Par Thérèse Burel
Né le 27 juin 1903 à Vitry-sur-Seine (Seine), mort le 28 juillet 1993 à Blois (Loir-et-Cher) ; instituteur, puis professeur ; militant communiste ; résistant ; maire de Bracieux (Loir-et-Cher).
Le père de Lucien Jardel, Raymond Jardel, comptable, maire de Bracieux, fut candidat communiste au conseil d’arrondissement dans ce canton en octobre 1928 et au conseil général en 1931 ; il ne fut pas élu. Il est possible que ses liens se soient distendus avec la PC car il resta maire pendant la guerre.
Lucien Jardel, élève à l’École normale d’instituteurs de Blois, puis instituteur en Loir-et-Cher durant quelques années, partit pour Paris où il fut reçu au PCN, et devint professeur à Tahiti avant la guerre de 1939. Il s’était marié en juillet 1931 à Ivry-sur-Seine avec Marguerite. En septembre 1932 naquit un garçon, Jean-Claude puis en octobre 1944 une fille, Pascale.
Prisonnier en 1939-1940, il s’évada au bout de trois mois et entra dans la Résistance. Responsable du Front national pour le Loir-et-Cher, à partir de décembre 1942, responsable FTP, il contribua à la formation de nombreux groupes de Résistance dans le département. Il édita le journal clandestin Le Patriote et créa un comité départemental de libération clandestin en 1943. En août 1944, à la constitution officielle du comité départemental de libération, il en fut nommé vice-président.
Candidat communiste au conseil général dans le canton de Salbris en 1945 (23-30 septembre), il obtint au premier tour, 1 849 voix ; au second tour, seul candidat de la gauche, il fut cependant battu avec 2 671 voix contre 3 309 au candidat radical socialiste, élu. Le 21 octobre 1945, figurant en troisième position sur la liste communiste départementale à l’Assemblée nationale constituante qui obtint un siège à la moyenne avec 30 075 voix sur 121 733 suffrages exprimés, il ne fut donc pas élu. Le 2 juin 1946, il figura également en troisième place sur la liste communiste départementale à la seconde Assemblée nationale constituante qui n’eut qu’un élu (la liste obtenait 31 335 voix sur 125 341 suffrages exprimés). Il ne se représenta plus en Loir-et-Cher. Il était à cette époque, 1945-1946, rédacteur en chef de La Marseillaise du Centre. Il fut journaliste parlementaire de 1947 à 1950 ; puis, réintégré dans l’enseignement, il fut nommé directeur de collège à Paris. Élu maire de Bracieux en 1965, il fut réélu en 1971 avec 83 % des voix. Candidat aux élections sénatoriales en septembre 1974, il obtint, au premier tour, 66 voix sur 766 suffrages exprimés ; au second tour, les deux candidats communistes se désistèrent pour les candidats socialistes.
Lucien Jardel, médaillé de la Résistance, s’était attaché à faire de sa commune un petit centre artistique et folklorique, organisant des expositions et créant une revue.
Par Thérèse Burel
SOURCES : Arch. Dép. Loir-et-Cher, série M, élections. — La Nouvelle République du Centre-Ouest. — Y. Durand et R. Vivier, Libération des pays de Loire. Paris, 1974.— Etat civil. — Notes de Philippe Fuchsmann.