GULON Daniel, Eugène, Claude

Par Julian Mischi

Né le 10 décembre 1926 à Saint-Denis (Seine), mort le 7 août 2017 à Montuçon (Allier) ; ouvrier agricole, horticulteur ; militant communiste et syndicaliste de l’Allier ; conseiller général et maire de Cérilly, secrétaire de la cellule et de la section du PCF de Cérilly, membre du comité fédéral du PCF de l’Allier.

Secrétaire de mairie à Lapalisse (Allier), le père de Daniel Gulon décéda en 1945. Il étaitemployé de bureau lors de la naissance de son fils. Sa mère fut cuisinière (lingère sur l’acte de naissance de Daniel) notamment dans une famille bourgeoise parisienne, tandis que son frère, instituteur, militait au Parti communiste français.

Ayant obtenu le certificat d’études primaires à quatorze ans, Daniel Gulon travailla chez un paysan de Lapalisse comme ouvrier agricole. Il fut ensuite apprenti chez un horticulteur qu’il quitta après deux années de travail pénible. Payé auparavant 8 francs par jour, il arriva chez un autre patron où il fut rémunéré 8 francs de l’heure. Après avoir travaillé d’avril 1944 à mai 1945, il partit en août 1945 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) pour être employé dans un centre de recherche agronomique. C’est à Clermont-Ferrand qu’il adhéra au PCF : il milita à partir de décembre 1945 à la cellule Espoir (section Ville), au sein de laquelle il fut membre du bureau. Membre de la Fédération nationale des travailleurs de l’agriculture de la CGT de Clermont-Ferrand, il participa à la création des syndicats agricoles CGT dans le département du Puy-de-Dôme. Travaillant ensuite comme ouvrier horticulteur à Châteauroux (Indre), il fut secrétaire fédéral adjoint aux Vaillants en 1946 et s’occupa des auberges de jeunesse de l’Indre. Il partit à Paris à l’occasion du congrès constitutif de l’Union des jeunesses républicaines de France, malgré le refus de son patron de lui accorder une journée de repos, et fut licencié à son retour de la capitale.

Revenu dans l’Allier, Daniel Gulon travailla chez un paysan de Saint-Gérand-de-Puy (Allier). Il était alors secrétaire adjoint de la cellule rurale de Sanssat (Allier) et membre du comité de la section du PCF de Varennes-sur-Allier (Allier). En février 1947, il fut appelé pour effectuer son service militaire au Maroc. À son retour, il fut embauché chez un autre horticulteur domicilié à Lapalisse puis se mit à son compte vers 1948. Il milita à la cellule locale de Lapalisse et fut secrétaire à la propagande de la section de Lapalisse. Il militait avec le coiffeur Pierre Veillon*, l’instituteur Gaston Gay qui venait de Saint-Germain des Fossés (Allier) et Boissolier, issu du milieu libertaire. En avril 1954, il entra au comité fédéral du PCF de l’Allier et fut constamment réélu jusqu’à la conférence fédérale d’avril 1961 qui ne le reconduisit pas sous le prétexte d’un manque d’assiduité aux réunions. En fait Daniel Gulon, qui s’était installé à Cusset où il était trésorier de la section, était entré en conflit avec la direction fédérale au sujet de l’attitude d’un responsable de coopérative agricole membre du PCF. Le responsable paysan de la fédération, Albert Poncet* soutint Georges Guezennec contre Daniel Gulon qui eut un blâme.

Daniel Gulon se maria en novembre 1950 avec Odette Martin issue d’une famille de cultivateurs sympathisants communistes, qui militait également au PCF. Aidé par son épouse, il fut horticulteur à son compte jusqu’à son embauche, en 1956, dans une coopérative d’insémination artificielle de Creuzier-le-Vieux (Allier). Titulaire d’un diplôme d’inséminateur, il était laborantin. Secrétaire du syndicat de l’entreprise, il assista à Paris au congrès concernant les conventions collectives. Un poste d’inséminateur étant créé à Cérilly, il y fut envoyé en 1959. Ce métier lui permit un bon contact avec les paysans pour lesquels l’insémination artificielle permettait d’échapper à la tutelle des grands éleveurs, propriétaires des taureaux reproducteurs. Il fut inséminateur pendant huit années.

Daniel Gulon fut trésorier puis secrétaire de la section du PCF de Cérilly, tout en étant responsable de la cellule locale de Cérilly. En 1961, il remplaça Lucien Fayolle* dans le rôle de candidat du PCF aux élections cantonales. Il obtint 1 124 voix soit 20,2 % des inscrits : le socialiste Pierre Boulois fut élu dès le premier tour. En 1967, il arriva en tête au premier tour avec 1 318 voix et 25,2 % des inscrits, mais au second tour le candidat de droite, l’indépendant républicain Robert Couillebeau, se retira, ce qui permit la réélection de Pierre Boulois. Daniel Gulon recueillit au second tour 1 703 voix soit 31,1 % des inscrits. Il suivit une école inter-fédérale dont il fut considéré comme le meilleur élément puis fut employé par la fédération du PCF de l’Allier comme trésorier pendant six années à partir de 1967. Il fut ensuite mis à l’écart car la direction fédérale n’appréciait pas ses méthodes de gestion.

C’est à la troisième élection que Daniel Gulon fut élu conseiller général du canton de Cérilly. En 1973, il recueillit 1 897 voix (35,4 % des inscrits) puis second tour 1 900 (35,5 %). Distançant de deux voix seulement Pierre Boulois, celui-ci fit appel. Le tribunal rejeta son appel et Pierre Boulois décéda six mois plus tard. Daniel Gulon était auparavant devenu maire de Cérilly. Entré au conseil municipal en 1965, il fut élu maire en 1968 lors d’une élection partielle. Si en 1971, toute la liste qu’il mena fut élue, une minorité se créa au sein du conseil municipal et Georges Friaud, son ancien colistier, présenta une liste d’opposition qui obtint la majorité en 1977.

Au conseil général, Daniel Gulon siégea à la commission des finances dont on lui confia la présidence en 1976 quand la gauche eut reconquis la majorité. Sous la présidence du communiste Henri Guichon* de 1979 à 1982, il était en charge du rapport général du budget. En 1979, au renouvellement cantonal, il avait obtenu 1 972 voix soit 35,3 % des inscrits puis 2 284 voix soit 40,8 % des inscrits contre le candidat de droite Dériot, adjoint à Cérilly. Par contre, il fut battu par Dériot, alors membre de l’Union républicaine pour le Bourbonnais, lors du renouvellement de 1985 en obtenant 1 726 suffrages soit 31,9 % des inscrits puis 1 998 soit 36,9 % des inscrits.

Daniel Gulon prit sa retraite en 1988. Son épouse tint une boutique de fleur à Cérilly jusqu’en 1992, date de son retrait de la vie professionnelle. Le couple vit actuellement à Cérilly dans une maison qu’ils ont achetée en 1988.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88889, notice GULON Daniel, Eugène, Claude par Julian Mischi, version mise en ligne le 24 août 2010, dernière modification le 2 octobre 2019.

Par Julian Mischi

SOURCES : Archives de la fédération du PCF de l’Allier. — Renseignements communiqués par l’intéressé.— Notes de Monique Berthon. — État civil.

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