GIOUSE Pierre, Auguste

Par Eric Belouet

Né le 1er janvier 1929 à Unieux (Loire) ; ouvrier forgeur, ouvrier du bâtiment, gardien de nuit ; militant jociste de la Loire, permanent de la JOC (1950-1953 ou 1954), militant du MLP puis du PCF ; syndicaliste CGT de la métallurgie puis du bâtiment de la Loire puis du Rhône ; écrivain et plasticien.

Né dans une famille ouvrière (père : Claude Giouse, mineur, mère : sans profession), Pierre Giouse avait deux frères et trois sœurs. Il obtint le certificat d’études primaires et un CAP. Domicilié au Chambon-Feugerolles (Loire), il devint forgeur aux Aciéries et forges de Firminy (Loire) et adhéra à la CGT. Dès cette époque, il découvrit le cinéma et le théâtre, notamment le centre dramatique de la Cité des mineurs, fondé par Jean Dasté et devenu Comédie de Saint-Étienne.

Militant de la JOC, il devint permanent de ce mouvement en avril 1950 et conserva cette responsabilité jusqu’en 1953 ou 1954. Au cours de cette période, il écrivit plusieurs articles dans Jeunesse ouvrière. Il se maria à Saint-Étienne (Loire) le 6 novembre 1954 avec Marinette Souvignet, dont il eut un fils. Le couple adhéra immédiatement au MLP et fit même du 18e congrès national de ce mouvement (Paris, 11-14 novembre 1954) la destination de son voyage de noces. Marinette Giouse fut candidate aux élections législatives du 2 janvier 1956. Le couple allait divorcer en 1983.

Pierre Giouse concrétisa à partir de 1954 son goût pour l’écriture et commença à donner des textes à Monde ouvrier, le journal du MLP, ainsi qu’à Présages, publication du groupe stéphanois « Réalité ». En 1955, son premier recueil de poèmes, Vie et espoir, parut aux éditions du MLP.

Ouvrier sur divers chantiers de construction, Pierre Giouse quitta la Loire pour s’installer à Vénissieux (Rhône) où il adhéra au PCF et poursuivit son militantisme à la CGT. Il prit des responsabilités au sein de l’Union syndicale du bâtiment, des travaux publics et matériaux du Rhône, devenant, à partir de 1965, directeur de sa publication, Le Constructeur rhodanien. À la fin des années 1960, il fut nommé permanent à Lyon de Travail et Culture (TEC), association spécialisée dans l’animation culturelle, proche de la CGT et du PCF. Licencié en 1979 par TEC pour raisons économiques, il quitta le PCF la même année. Il fut alors embauché comme gardien de nuit au TNP de Villeurbanne (Rhône) par Madeleine Sarrazin, secrétaire générale du théâtre, emploi qu’il conserva jusqu’à son départ à la retraite en 1989. Pierre Giouse quitta alors le Rhône pour l’Isère.

Parallèlement à ses activités professionnelles, il poursuivit son travail littéraire qu’il enrichit peu à peu d’une activité de plasticien. Animant stages et rencontres, publiant de nombreux textes et multipliant les expositions, il participa notamment à la revue Arpo 12 et à la création de la revue Verso dans les années 1970. Son second recueil de poème (Chemins, 1997) fut bien accueilli par la critique. Ainsi, en 1998, le magazine littéraire Le matricule des anges évoquait en ces termes l’œuvre de Giouse : « Dans la lignée des chansons d’Apollinaire, la poésie de Giouse décline des thèmes qui sont ceux du vin, du bon plaisir, autant de scènes et de petites mélodies en hommage aux petites gens. Aucun misérabilisme ni revendications sociales pour autant ! Tout cela se fredonne, avec amertume parfois, tendresse souvent. »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89125, notice GIOUSE Pierre, Auguste par Eric Belouet, version mise en ligne le 7 septembre 2010, dernière modification le 22 septembre 2010.

Par Eric Belouet

ŒUVRE : Vie et espoir, Saint-Étienne, MLP, 1955. — Des pousses, linogravure de Madeleine Lambert, VR/SO, 1979. — Rien que des riens, VR/SO, 1993. — Chemins, Paroles d’Aube, 1997. — Périodiques cités dans la notice.

SOURCES : Arch. JOC (SG), fichier des anciens permanents. — Michel Bataillon, Un défi en province. Chronique d’une aventure théâtrale, vol. 3, Marval, 2005, p. 230. — Le Matricule des anges, n° 22, janvier-mars 1998. — Site http://auteurs.arald.org/pages/Giouse1929.html. — Renseignements communiqués par Pierre Hadj-Amar. — État civil d’Unieux.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable