HULIN Marcel, René, Paul

Par Didier Bigorgne

Né le 15 janvier 1923 à Mohon (Ardennes), mort le 30 janvier 1997 à Nouvion-sur-Meuse (Ardennes) ; commis, puis contrôleur des contributions indirectes ; résistant FTPF, syndicaliste, militant communiste et associatif ; dirigeant de l’UD-CGT des Ardennes (1956-1982) ; maire de Nouvion-sur-Meuse (1983-1989).

Marcel Hulin était le fils d’Auguste Fernand Hulin, cheminot, et de Luce Marie Pontoise, institutrice. Après avoir fréquenté l’école primaire et le cours complémentaire à Mohon il poursuivit ses études au lycée Chanzy de Charleville jusqu’en mai 1940. En 1945, il entra au centre des impôts de Mézières (Ardennes), en qualité de commis des contributions indirectes. Il accomplit toute sa carrière professionnelle dans ce service en y gravissant tous les échelons Promu contrôleur dans les années cinquante, il était contrôleur divisionnaire quand il partit à la retraite en 1982.

En août 1937, Marcel Hulin, alors âgé de quatorze ans, découvrit la guerre d’Espagne. À l’occasion de vacances passées à Biarritz, il voyagea dans un train quoi emmenait les volontaires français des Brigades internationales. Dans les rues de la ville, il vit les premières familles de républicains espagnols venues se réfugier en France. Un soir, du promontoire de la plage, il assista à l’offensive d’un croiseur franquiste qui bombardait le fort républicain d’Irun. Quelques années plus tard, il s’engageait dans la lutte contre l’occupant nazi. Parti à Limoges pour rejoindre la France libre en Angleterre, il dut renoncer, le terrain d’envol ayant été repéré par les Allemands. Il se replia alors dans le département du Lot où sa mère était réfugiée. Là, il rejoignit le mouvement de résistance FTPF avec lequel il participa à la libération de Toulouse, de Cahors, et de Montauban. Il intégra ensuite le 2e régiment d’infanterie du Lot à Toulouse avant d’aller surveiller les plages de la pointe du Graves, puis de garder les Allemands faits prisonniers à Sarrebourg. Sa conduite courageuse pendant l’Occupation lui valut la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de bronze et la Croix du combattant volontaire.

À la Libération, Marcel Hulin adhéra à la CGT. Il fut un dirigeant de l’Union départementale des Ardennes pendant une trentaine d’années. Secrétaire de la section ardennaise du syndicat CGT des agents des contributions indirectes et secrétaire départemental de l’Union générale des fédérations de fonctionnaires, il fut élu au bureau de l’UD-CGT des Ardennes en 1956. Responsable des relations internationales pour le département des Ardennes, puis pour la région Champagne-Ardenne, il y siégea sans interruption jusqu’au 28 mai 1982. Après cette date, il continua d’être membre de la commission administrative pendant quelque temps. Il était secrétaire des retraités de Nouvion-sur-Meuse quand il fut honoré par la CGT le 13 décembre 1994. Il reçut des mains du secrétaire général Louis Viannet un diplôme de reconnaissance de la CGT, « pour avoir, avec courage et abnégation, participé à la résistance nationale en défendant les intérêts des travailleurs et des populations », lors d’une cérémonie officielle présidée par Georges Séguy au siège parisien de la confédération.

Parallèlement à son engagement syndical, Marcel Hulin était membre du Parti communiste depuis 1945. Militant de la section de Nouvion-sur-Meuse, il représenta son parti à diverses élections. À plusieurs années d’intervalle, il fut son candidat aux élections pour le Conseil général dans le canton rural d’Omont. Il échoua au premier tour à chaque scrutin. Le 15 avril 1955, il recueillit 100 voix sur 1 629 inscrits et 1 170 votants ; le 4 juin 1961, il n’obtint que 65 suffrages sur 1 579 inscrits et 1 174 votants ; enfin, le 18 mars 1979, il réunit 113 voix sur 1 538 inscrits et 1 094 votants. Il eut davantage de réussite aux élections municipales à Nouvion-sur-Meuse, où sa mère, sympathisante communiste, avait été maire adjointe de 1959 à 1977. Élu conseiller municipal le 14 mars 1977, Marcel Hulin occupa d’abord le poste de deuxième adjoint au maire communiste Roger Villemaux jusqu’au 25 mars 1979, puis celui de premier adjoint au maire communiste Michel Médeau jusqu’au scrutin des 6 et 13 mars 1983. À cette nouvelle élection, Marcel Hulin conduisit la liste de son parti à la victoire et devint maire de Nouvion-sur-Meuse. Il exerça son mandat jusqu’en mars 1989.

Marcel Hulin s’investit également dans de nombreuses organisations. Sur le plan professionnel, il fut membre de la caisse de secours des agents des contributions indirectes pendant de longues années. Grand admirateur de la République démocratique d’Allemagne, il y effectua de fréquents séjours et fit naturellement partie du comité départemental de l’association France-RDA. À la retraite, il donna beaucoup de son temps à l’organisation « Tourisme et Travail ». Titulaire de la médaille d’or de la Ligue d’amitié entre les peuples, il était aussi secrétaire de la section de l’ARAC ( Association républicaine des anciens combattants) de Nouvion-sur-Meuse quand il mourut.

Marié à Jacqueline, Ghislaine, Marie Godefrin, sans profession, le 20 septembre 1947 à Nouvion-sur-Meuse, Marcel Hulin était père de trois enfants, deux garçons et une fille. Il fut enterré civilement le 1er février 1997 à Nouvion-sur-Meuse.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88877, notice HULIN Marcel, René, Paul par Didier Bigorgne, version mise en ligne le 24 août 2010, dernière modification le 24 août 2010.

Par Didier Bigorgne

SOURCES : Arch. Dép. Ardennes, 3 M 7. — L’Ardenne syndicale, 1956 à 1982. — L’Ardennais, 3 janvier 1995. — Presse locale. — Témoignage de Marcel Hulin. — Renseignements fournis par Denis Hulin, fils de l’intéressé. — État civil de Nouvion-sur-Meuse.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable