GUINOT Paul

Par Gilbert Fournier, Yves Pagnotte

Né le 27 septembre 1919 à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), mort le 11 octobre 1994 à Macon (Saône-et-Loire) ; instituteur ; militant FO ; secrétaire de la section de Macon (1952-1956) puis trésorier fédéral (1958-1977) du Parti socialiste SFIO.

Fils unique d’un mineur originaire de Serley (Saône-et-Loire) qui, après avoir été gravement blessé lors de la Première Guerre mondiale, devint facteur à Chalon-sur-Saône, Paul Guinot fit ses études (1937-1940) à l’École normale où il eut Jean Bouvet comme professeur. Mobilisé en 1940 au 1er régiment d’infanterie à Lille, il franchit la ligne de démarcation à Saint-Florent-sur-Cher (Cher), puis fut aspirant à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) à partir d’avril 1941.

Nommé instituteur à La Roche-Vineuse (Saône-et-Loire) en novembre 1942, il rejoignit en janvier 1944 le maquis de Chevagny-les-Chevrières, sous le nom du lieutenant Jamais. Le 4 septembre 1944, il participa à la libération de Mâcon avec les troupes américaines grâce à sa connaissance de l’anglais. Début 1945, il fut nommé professeur de mathématiques au centre Hennebique d’apprentissage du bâtiment, place Carnot à Mâcon. Il fit toute sa carrière professionnelle dans ce centre qui se transforma en collège d’enseignement technique, puis devint un lycée professionnel (lycée René-Cassin) après son installation dans de nouveaux locaux en 1958. Il prit sa retraite en juillet 1979, ayant été toujours été membre de Force Ouvrière.

Paul Guinot avait rejoint le Parti socialiste SFIO en 1945. Il succéda à Jacques Muglioni* au secrétariat de la section de Mâcon en octobre 1952. Il céda le poste à Georges Quiblier* en 1956, mais fut pendant plusieurs années membre de la commission exécutive de la section. En 1958, il fut élu trésorier fédéral et assuma cette responsabilité jusqu’en 1977. Très attaché à ses origines ouvrières, à l’émancipation sociale, aux valeurs de justice sociale et de laïcité, il eut des divergences avec l’orientation du Parti socialiste : il désapprouva les alliances centristes, voire droitières du maire Louis Escande* au milieu des années 60 et ne se retrouva pas dans la transformation de la SFIO en PS avec l’arrivée de François Mitterrand*. Il était proche des orientations de Pierre Bérégovoy* et de Pierre Mauroy*, estimant que « François Mitterrand et ses proches étaient des opportunistes qui ne tiendraient pas leurs promesses ». Il prit progressivement ses distances avec la vie militante dans les années qui suivirent le congrès d’Épinay.

Parallèlement, Paul Guinot avait créé, avec Bernard Humblot, adjoint au maire SFIO, le Comité de jumelage de Mâcon en 1956 et en avait été le secrétaire. Il avait également organisé le jumelage Mâcon-Chieti (remplacé par un jumelage Mâcon-Lecco dans les années 70). Il s’était aussi investi, à la fin des années 50, dans la fondation de la Promotion sociale à Mâcon, préfiguration des GRETA, sous forme d’une association ayant son siège à la mairie. Il avait aussi appartenu à la loge de Mâcon du Grand Orient de France pendant de nombreuses années.

Élu en 1977 maire de Blanot, où il possédait une petite résidence secondaire, Paul Guinot quitta en 1979 la section de Mâcon du PS pour se rattacher à la section de Cluny. Réélu maire en 1983, il fit partie du conseil municipal jusqu’à son décès.

Paul Guinot s’était marié en 1942 avec Jeanine Rosset, sans profession, née à Bourg-en-Bresse, fille d’instituteurs laïcs, ayant exercé dans le Bugey, puis à Perrex et enfin à Saint-Laurent-sur-Saône. Leur fille, Françoise (1945), fit sa carrière dans l’enseignement et fut membre du PS à Villeurbanne (Rhône) pendant plusieurs années. Retraitée, elle est maire de Blanot depuis mars 2008.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88682, notice GUINOT Paul par Gilbert Fournier, Yves Pagnotte , version mise en ligne le 12 août 2010, dernière modification le 12 août 2010.

Par Gilbert Fournier, Yves Pagnotte

Sources : Archives de Charles Champey déposées à ADIAMOS 71. – Association bourguignonne des Amis du Maitron. – Entretien avec Françoise Guinot, 18 novembre 2009.

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