GUERLAVAS Émile

Par Claude Geslin, Jocelyne Prézeau

Né le 2 juillet 1912 à Dinard (Ille-et-Vilaine), mort le 24 mai 1990 à Saint-Malo ; ouvrier peintre ; militant syndicaliste et communiste d’Ille-et-Vilaine ; secrétaire général de l’Union locale CGT de Rennes.

Émile Guerlavas était le fils d’un retraité de la marine de guerre (premier maître) qui avait travaillé douze ans comme capitaine d’armement à la Compagnie des Vedetttes vertes de Dinard. Sa mère faisait, pendant la saison, le métier de repasseuse. Émile fit sa scolarité primaire à l’école laïque de Dinard jusqu’à l’âge de quinze ans. Il commença à travailler à Dinard en août 1927 comme peintre en bâtiment.

Il adhéra au Parti communiste en juillet 1932 et milita avec François Bigot alors conseiller municipal de Dinard. Secrétaire et trésorier de la cellule locale, il fut actif lors des élections législatives puis municipales de mai et novembre 1932. Il surveillait "l’action de la municipalité dans les efforts qu’elle déploie pour évincer notre camarade Bigot du conseil municipal", lutta pour la construction d’un pont sur la Rance. Il fut délégué à la conférence régionale de son parti à Rennes le 3 septembre 1933 peu avant son départ en octobre, au régiment où la liaison fut assurée avec son organisation. Il participa comme membre puis trésorier du syndicat unitaire du bâtiment à une grève de sa corporation à Dinan. Il était aussi trésorier de l’union locale des syndicats unitaires de la région malouine et dinandaise. Il devint secrétaire du syndicat CGTU du Bâtiment de Dinard et fut élu lors de la réunification, en janvier 1936, secrétaire du syndicat confédéré du Bâtiment. En octobre 1936, il devint secrétaire du comité intersyndical de Dinard qui venait de se constituer ; il le resta jusqu’en 1939. Il fut aussi conseiller prud’homme du Bâtiment. La Fédération du bâtiment l’envoya en délégation en URSS en 1937.

En 1937, il fut désigné comme délégué suppléant régional de la Fédération du Bâtiment (dont le titulaire était E. Chéreau) ; il devint délégué régional en 1938 et 1939 et fut membre de la commission exécutive de la Fédération du Bâtiment de 1936 à 1950 environ. Il fut aussi secrétaire adjoint de l’Union locale CGT de Saint-Malo de 1936 à 1939 et fut élu membre de la commission exécutive de l’Union départementale CGT d’Ille-et-Vilaine en décembre 1936. Il se présenta sur la liste « Front ouvrier et paysan » aux élections municipales de Dinard en 1935 et fut, à partir de 1936 au moins, secrétaire de la section dinardaise du Parti communiste. Lors de la conférence régionale de la région rennaise des 7 et 8 novembre 1936, il fit un rapport sur le travail parmi les femmes. Le bilan de la conférence signé par le délégué "Pierre", qualifiait le texte de Guerlavas de "faible, bien que ce camarade soit intervenu avec bon sens sur d’autres questions telle que ’main tendue malgré le sectarisme socialiste et laïque’".

Il se maria le 12 juillet 1939 à Rennes avec Simone Toulouse.

Mobilisé à l’été 1939, il refusa de condamner le Pacte germano-soviétique bien que sa femme, dactylo à la Maison du Peuple, soit menacée de licenciement. Il fut fait prisonnier de guerre (camp de Koettrichoff puis de Chirmech, puis dans des sucreries), organisa le sabotage de la production, des mouvements sociaux (il parle même de grève) et lutta contre les Cercles Pétain. Il fit trois tentatives d’évasion, l’une réussit en 1945. Il reprit aussitôt son poste de délégué régional du Bâtiment. Il fut secrétaire adjoint de l’Union départementale de 1945 à mars 1947 et devint secrétaire général de l’Union locale de Rennes à partir de février 1947. En décembre 1948, il passa en correctionnelle à Rennes avec de nombreux cheminots et les principaux responsables du PC et de la CGT (dont Henri Lemaire et Brégaint).
Membre du bureau fédéral du PC depuis son retour d’Allemagne, il devint secrétaire fédéral d’Ille-et-Vilaine, du Parti de 1950 à 1962. Il abandonna alors ses fonctions, officiellement pour raison de santé, mais resta membre du bureau fédéral jusqu’en 1972 puis du comité fédéral jusqu’en 1974. Il se présenta à l’élection cantonale de Rennes sud-est le 23 novembre 1945 et obtint 4 632 voix contre 7 334 au socialiste Quessot arrivé en première position. Régulièrement candidat depuis 1945 aux élections municipales de Rennes, il fut longtemps conseiller municipal et le demeura jusqu’en 1959. Le Parti communiste le présenta aux élections législatives de 1958. Directeur de l’Imprimerie commerciale de Rennes de 1962 à 1972, il fut mis en invalidité le premier juin 1972.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88667, notice GUERLAVAS Émile par Claude Geslin, Jocelyne Prézeau, version mise en ligne le 9 août 2010, dernière modification le 30 octobre 2022.

Par Claude Geslin, Jocelyne Prézeau

SOURCES : RGASPI, 495 270 8635 (Claude Pennetier). — Arch. comité national du PCF (Jocelyne Prézeau). — Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 3 Md 42, 61 M4. — Le Semeur d’Ille-et-Vilaine, 1933-1948. — Jacques Bonhomme, 1935. — L’Aurore socialiste, 1950. — Renseignements fournis par Simone et Émile Guerlavas à Claude Geslin — Notes de René Lemarquis. — État civil.

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