GRINBAUM Gaston

Fils de Hénoch Grinbaum, tailleur, né le 5 août 1890 à Kenchitz (Pologne) et de Bluma Ferdman, née le 20 mars 1900 à Fronspol (Russie), tous deux "progressites juifs", Gaston Grinbaum, certificat d’études en poche, était devenu à douze ans apprenti tailleur. Survivant du maquis des Glières, il avait été emprisonné à Annecy puis à Lyon. On lui avait suggéré d’aller combattre en Palestine mais il avait choisi de s’engager dans les chasseurs alpins pour poursuivre la lutte contre le nazisme. Il participa à l’occupation de l’Autriche.
A son retour, il installa sa machine à coudre dans l’appartement du Faubourg-Saint-Denis qui était celui de ses parents disparus à Auschwitz. Il adhéra au Parti communiste en 1945.
Autodidacte, il écoutait "radio Sorbonne" dans son atelier, lisait les Lettres françaises et dévorait Michelet, Balzac et la littérature soviétique. Avec sa femme Anna, ils fréquentaient le club de sport CPS10 (Club populaire sportif du Xe arr.), lieu d’émancipation pour les jeunes gens et jeunes filles juives.
Il s’était marié le 18 décembre 1948 avec Anna Wolmark (1923-1968), la soeur de Charles Wolmark (même tombe au Père-Lachaise). Elle venait d’une famille juive communiste. Sa mère, fréquentait avant-guerre les militants de la Naie Press, rue de Paradis. Fryma Gura Wolmark, résistante, était une amie de la mère de Henri Krasucki, Léa, et de la mère de Pierre Goldman ; elle avait été déportée et après la "marche de la mort" était revenue à Paris pour apprendre la mort par fusillade, de son fils Charles Wolmark.
Le jeune couple habitait 209 rue Saint-Maur (adresse rendue célèbre par le film et le livre de Ruth Zylberman) dans un deux pièces sans WC. Lorsque naquirent les enfants, ils allèrent s’installer dans un pavillon sur un terrain acquis par son père, Herch Wolmark, ébéniste. Anna, dite Christiane (son nom de résistante), milita à l’UJRE, à l’Union des Femmes françaises (UFF) et au PCF. Elle travailla à la Naie Press jusqu’à la naissance de son premier enfant en 1951.
Président d’un club sportif FSGT, dirigeant communiste de Vigneux, Gaston Grinbaum fut élu maire de la ville le 20 mars 1959, "par un total hasard" dit sa famille, et le resta jusqu’à sa mort en mai 1979. Mais, il ne voulait pas être "permanent" et continuait à travailler "à la pièce" pour un patron de Paris. Les réunions du bureau municipal se tinrent au début dans son atelier, au rez-de-chaussée de son pavillon, Sa voiture de fonction fut longtemps une 4L Renault. Il ne voulait pas avoir l’air d’un notable.
Gaston Grinbaum eut l’occasion de collaborer avec Paul Chemetov qui avait construit ses premiers HLM à Vigneux, au début des années 60. Une grande amitié les unissait.
Membre du comité fédéral de Seine-et-Oise sud en 1964, il fut candidat suppléant aux élections législatives de 1967, dans la 1re circonscription de l’Essonne.
Gaston Grinbaum n’était pas un opposant à la direction du Parti, mais marquait avec humour ses distances : « Si le Parti me demande de cacher Marchais, je le fais, mais je ne lui dis pas où je me planque, j’ai pas confiance » disait-il fréquemment.

Le couple eut une fille en 1951, Blanche Grinbaum Salgas, un fils en 1953, Charles (en souvenir de Charles Wolmark), et Pierre en 1956, tous nés à la clinique des Bluets par accouchement "sans douleur". Anna était devenue bibliothécaire vers 1964. Elle mourut en juin 1968.
Gaston Grinbaum se remaria le 23 décembre 1972 à Trébeurden (Côtes-du-Nord) avec Yvette Le Scanf, une assistante sociale de Vigneux.
Une rue et une résidence de Vigneux portent son nom.