribunal justifia le verdict en ces termes : « nous menons un dur combat défensif et nous ne pouvons admettre que nos ennemis nous tirent dans le dos ». Maurice Corcuff, qui venait d’avoir dix-neuf ans, a été fusillé le 11 avril 1944 au Mont-Valérien aux côtés de vingt de ses camarades (à l’exception d’un évadé, Pierre De Schryder).
D’abord inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne), il fut réinhumé après-guerre au cimetière du Chesnay où il repose dans le carré militaire. Son nom figure sur le monument aux morts de la commune et sur une plaque commémorative dédiée aux Chesnaysiens morts pour la France dans l’église Saint-Antoine de Padoue (147 noms).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88592, notice CORCUFF Maurice, Georges, Marie [alias Jérôme, alias Dick] par Jean-Pierre Ravery, version mise en ligne le 4 août 2010, dernière modification le 29 décembre 2021.

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Photographie anthropométrique de Corcuff à la Préfecture de police
Photographie anthropométrique de Corcuff à la Préfecture de police

SOURCES : Renseignements fournis par Jean-Claude Jorand. – Arch. PPo. – Jean-Claude Jorand, « Un combattant au Chesnay : Maurice Corcuff », Les Annales du Chesnay, no 24, 2010 (article fortement illustré). – Mémorial GenWeb.

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