GUILLAUD Marie [née GAYMARD Marie, Berthe]

D’une famille paysanne, Marie Gaymard entra en 1901 à l’École normale d’institutrices de Grenoble et exerça d’abord, à sa sortie, en 1904 à Roybon (Isère), où elle se lia à un petit groupe de compagnons anarchistes. Tout en demeurant attachée aux idées libertaires, elle évolua au fil des années d’avant-guerre vers l’anarcho-syndicalisme. La Révolution russe la frappa profondément et un rapport de police établi en 1918 alors qu’elle était institutrice au Bayard-de-Bouvesse, la qualifiait de « propagandiste bolcheviste ». Mais elle ne rejoignit pas le Parti socialiste, ni même le Parti communiste après sa fondation, même après que, mutée à Bourgoin, elle y ait épousé le militant communiste Jean-Marie Guillaud.

Elle ne commença véritablement à militer de façon organisée qu’au lendemain du 6 février 1934, où elle adhéra au Parti communiste. À partir de 1936, elle anima à Bourgoin une active section locale du Comité mondial des femmes, et surtout milita au sein du comité d’aide à l’Espagne. Surveillée par la police, elle eut à subir une perquisition à son domicile en 1940 et c’est sans doute sa grande popularité dans la ville qui lui épargna l’arrestation. Prévenant les sanctions administratives qu’elle pressentait, elle se fit mettre à la retraite par anticipation et se retira à Saint-Maurice-en-Trièves où, à partir de 1944, elle rendit bien des services au maquis FTP de cette région. Elle se retira ensuite dans une maison de retraite où elle vivait, toujours curieuse et passionnée par la vie politique, en 1974.