GUIRAUD André, Pierre dit parfois Marcel

Par Gilles Morin

Né le 18 février 1897 à Bordeaux (Gironde), mort Sainte-Marie de Gosse (Landes) le 30 octobre 1968 ; cuisinier ; secrétaire de l’Union départementale CGT de Gironde de 1937 à 1944, partisan de la Charte du travail écarté du mouvement syndical à la Libération.

Le père d’André Pierre Guiraud, Paul Giraud, ouvrier peintre à Bordeaux, était, en 1911, délégué permanent de la Bourse du travail. Membre du Parti socialiste, il mourut en 1922 à Bordeaux.
Sa mère Anne Louis, 22 ans, était sans profession. Il fut légitimé par le mariage de ses parents le 24 mars 1899 à Bordeaux.

Sur le plan syndical, André Pierre Guiraud prit sa suite de son père en entrant à la commission exécutive de l’UD confédérée en mars 1925. Il était secrétaire de son syndicat confédéré des cuisiniers, bouchers et charcutiers. Il avait assisté, en décembre de l’année 1924, au XIe congrès de l’Alimentation et présenté un rapport sur le repos hebdomadaire.

En janvier 1933, l’UD confédérée se réunit pour procéder au remplacement d’Amédée Dassé, mort en juillet 1932, au poste de secrétaire général. Deux candidats étaient en présence : Crouzillac, trésorier de l’Union, et Vielle qui bénéficiait du soutien d’Adrien Marquet. Le 8 janvier, Vielle obtint 94 voix au premier tour sur 221 délégués présents, 111 au second et fut élu. Au second tour, André Guiraud fut élu secrétaire adjoint permanent. Le secrétaire général, Robert Vielle, instituteur ne voulait pas être permanent. Lors du congrès de fusion, tenu à Bordeaux (Gironde), le 19 janvier 1936, André Guiraud fut nommé secrétaire adjoint de l’UD. Il assista aux Semaines de Pontigny en 1936, 1937 et 1938.

Très anti-communiste, de la tendance « Syndicats », manœuvre au comité général d’octobre 1937 pour éliminer les ex-unitaires de la direction de l’UD. Il fut désigné secrétaire général de l’UD le 24 octobre 1937 et Vielle – qui était un des dirigeants de la fédération socialiste SFIO depuis la scission néo-socialiste d’Adrien Marque et avait été élu aux élections cantonales – rétrograda aux fonctions d’adjoint. Guiraud fut délégué au congrès national de la CGT en 1938 et 1939, année où son syndicat vota contre le rapport et pour les motions Delmas. Il critiqua les positions du CCN.

En octobre 1939, Guiraud fit exclure de la CGT les militants qui avaient refusé de condamner le pacte germano-soviétique et approuva l’expulsion de la Bourse du syndicat des métaux.

Durant l’Occupation, Guiraud conserva ses fonctions de secrétaire général jusqu’en 1942 au moins. Il entra dans les institutions vichystes : membre du Comité de coordination avec le CSC, créé le 16 septembre 1940, il collabora au journal Au Travail, et fut appointé par l’Office des Comités sociaux. Il fut désigné comme membre du Conseil national de Vichy, mais ne siégea qu’à deux occasions, les 5 et 12 février 1942. Il appartint encore aux commissions provisoires d’organisation de la Chartre du travail de la Gironde en 1942 et à l’Office des comités sociaux, dont il était délégué. Il avait tenté de faire revivre le Collège du Travail, avec le concours d’enseignants. Lors de l’exécution des otages du 21 septembre 1942, parmi lesquels de nombreux militants de la CGT, il n’éleva aucune protestation. Guiraud enfin organisa un congrès « Chartiste » en juin 1943.

Lors de la libération de Bordeaux, Guiraud estima n’avoir rien à se reprocher et resta dans son bureau de la Bourse du Travail. Après les protestations du journal communiste La Gironde populaire, il fut écarté par le comité provisoire de réorganisation de l’UD. Le syndicat des cuisiniers dont l’activité principale était le placement, resta dans l’autonomie.

Son frère cadet, Étienne Guiraud fut également militant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88816, notice GUIRAUD André, Pierre dit parfois Marcel par Gilles Morin, version mise en ligne le 11 février 2016, dernière modification le 10 avril 2016.

Par Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat., F7/13 567 et F7/13 602, F/22/1789. — Arch. Dép. Gironde, série M, manifestations 1907-1911. — La Voix du Peuple, janvier 1936. — Georges Lefranc, Essais sur les problèmes sociaux et syndicaux, 1970, 264 p. — J.-P. Le Crom, , Syndicats nous voilà ! op. cit., p. 212 et 299. — Michel Dreyfus, "Syndicats nous voilà ! … Au Travail", art. cit. — Guy Joubert, « Les militants syndicaux girondins avant et pendant la guerre », Aperçus d’histoire sociale en Aquitaine, n° 69 et 70, 2003. — Notes Antoine Prost et Claude Pennetier. — DBMOF, Notice Robert Vielle. — État civil de Bordeaux. — Notes de Mauricette Laprie.

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