HALLERY Raymond, Émile

Par Marie-Cécile Bouju

Né le 24 novembre 1920 à Azé (Loir-et-Cher), mort le 12 novembre 2008 à Paris (XXe arr.) ; responsable administratif de maisons d’éditions du PCF, résistant, membre du Parti communiste français, membre de l’Amicale Mauthausen, membre de la FNDIRP.

Fils d’un chef de culture et d’une basse-courière, membre des Jeunesses communistes depuis 1936, Raymond Hallery fut secrétaire du groupe des JC à Forges-les-Bains (Seine et Oise).

Élève à l’École des Arts et Métiers, il entra dans la clandestinité en 1940 et devint responsable des Jeunesses communistes puis du Front national en Région parisienne (zone de Milly et Corbeil). Arrêté le 28 juillet 1941, il fut condamné à cinq ans de prison par le tribunal militaire de Saint-Cloud le 15 août 1941. Il est interné à Corbeil, Versailles, au Cherche-Midi, Fresnes, Hauteville, la Santé, Poissy, Blois et enfin à Compiègne. Le 6 avril 1944, il fut déporté à Mauthausen. Il fut affecté successivement aux kommandos annexes de Melk et d’Ebensee. Il participa à la résistance dans le camp aux côtés d’Auguste Havez. Il fut libéré le 6 mai 1945. Il se maria le 9 mars 1946 à Paris XIVe arr. avec Irène Halbique.

À son retour à Paris, le 25 mai, il devint permanent du Parti communiste français et travailla au côté de Émile Dutilleul jusqu’à la mort de ce dernier, puis d’Auguste Havez au secrétariat administratif. Il a assisté au comité central d’août 1946 à Montreuil. En mars 1948, il effectua un stage à l’École des cadres du Parti communiste, à Viroflay.

En 1947, il remplaça Guy Perilhou comme directeur du Centre de diffusion du livre et de presse (CDLP), entreprise fondée par le PCF en 1932, chargée de la diffusion des publications (revues et surtout livres) du PCF. C’est à ce titre qu’en octobre 1947 il devint membre de la commission des éditions, chargée de surveiller et contrôler l’activité des maisons d’édition du parti. Suite à la fusion des deux maisons d’édition littéraire du Parti communiste, les éditions Hier et Aujourd’hui et la Bibliothèque française en 1949, il devint en 1950 directeur administratif des Éditeurs français réunis (EFR), résultat de cette fusion, tandis qu’Aragon en assurait la direction littéraire. En 1952, il remplaça Jean Braun, au poste de directeur administratif des Éditions sociales, fonction qu’il occupa jusqu’en 1958.

Il fut également associé à la direction administrative de multiples sociétés communistes, comme l’Agence littéraire et artistique parisienne (ALAP) en 1954, Odéon-Diffusion en 1958 ou Cercle d’Art à partir de 1962. À ce titre, il devint membre du Cercle de la librairie en 1954, dont présida le groupe des éditeurs d’art.

Sa fonction fit de lui un intermédiaire entre la commission des éditions (en particulier François Billoux et Jean Jérôme) et les éditeurs, du point de vue politique et surtout économique.

Retraité, il intégra en 1982 le Comité national de la Fondation nationale des déportés et internés résistants et patriotes (FNDIRP), fondée en 1945. Il fut membre du conseil d’administration et du bureau exécutif en 1984, puis en fut le secrétaire général de 1984 jusqu’en 1990. Jusqu’en 2000, il anima en particulier le secteur Éditions et la commission Communication de la FNDIRP. Parallèlement, il se consacra à l’Amicale nationale des déportés et familles de disparus de Mauthausen et ses kommandos, fondée aussi en 1945. Il en fut le secrétaire général de 1991 à 1996, et il est depuis un des vice-présidents. Il était décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88876, notice HALLERY Raymond, Émile par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 24 août 2010, dernière modification le 12 octobre 2021.

Par Marie-Cécile Bouju

ŒUVRE : Goergen Edmond. Dessins de Mauthausen. Avant-propos Raymond Hallery, préface Pierre Frieden, commentaires Christian Calmes. Editions Cercle d’Art. 1975.

SOURCES : Entretien, 1994. — Témoignage de Raymond Hallery, Audiothèque de la Fondation pour la mémoire de la déportation. — Informations données par le Centre de documentation de la FNDIRP (Danièle Baron). — Archives Louis Aragon – Elsa Triolet. — Archives départementales des Yvelines, 1 W 272 : rapport hebdomadaire du préfet de Seine et Oise aux autorités d’occupation, 27 juillet au 3 août 1941. — Archives de la Préfecture de Police de Paris, dossier CDLP, Ga C 12 et dossier Nelly Feld, Ga F 15. — Archives du Parti communiste français (Secrétariat ; Comités centraux). — Archives du Tribunal de commerce de Paris, Institut nationale de la propriété industrielle (INPI). — Archives nationales. 88 AJ - Fonds de l’Amicale nationale des déportés et familles de disparus de Mauthausen et de ses Kommandos. — Ministère de la Défense. Direction de la Mémoire, du patrimoine et des Archives – bureau Résistance : dossier individuel. — Ceux de l’édition : dictionnaire biographique de l’édition et des arts graphiques, France Expansion, 1977, 267 p. — Marie-Cécile Bouju. Les Maisons d’édition du Parti communiste français, 1920-1956. Thèse d’histoire, sous la direction de Marc Lazar. Institut d’Études politiques, Paris, 2005, 809 p. — État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable