HIPP Camille

Par Françoise Olivier-Utard

Né le 8 décembre 1931 à Wittelsheim (Haut-Rhin) ; mineur de potasse ; communiste ; syndicaliste CGT ; membre des instances fédérales du parti communiste du Haut-Rhin (1956-1976) ; délégué au CE des Mines domaniales de potasse d’Alsace ; secrétaire du syndicat des retraités des mineurs de potasse du Haut-Rhin (1984-).

Camille naquit dans une famille de mineurs communistes. Son père, Louis, était né en 1904. Sa mère, née Louise Muller à Nothalten (Bas-Rhin) en 1913, éleva ses 4 enfants. Elle fut candidate communiste (non élue) aux élections municipales de 1947.

Camille fit ses études à Wittelsheim, dans la cité des mineurs Amélie 1. Le 18 octobre 1945, il entra comme apprenti ajusteur à la mine et son père lui donna son premier ½ timbre syndical. En 1946, Camille adhéra à l’UJRF.

Il fit son service militaire de 18 mois dans la marine, sur un remorqueur de haute mer. Il passa d’abord 6 semaines à Hourtain puis fut affecté en Afrique du nord, à Bizerte puis Ferryville. Il fut libéré en 1953 et rentra au début de la grève.

Il adhéra au parti communiste à son retour de l’armée, en 1954. Il fut élu au comité de section de Wittelsheim de 1956 à 1979. Il fut élu au bureau fédéral de 1956 à 1971, date à laquelle il retourna au comité fédéral jusqu’en 1979.

En 1956 il se rendit au congrès du Havre. Il suivit une école interfédérale d’un mois en 1959 à la Petite Pierre. Cette école réunit 80 militants des trois départements germanophones et reçut la visite de Marcel Cachin.

Dans sa cité, il diffusait l’Humanité 7 jours, journal communiste en langue allemande et assurait les campagnes électorales. C’était l’époque où les militants communistes sillonnaient les villages à vélo, les affiches et le seau de colle dans un sac à dos. Certains secteurs du département étaient particulièrement peu réceptifs à la propagande communiste. En 1958, par exemple, il y eut 15 jours de campagne active et aucun NON à De Gaulle dans le Sundgau très conservateur. De 1983 à 1989 il fut élu conseiller municipal sur la liste d’Union de la gauche à Wittelsheim.

Camille fut un militant syndical de la CGT. Il fut délégué des jeunes en 1947, puis délégué du personnel, à 26 ans et enfin délégué au CE pendant trois périodes. Le militantisme à la mine, du fait de l’organisation en postes et interpostes, se pratiquait surtout dans des réunions de vestiaire, avant la descente. Il arrivait quelles entraînent ½ heure de retard de cordée. Les questions traitées concernaient les salaires, en particulier dans la période qui précéda la mensualisation, lorsque les mineurs étaient payés à la tâche. Il y avait aussi les questions de sécurité liées à la chaleur dans les voies, avoisinant les 40°C. Les accidents mortels étaient assez nombreux. La déshydratation des mineurs était toujours spectaculaire, de l’ordre de 3 à 4 kg en moyenne après un poste, récupérés en quelques heures à la maison, mais le caractère régulier de ces différences de poids fatiguait les mineurs.

En 1972, il fallut organiser l’occupation du fond pendant la grève, qui dura 6 semaines. Chaque jour 15 grévistes descendaient pour surveiller les voies et entretenir les machines, à 880 m de fond. C’est par cette grève que les mineurs obtinrent l’adhésion à la Mutuelle pour l’ensemble du personnel.

La retraite arrivée, en 1982, Camille se vit confier deux ans plus tard la responsabilité de la section des retraités du Bassin potassique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88820, notice HIPP Camille par Françoise Olivier-Utard, version mise en ligne le 22 août 2010, dernière modification le 22 août 2010.

Par Françoise Olivier-Utard

SOURCES : Archives du CC, Section Montée des cadres. – Entretien du 23 février 2010.

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