HILT Louis (père)

Par Pierre Schill

Né le 20 septembre 1897 à Betting-lès-Saint-Avold (Lorraine annexée), mort le 4 janvier 1945 à Neckargerach (Allemagne), Kommando du camp de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin annexé)  ; mineur aux houillères de Sarre et Moselle à Merlebach (Moselle) ; membre du syndicat des ouvriers mineurs CGT, délégué mineur, militant communiste  ; résistant du groupe « Mario » en Moselle annexée.

Louis Hilt, fils d’un agriculteur, commença à travailler aux puits V des houillères de Sarre et Moselle à Merlebach (Moselle) en 1912 où il travailla jusqu’en septembre 1939.

Militant du syndicat des ouvriers mineurs CGT, il fut élu le 13 septembre 1933, délégué suppléant à la sécurité des ouvriers mineurs (Sicherheitsmann) de la circonscription Cuvelette des houillères de Sarre et Moselle. Il resta délégué du personnel jusqu’à la fin des années trente avec la fonction d’homme de confiance (Vertrauensmann). Il militait parallèlement au Parti communiste.

À son retour en Moselle à la fin de l’année 1940, au moment où le département était annexé au Reich hitlérien, il fut affecté aux mines de Hirsbach (Sarre) propriété de la famille de Wendel où il travailla jusqu’en avril 1942. Il retrouva à cette date son poste de mineur aux houillères à Merlebach où il travailla jusqu’au 21 décembre 1943.

Il fit partie du groupe de résistance « Mario », le plus important de Moselle annexée. Ce groupe affilié au mouvement de résistance Front national, avait été mis sur pied par l’instituteur communiste messin Jean Burger* dont le pseudonyme de résistant était « Mario ». Son activité clandestine et politique, notamment la participation à des sabotages sur son lieu de travail, lui valut d’être arrêté le 21 décembre 1943, période pendant laquelle l’organisation commença à être démantelée par les nazis. D’abord emprisonné à Betting avec d’autres camarades du village, il fut ensuite transféré au Fort de Queuleu à Metz, où les nazis regroupaient et torturaient les résistants. Déporté au camp de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin annexé) où il arriva le 20 mai 1944, il mourut le 4 janvier 1945 à Neckargerach, Kommando du camp de Natzweiler.

Louis Hilt s’était marié en 1923 et était père de trois enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88836, notice HILT Louis (père) par Pierre Schill, version mise en ligne le 23 août 2010, dernière modification le 28 août 2010.

Par Pierre Schill

SOURCES :Arch. des HBL, Vt323-B15, dossier personnel. — Arch. Dép. Moselle, 10 S 44 ; 151 W 823. — Metzer Freies Journal, 15 mai 1938. — Renseignements fournis par Marcel Zieder, Roger Hilt, son neveu et Robert Steegmann pour les informations concernant le camp de Natzweiler-Struthof. — Léon Burger, Le Groupe « Mario », une page de la Résistance Lorraine, Metz, Imprimerie Louis Hellenbrand, 1965, 194 p. – Pierre Schill, « Antifascisme et résistance ouvrière organisés autour de la CGT et du Parti communiste en Moselle annexée (1940-1945) : entre histoire et mémoire », p. 173 à 187, dans Sylvain Schirmann (dir.), Annexion et nazification en Europe, Université de Metz-AMAM, 2003.
[http://www.memorial-alsace-moselle.com/f/fiches/colloque_metz/MEMORIAL_COLLOQUE_basse_reso.pdf] — État civil de Betting (Moselle).

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