TRÉMEL Jules, Marie

Par Claude Pennetier

Né le 3 juin 1884 à Plussulien (Côtes-du-Nord), mort le 13 février 1964 à Saint-Denis (Seine) ; chauffeur ; sympathisant communiste avant guerre, militant communiste pendant et après guerre ; conseiller municipal et maire adjoint de Saint-Denis.

Frère de Yves Trémel*, Jules Trémel, journalier puis chauffeur, fut élu le 10 mai 1925 conseiller municipal de Saint-Denis (Seine) sur la liste de Louis Laporte* et Camille Villaumé* comme « sympathisant » communiste. En 1928, lors des élections législatives, il dénonça la candidature de son neveu, Jean Trémel , membre de l’Union socialiste-communiste, comme une opération de division ouvrière. Réélu le 5 mai 1929 sur la liste conduite par Camille Villaumé, Jules Trémel démissionna avec l’ensemble du conseil le 15 février 1930 mais retrouva son siège à l’issue du scrutin du 23 mars 1930 avec la liste dirigée par Jacques Doriot. Il se solidarisa avec le maire au printemps 1934 et fit partie de la liste du « rayon de Saint-Denis » (majorité doriotiste) élue le 5 mai 1935.

En désaccord avec l’évolution de Doriot vers le fascisme, Jules Trémel démissionna le 19 avril 1937 pour provoquer des élections partielles. Le 20 juin 1937, il dirigea avec succès la liste du Front populaire composée de Gaston Gombert, Fernand Grenier, André Parré et Auguste Gillot. Trémel s’était rapproché du Parti communiste sans y adhérer. Les rapports préfectoraux le présentent parfois comme « communiste » mais une enquête plus précise, menée au début de 1940, indique ses hésitations : il paraissait « s’être rallié au Parti socialiste en 1939 ». Cependant, à la séance du conseil le 28 décembre 1939, il refusa de déclarer par écrit qu’il désapprouvait le Pacte germano-soviétique. Ulcéré par les pressions dont il était l’objet, il démissionna de son mandat puis, dans une lettre adressée à la préfecture, revint sur sa décision, « à la demande de l’Association des Bretons de Saint-Denis ». Trémel avait été en effet l’animateur puis le président de cette puissante association qu’il protégea de l’influence doriotiste. La préfecture de la Seine ne le déchut pas de son mandat municipal en février 1940 reconnaissant qu’il n’était « pas membre du Parti communiste ».

Interné à Pithiviers (Loiret) pendant la guerre, Jules Trémel aurait adhéré en 1942 au PC clandestin. Il joua un rôle actif dans la vie politique de Saint-Denis à la Libération. Vice-président du conseil municipal provisoire, il fut élu maire adjoint communiste en 1945, en 1947 et 1953. Il siégea encore, comme simple conseiller, de 1959 jusqu’à sa mort. Il s’était présenté en 1959 comme « maire adjoint sortant ; ancien interné ; président des Bretons de Saint-Denis ; chevalier du Mérite social ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88940, notice TRÉMEL Jules, Marie par Claude Pennetier, version mise en ligne le 27 août 2010, dernière modification le 11 décembre 2014.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Dép. Seine, DM3 ; vers. 10451/76/1 et 10441/64/2. — L’Émancipation, n° spécial, mai 1929. — Journal de Saint-Denis, mai 1935. — 4e conférence de la section communiste de Saint-Denis, 4-5 décembre 1937, Pierrefitte. — Jean-Paul Brunet, Une banlieue ouvrière : Saint-Denis (1890-1939) : problèmes d’implantation du socialisme et du communisme, Thèse d’État, Paris IV, 1978. — Auguste Gillot, Un Forgeron dans la cité des rois, Paris, Éditions des Halles, 1986.

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