HUET Jean-Auguste [Auguste, Alfred, Marie, Joseph]

Par Gilles Morin

Né le 7 juillet 1900 à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), mort le 2 décembre 1986 à Louveciennes (Yvelines) ; docteur en médecine ; résistant, élu socialiste ; maire (1947-1959) et conseiller général d’Asnières (1945-1967) ; président du conseil général de la Seine.

Né en Nouvelle-Calédonie, où il garda de la famille, fils d’un négociant, Jean Huet acheva des études de médecine et, gérontologue, acheva sa carrière comme professeur à l’École d’andrologie, chef de service de radiologie de la maison départementale de la Seine. Il fut membre du Conseil des experts de l’OMS et de l’ONU, appartenait au Conseil de l’Ordre des médecins et fut fondateur de la banque du Sang d’Asnières.

Huet avait adhéré à la SFIO en 1925. Franc-maçon, il était membre de la Loge l’Internationale du GOF en 1937.

Résistant, membre du comité exécutif de Ceux de la Résistance de la Seine en octobre 1944, déjà élu conseiller municipal d’Asnières en avril 1945, il emporta le siège de conseiller général SFIO-UDSR lors des cantonales de septembre suivant. Il dirigeait le journal La Seine. Il brigua fin 1946, auprès des instances de la SFIO, un poste de Conseiller de la République dans son territoire natal ou un siège à l’Assemblée de l’Union française

Huet fut candidat SFIO aux élections législatives de 1945, juin 1946, 1958 et 1962. En 1947, il fut élu maire d’Asnières alors que les socialistes avaient trois sièges seulement car communistes et RPF s’équilibraient. Alors que la municipalité sortante était MRP, le RPF comptait 18 élus, le PCF 14, le MRP quatre et la SFIO trois. Le docteur Huet fit le plein des voix antigaullistes. Mais il consolida sa situation en 1953 en portant le nombre d’élus socialistes à dix.

Conseiller général sortant en 1953, représenté par la section, il exerça le mandat de vice-président de la commission de la famille et de la Population et fut élu président du conseil général de la Seine.

Il fut maire d’Asnières de 1947 à 1959, avant la conquête par le député UNR Michel Maurice-Bokanowski. Sa municipalité, l’une des rares communes à direction socialiste du département de la Seine, accueillait parfois des réunions nationales du parti, notamment les congrès nationaux de 1953, 1954 et 1955. Il suivait les positions majoritaires dans l’organisation. Personnellement, il était membre du conseil national du Club des Montagnards, antimendésiste, en octobre 1957. Pour les élections municipales de 1959, Huet, qui avait entretenu de très mauvais rapports avec les élus communistes, refusa de passer une alliance et fut une proie facile pour la droite qui bénéficiait d’une vieille tradition locale autour du souvenir de Paul-Ernest Billiet et de la présence de la famille Bokanowski.

En 1965, alors que la fédération socialiste de la Seine interdisait les coalitions incluant des gaullistes, il fut l’un des édiles exclu pour son alliance avec l’UNR. Après l’élection, il appuya Georges Suant* en 1965 pour son élection à la présidence du conseil général, contre Gévaudan présenté par la gauche. Il chercha encore à se situer dans l’entre deux, refusant la bipolarisation croissante. Il était membre du club des Jacobins en 1966 et secrétaire général du club « République et cité », présidé par Bernard Lafay en 1967. Il demanda encore à adhérer à la FGDS en 1967 mais ne semble pas avoir été accepté. Il était toujours conseiller général en 1971.

Il était président de la Fédération française des travailleurs sociaux en 1966.
Il se maria en septembre 1939 à Asnières avec Antoinette Valoir.

Officier de la Légion d’Honneur, il était décoré de la Rosette de la Résistance.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88637, notice HUET Jean-Auguste [Auguste, Alfred, Marie, Joseph] par Gilles Morin, version mise en ligne le 6 août 2010, dernière modification le 23 octobre 2020.

Par Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat. F/1a/3229 ; F/1cII/564 ; F/7/15578. — Tribune socialiste, 13 mars 1965. Profession de foi, législatives de 1945. Dossiers Seine, archives C. Fuzier. Profession de foi, législatives de 1958. 2/APO/2, arch. de la FGDS. — Etat civil.

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