ISAAC Marcellin, Clément

Par Roger Pierre

Né le 24 novembre 1886 à Viviers (Ardèche), mort le 15 novembre 1957 au Teil (Ardèche) ; coiffeur à Paris puis à Viviers ; militant communiste de l’Ardèche.

Le père de Marcellin Isaac, prénommé Frédéric, cultivateur, mutilé du travail, était un vieux militant socialiste de la Basse-Ardèche. Secrétaire de la section SFIO de Viviers au moins depuis 1908, il fut dans son canton, le 3 août 1908, le premier candidat socialiste opposé à Auguste Lafarge, conseiller général sortant, dont la famille, maîtresse des usines de chaux et ciments de Viviers et du Teil, détenait le siège depuis de longues années. Il avait adhéré au Parti communiste lorsqu’il mourut en février 1922.

Marcellin Isaac, après avoir été reçu au certificat d’études, alla comme beaucoup d’Ardéchois chercher du travail à Paris. Il y apprit le métier de coiffeur qu’il exerça toute sa vie. Dans la région parisienne, il fut responsable syndical dans sa corporation, adhéra à l’âge de vingt ans au Parti socialiste et, comme son père, il rejoignit le Parti communiste après le congrès de Tours.

De retour à Viviers, il était en 1932, l’animateur de la cellule (huit adhérents en 1932 selon un rapport de police) et le militant le plus actif dans sa région, où il était très estimé. En 1936 et 1937, il joua un rôle de premier plan dans l’organisation des syndicats et des luttes ouvrières du textile et des usines Lafarge. Dans une région où l’emprise patronale était particulièrement forte et où le PPF tentait par tous les moyens de s’implanter, cette activité et l’influence qu’il exerçait lui valurent, bien qu’il ne fût pas israélite, d’être la cible d’une campagne antisémite et anticommuniste menée par le journal de Jacques Doriot, L’Attaque, lors de la grande grève des cimenteries Lafarge, au début de 1938 (voir Jean Garnier*).

Arrêté à la fin de mai 1940, il fut l’objet d’un arrêté préfectoral d’internement administratif. Il fut envoyé au camp de Chabanet, près de Privas, puis au centre de séjour surveillé de Chibron (commune de Signes, Var) à son ouverture, le 20 juin. À la fermeture de ce camp, il fut transféré à Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn), le 16 février 1941. Il passa trois ans en internement et y tomba gravement malade. Enfin libéré le 4 mai 1943, il fut assigné à résidence surveillée à Villeneuve-de-Berg (Ardèche). Il participa à la Résistance.

Toujours résolu, malgré une santé chancelante, il fut vice-président du comité de Libération de Viviers, conseiller municipal et adjoint de 1945 à 1947, et continua à militer jusqu’à sa mort à la cellule de Viviers et dans diverses associations locales.

Marcellin Isaac était marié et père d’un fils.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88979, notice ISAAC Marcellin, Clément par Roger Pierre, version mise en ligne le 31 août 2010, dernière modification le 19 septembre 2021.

Par Roger Pierre

SOURCES : Arch. Nat. F7/13130. — Arch. Dép. Var, 4 M 291. — site Mémoire des hommes SHD Vincennes GR 16 P 302003 (nc). — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes, p. 110. — Le Travailleur alpin, 1930-1936. — La Voix populaire, 1936-1939. — L’Humanité-Dimanche (supplément pour l’Ardèche), notice nécrologique, 1958. — Renseignements recueillis par R. Montérémal. — Mairie de Viviers. ⎯ notes Jean-Marie Guillon.

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