LEQUY Louis

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier

Né le 16 octobre 1900 à Paris (XXe arr.), mort le 19 février 1971 à Dissay-sous-Courcillon (Sarthe) ; terrassier puis conservateur de cimetière ; militant communiste de Villejuif ; déporté.

Louis Lequy (au centre) en 1955 entouré par  André Bagnard (à gauche) et Marcelle Labruyère (à droite).
Louis Lequy (au centre) en 1955 entouré par André Bagnard (à gauche) et Marcelle Labruyère (à droite).
Mémoire pour demain, op. cit.

Louis Lequy naquit au domicile de ses parents 17 rue des Orteaux. Son père était repousseur, sa mère plumassière à domicile. Il travailla à l’âge de douze ans comme apprenti tourneur. L’année suivante, il suivit sa famille au Brésil où son père avait trouvé du travail. Tous le monde revint en 1915. Il alterna vie de bohême et petits travaux. La CGT reçut son adhésion en 1917. Appelé au service militaire en 1923, libéré, il travailla comme photographe ambulant en Allemagne. De retour en France après obtint du travail au cimetière de Thiais mais des problèmes de santé perturbèrent ses années 1924-1926. Sympathisant communiste, il attendit 1927 pour demander son adhésion au Parti communiste.
Louis Lequy se maria le 14 octobre 1927 à Viry-Chatillon avec Charlotte Trompsance. Le couple eut une fille, Paulette. Il s’installa à Chevilly-Larue et y milita, puis vint à Villejuif en 1935 où Louis Lequy travailla au cimetière. Membre du secrétariat de section de Villejuif (Seine)avant la Seconde Guerre mondiale, Louis Lequy fut chargé de réorganiser le Parti communiste en 1940 et de coordonner l’activité illégale avec les autres communes. Arrêté une première fois le 15 mars 1940, condamné à trois ans de prison, emprisonné à Fresnes puis évacué au camp de Cépoy d’où il put s’échapper et revint dans sa ville dans la voiture d’un Villejuifois rencontré par hasard. Il fut à nouveau arrêté le 31 juillet 1940, sur la place de la mairie de Villejuif, où il distribuait des tracts en compagnie de Auguste Chailloux, Jacques Bonesio, Robert Anceaux, Alexis Daré, Ernest Delisle et Léon Thibert dans le cadre de la politique de tentative de retour à la légalité du PC (voir la biographie de Georges Le Bigot, maire de Villejuif]. Il était domicilié 7 rue Jean-Baptiste Baudin.
Libéré, il se réfugia au Pouliguen (Loire-Atlantique) et fut en contact avec une famille d’originaires de Villejuif, les Candon (voir Eugène Candon*) et avec Raymond Baudin maire de l’Haÿ-les-Roses. Ce dernier fut arrêté à Saint-Nazaire au même moment que Lequy. Il fut déporté le 21 mai 1944 vers Neuengamme d’où il revint. Sa connaissance de la langue allemande lui fut utile. Terrassier, il était responsable pour les Français à Sandbostel. Les Allemands le crurent mort du typhus et le jetèrent sur le tas des morts ; il réussit à s’extraire. Il fut libéré par la Anglais le 29 avril 1945 mais il ne put être rapatrié que le 7 juin 1945 en raison de son état de santé. Sa famille étant en Loire-Inférieure, c’est Léa Garin, veuve du fusillé Louis Hérisson Garin qui l’accueillit puis il séjourna dans plusieurs hôpitaux.

Conservateur du cimetière de Villejuif jusqu’en 1960, secrétaire de la section communiste de Villejuif après son retour, il fut remplacé par Robert Lebon quelques années plus tard.

Il prit sa retraite dans la Sarthe où il mourut d’un cancer en 1971. Sa femme décéda en 1988.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89095, notice LEQUY Louis par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier, version mise en ligne le 4 septembre 2010, dernière modification le 6 septembre 2012.

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier

Louis Lequy (au centre) en 1955 entouré par André Bagnard (à gauche) et Marcelle Labruyère (à droite).
Louis Lequy (au centre) en 1955 entouré par André Bagnard (à gauche) et Marcelle Labruyère (à droite).
Mémoire pour demain, op. cit.

SOURCES : Arch. PPo, BA 2446. — Jean-Marie Doussin, L’Occupation et la Résistance à Villejuif (1939-1945), Mémoire de Maîtrise, Paris I, 1986. — La Fondation pour la mémoire de la déportation, Le livre mémorial...op.cit. — Marcelino Gaton, Carlos Escoda, Mémoire pour demain, Graphein, 2000 (citent un texte inédit  : Paulette Le Scoul, « Louis Lequy, mon père »). — Villejuif à ses martyrs de la barbarie fasciste, brochure, 1946. — État civil.

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