GUICHARD Ennemond

Par Michelle Guyot, Cécile Morin

Né le 16 avril 1922 à Saint-Chamond (Loire) ; ouvrier-ajusteur-monteur ; secrétaire fédéral de la JOC ; militant CFTC-CFDT Michelin ; président de la Mutuelle Michelin

Né dans une famille d’ouvriers catholiques, Ennemond Guichard quitta Saint-Chamond pour Clermont-Ferrand en 1929, lorsque son père fut embauché par l’usine Michelin comme ouvrier-ajusteur. Dans une cité ouvrière Michelin du quartier de La Plaine à Clermont-Ferrand, Ennemond fréquenta l’école élémentaire, obtint son certificat d’études en 1934, puis entra à l’école professionnelle Michelin avenue Charras. Ses convictions religieuses l’amenèrent à adhérer à la JOC. Après l’obtention de son brevet élémentaire, il fut reçu au concours d’entrée à l’école d’apprentissage Michelin (section mécanique et tournage) en 1938. C’est alors qu’il commença à militer à la JOC où il eut diverses responsabilités : il dirigea la section du quartier de la Plaine, puis devint secrétaire fédéral en 1941. Il participa aux Chantiers de Jeunesse en 1942 dans le Cher puis la Corrèze avant sa mobilisation au STO en 1943. Ennemond travailla alors dans une usine d’aviation à Vienne en Autriche, puis en Allemagne près de Cassel. De retour en France en 1945, il adhéra à la CFTC et assuma des responsabilités dés 1947 en devenant membre suppléant du Comité d’Entreprise Michelin. Il épousa alors Madeleine Boucheix (décédée en 1977), responsable de la fédération départementale de la JOC du Puy-de-Dôme, trois enfants suivirent. Par la suite, il fut délégué du personnel CFTC dans son atelier alors que 5 % des ouvriers Michelin étaient affiliés à la CFDT. Il s’imposa comme une figure incontournable de la vie syndicale dans l’entreprise et marqua l’histoire du syndicat CFDT-Michelin à Clermont-Ferrand.

Comme militant, il prit activement part aux grands mouvements de grèves des ouvriers Michelin . Parmi les souvenirs mémorables, la grande grève de 1950. Après deux mois de cessation de travail, et une mobilisation considérable, les résultats immédiats étaient maigres. Par la suite, des augmentations salariales furent accordées.

Militant très actif, il vit son engagement syndical bloquer ses chances d’ascension professionnelle et après avoir accédé au statut d’ouvrier hautement qualifié en 1957, il ne gravit plus aucun échelon dans l’entreprise. Ennemond Guichard fut en outre délégué CFTC de la Sécurité sociale (administrateur de la Caisse primaire du Puy-de-Dôme en 1955, puis de la caisse régionale en 1960. Il était par ailleurs administrateur à l’URSAF et représentant au conseil d’administration de la caisse régionale du CHU de Clermont-Ferrand durant 10 ans.

En 1964, il assista au congrès confédéral de la CFTC et suivit le mouvement majoritaire en adhérant à la CFDT qu’il jugea plus ouverte et démocratique. Peu engagé dans les conflits nationaux, Ennemond Guichard se heurta aux militants CGT de l’usine, les jugeant trop subordonnés au Parti communiste. En 1979, il fut élu président de la Mutuelle des salariés Michelin, à l’heure où la CFDT devenait majoritaire au sein du Comité d’Etablissement des usines clermontoises durant deux ans.

Le 1er mai 1982, Ennemond, sexagénaire, prit sa retraite dans le cadre de l’accord des garanties de ressources, ce qui lui permit de toucher 80 % de son salaire net. Adhérent PS, il ne souhaita jamais mener de concert son combat syndical et une carrière politique. Il se présenta en 1984 aux élections municipales dans sa commune d’Aubière sur la liste PS concurrente à celle du maire sortant. Après cet échec électoral, tout en demeurant adhérent au PS et à la CFDT jusqu’à aujourd’hui, en tant que retraité, Ennemond n’exerça plus aucune activité politique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88833, notice GUICHARD Ennemond par Michelle Guyot, Cécile Morin, version mise en ligne le 23 août 2010, dernière modification le 23 août 2010.

Par Michelle Guyot, Cécile Morin

SOURCE : Entretien avec Ennemond Guichard, printemps 1998

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