QUÉRÉ Yves, Henri, François [dit Yvon, dit Bertin, dit Gustave]

Par Daniel Grason, Jean-Pierre Ravery

Né le 14 octobre 1918 à Rosporden (Finistère), fusillé après condamnation le 7 mars 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; infirmier ; militant communiste, résistant FTPF.

Yves Quéré
Yves Quéré

Infirmier, Yves Quéré fut employé à l’hôpital psychiatrique de Villejuif (Seine, Val-de-Marne). Il vivait 27 rue Esquirol à Paris (XIIIe arr.). Militant communiste, il entra dans les Francs-tireurs et partisans (FTP) en juillet 1942, devint permanent appointé, chef du détachement Victor Hugo de la région 75, habita chez Roger Lefebvre, 23 rue Saint-Ambroise (XIe arr.).
Il organisa et participa à plusieurs actions : le 30 juillet 1943, vers 8 h 40, près de l’église de Belleville (XIXe arr.), un FTP juché sur une bicyclette tira trois coups de revolvers contre Charles Martinien, chauffeur au service des autorités allemandes ; blessé, hospitalisé à l’hôpital Tenon, il se refusa, selon le journal collaborationniste Le Matin du lendemain, « à toute déclaration ». Le 8 septembre, vers 18 h 50, un FTP lança une grenade Mills au milieu de la salle de la brasserie Andrès, 4 rue Saint-Laurent (Xe arr.) ; il y eut une quinzaine de blessés, dont onze Allemands ; le même mois, Yves Quéré prit part à la tentative de sabotage de la voie ferrée à Igny (Seine-et-Oise, Essonne).
Il fut arrêté le 19 octobre 1943 par des inspecteurs de la Brigade spéciale no 1 (BS1) avec Roger Lefebvre et Adrien Delmas sur le lieu d’un rendez-vous avec René Guillaume. Il était porteur de plusieurs cartes d’identité en blanc portant les photographies de membres de son détachement, de tickets de rationnement provenant de la mairie de Marolles-en-Hurepoix (Seine-et-Oise, Essonne) cambriolée par des FTP, de divers documents sur l’activité du détachement Victor Hugo.
Emmené dans les locaux des BS, il fut rudement interrogé, tabassé, et les policiers perquisitionnèrent son domicile du 23 rue Saint-Ambroise. Ils saisirent : trois pistolets à barillet chargés, trois pistolets automatiques, une mitraillette Sten, deux chargeurs de pistolet, un lot de cartouches pour mitraillettes, plusieurs clefs à tire-fond et à éclisses et six brassards de garde-voie de communication...
Incarcéré à Fresnes (Seine, Val-de-Marne), livré aux Allemands, il comparut le 24 février 1944 avec ses camarades devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Condamné à mort pour « actions de franc-tireur », Yves Quéré fut passé par les armes le 7 mars 1944 au Mont-Valérien, en même temps que quinze FTP.
Inhumé dans le carré des corps restitués aux familles dans le cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne), Yves Quéré fut reconnu après guerre comme sous-lieutenant Forces françaises de l’intérieur (FFI) à titre posthume par le ministère des Anciens Combattants.
Une cellule communiste de l’hôpital psychiatrique de Villejuif porta longtemps son nom, avant de se fondre dans la cellule Taillandier, du nom de Jean Taillandier, un autre infirmier de Villejuif mort pendant la guerre. Son nom figure sur une plaque au centre hospitalier Paul-Guiraud aux côtés de treize autres salariés.
Son nom est gravé sur la plaque du ministère de la Défense à Paris XVème

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89007, notice QUÉRÉ Yves, Henri, François [dit Yvon, dit Bertin, dit Gustave] par Daniel Grason, Jean-Pierre Ravery, version mise en ligne le 31 août 2010, dernière modification le 21 avril 2022.

Par Daniel Grason, Jean-Pierre Ravery

Yves Quéré
Yves Quéré

SOURCES : Arch. de la CCCP (Notes Jean-Pierre Ravery). – Arch. PPo. BA 1752, BA 2117, PCF carton 8, activité communiste pendant l’Occupation, PCF carton 15, rapports hebdomadaires sur l’activité communiste pendant l’Occupation. – Le Matin, 31 juillet 1943 (Notes Daniel Grason). – DAVCC, Caen, Boîte, Liste S 1744-128/44 (Notes Thomas Pouty). – Marcelino Gaton, Carlos Escoda, Mémoire pour demain, Éd. Graphein, 2000. – Site Internet Mémoire des Hommes.

SOURCES : Arch. PPo. GB 186 cliché du 20 octobre 1943.

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