GOUDOT Gonzague, Élie

Par Rémy Gaudillier

Né le 27 novembre 1908 à Beaufort (Jura), mort le 30 avril 1997 à Lons-le-Saunier ; ouvrier zingueur, plombier à Lons-le-Saunier (Jura), secrétaire du syndicat du bâtiment, secrétaire provisoire puis secrétaire de l’UD-CGT ; militant communiste, membre du bureau fédéral du PCF.

Né dans une famille de charpentiers de Marie-Joseph Goudot et de Marie-Hélène Janet (cultivateurs sur l’acte de naissance), Gonzague Goudot commença sa vie professionnelle en 1923 comme apprenti plombier zingueur et fit son tour de France des compagnons de 1925 à 1927. Après son service militaire qu’il fit au 31e régiment de chasseurs en 1929, il reprit son métier. Marié le 21 juin 1932 avec une lédonienne Andrée Boisson, fille de syndicaliste de la CCFV (compagnie des chemins de fer vicinaux), qui lui donna cinq enfants, baptisés civilement "en la foi communiste".

Secrétaire du syndicat CGTU du bâtiment, il devint avec la fusion secrétaire du syndicat CGT qu’il représenta en tant que délégué ouvrier aux accords de Matignon. Il signa le 20 août 1938 au nom de la CGT la convention collective des travailleurs du bâtiment et des travaux publics du département du Jura et représenta la CGT dans les procédures de conciliation et d’arbitrage.

Rappellé en 1938, mobilisé en 1939 au 68e BCA, il devint en 1940 un des responsables de la CGT clandestine. Soupçonné d’activité illégale, il est arrêté et interné du 23 juillet au 12 août 1942. Il travailla à désorganiser les départs au STO, utilisant pour couverture son activité au comité d’unité syndicale, chargé de mettre en place la Charte du travail. En contact avec le groupe de Résistance André Jaillet "Achille", il rejoignit le maquis et participa aux combats de la Libération (Ladoye, Andelot, Ilay, Lons-le-Saunier) en juillet-août 1944.

Son action résistante lui valut la médaille de la Résistance, la Croix de Guerre avec étoile de bronze, la croix du combattant.

Le 29 octobre 1944, il fut nommé membre de la commission administrative de l’UD CGT. Il proposa au congrès de février 1946 une motion d’orientation syndicale qui obtint 14 voix sur 147 votants. Il y proposait la "participation efficace à l’activité politique de notre pays" et ceci dans l’intérêt même de la classe ouvrière. Devenu secrétaire adjoint de l’UD à l’issue du congrès, il envoya à ce titre un courrier aux différents secrétaires de syndicats le 6 janvier 1948 pour dénoncer comme appel à la scission la lettre du 30 décembre 1947 envoyée par le secrétaire Ruffet.

Devenu secrétaire du bureau provisoire le 23 janvier 1948 ; il fut nommé secrétaire de l’UD avec Zénon Maizier au congrès extraordinaire du 21 mars 1948, poste qu’il occupa seul en 1949. Son départ du poste de secrétaire en avril 1950 aurait été selon les RG décidé par le bureau national : on lui aurait reproché une trop grande indépendance vis-à-vis du PCF dont il était pourtant membre depuis les années 1930.

Il resta néanmoins secrétaire adjoint avec Henri Valade. Il fut candidat du parti aux élections municipales de 1947 et devint membre du bureau de la fédération départementale en 1949. Resté à la tête du syndicat du bâtiment quelques années encore, il abandonna toute responsabilité syndicale.

Il s’impliqua après sa retraite en 1974 dans la section interprofessionnelle des retraités CGT dont il fut président.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88858, notice GOUDOT Gonzague, Élie par Rémy Gaudillier, version mise en ligne le 23 août 2010, dernière modification le 22 septembre 2010.

Par Rémy Gaudillier

SOURCES : Arch. FO déposées aux AD (43J67). — Archives de l’UD CGT du Jura, « adieu à Gonzague Goudot » prononcé le 2 mai 1997 par Hubert Cédot, secrétaire permanent de l’UD CGT, entretien avec Éliane Sailland (fille de Gonzague Goudot). — État civil.

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