VESPÉRINI Antoine [VESPÉRINI Félix, Antoine]

Par Jeanne Siwek-Pouydesseau

Né le 23 février 1920 à Aullène (Corse), mort le 12 juin 2015 à Paris XVe arr, ; attaché d’administration centrale au ministère de la Construction ; secrétaire général du syndicat national de la Reconstruction FO, secrétaire général de la Fédération des administrations centrales FO, membre du bureau de la Fédération générale des Fonctionnaires FO de 1953 à 1963 ainsi que de 1978 à 1985.

Les parents d’Antoine Vespérini étaient des petits propriétaires exploitants.

Il fit des études, interrompues par deux ans de maladie, à l’école primaire supérieure et obtint un brevet élémentaire. Au début de la guerre, il était toujours en Corse, puis débuta sa vie active comme employé à la Société générale de Marseille. En novembre 1942, à l’arrivée des Allemands en zone Sud, il retourna en Corse, échappant ainsi au STO. La Corse étant occupée par les Italiens, il s’engagea dans la Résistance sans, dit-il, avoir eu l’occasion d’y participer activement. Après la libération de la Corse en septembre 1943, il fut mobilisé, envoyé en Afrique du Nord puis en France en octobre 1944, et finit la guerre sur le front d’Alsace, en mai 1945. Malade, il retourna en convalescence en Corse avant d’être démobilisé en octobre 1945.

En janvier 1946, il entra comme auxiliaire dans les services du Trésor, à Paris, puis fit une incursion comme employé dans l’entreprise Messier, et revint dans l’administration, en juillet 1947, comme commis au ministère de la Reconstruction. Il appartenait à la CGT et à la SFIO, prit contact avec le groupe socialiste d’entreprise (GSE) de son ministère et, à la suite des grèves d’octobre à décembre 1947, contribua à la création du syndicat FO de l’administration centrale, en liaison avec Pierre Tribié. Au début de 1948, il fut nommé secrétaire permanent du syndicat national du ministère de la Reconstruction. Dès sa création, le syndicat disposa de deux permanents grâce à la « compréhension » du ministre René Coty. Il resta permanent jusqu’en 1951, participa à l’union départementale FO de la Seine et au comité interfédéral des Fonctionnaires, qui était une superstructure plus ou moins informelle, avec une opposition larvée entre les Finances et les PTT, jusqu’à la création de la Fédération générale des Fonctionnaires en 1953.

Comme il était de règle de ne pas être permanent plus de quatre ans, il reprit ses fonctions d’attaché d’administration centrale en 1951 mais conserva ses responsabilités syndicales. En 1953, il devint secrétaire général, toujours non permanent, du syndicat national de la Reconstruction jusqu’en 1963. En 1953, il participa aux péripéties de la grève du mois d’août, notamment au sein du Comité interfédéral des Fonctionnaires et de la Fédération des travaux publics, dont il était secrétaire général adjoint. On éprouvait, dit-il, une sorte de vide, plus rien ne fonctionnait, les carences venant aussi bien du côté gouvernemental que syndical, du fait que de nombreux militants se trouvaient bloqués sur leur lieu de vacances, sans aucune possibilité de communication. Du côté gouvernemental, on redoutait la fin des congés dans le secteur privé, le retour des ouvriers pouvant engendrer le risque d’extension générale du mouvement, jusque-là limité aux services publics. Malgré des divergences profondes, Antoine Vespérini considérait qu’il n’y avait aucune raison de ne pas s’entendre sur des revendications précises et bien délimitées.

À partir de 1956, il fut assisté par André Giauque, en qualité de secrétaire administratif et permanent du syndicat national. La principale préoccupation du syndicat concernait la titularisation des agents non titulaires, dans un ministère créé de toutes pièces en 1945 et leur intégration dans les corps permanents. Il siégea au bureau de la Fédération des Travaux publics dirigée par Roger Lapeyre, de 1949 à 1963, et au bureau de la Fédération générale des Fonctionnaires de 1953 à 1963.

Après son intégration, à l’issue d’un concours dans le corps des attachés d’administration centrale en 1962, Antoine Vespérini fut affecté à la « mission de contrôle des prêts à la Construction », service interministériel chargé du contrôle des organismes de Construction, dont il fut chef adjoint de 1978 à 1985. Il abandonna sa fonction de secrétaire général en 1963, mais demeura membre de la commission exécutive de son syndicat et devint, en 1978, secrétaire général, non permanent, de la Fédération FO des Administrations centrales, qui groupait notamment les personnels de l’Équipement, des Anciens Combattants, de l’Éducation nationale, des Affaires étrangères… Il le resta jusqu’à sa retraite en 1985, et la Fédération des Administrations centrales fut alors rattachée à la Fédération de l’Administration générale. En tant que secrétaire général de sa fédération, il siégea au Conseil confédéral national de 1978 à 1985. Il fut membre du bureau de la Fédération générale des Fonctionnaires de 1978 à 1985, suppléant au Conseil supérieur de la Fonction publique de 1980 à 1985.

Antoine Vespérini termina sa carrière avec le grade d’attaché principal. De 1985 à 1995, il fut chargé de plusieurs missions auprès d’organismes de HLM en difficulté, en tant qu’administrateur provisoire. À partir d’octobre 1995, il assista André Giauque à l’Union fédérale des Fonctionnaires retraités FO.

Antoine Vespérini fut maire adjoint de son village Aullène, en Corse, de 1983 à 1989 et anime, depuis 1972, une association de locataires. Il est chevalier de la Légion d’Honneur.

Il s’était marié en 1951 en Corse et a eu un enfant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89146, notice VESPÉRINI Antoine [VESPÉRINI Félix, Antoine] par Jeanne Siwek-Pouydesseau , version mise en ligne le 9 septembre 2010, dernière modification le 9 avril 2022.

Par Jeanne Siwek-Pouydesseau

SOURCES : La nouvelle Tribune des Fonctionnaires FO – Entretien du 25 octobre 2000 avec l’intéressé. - Jeanne Siwek-Pouydesseau, Les syndicats des fonctions publiques au XXe siècle, Berger-Levrault, 2001. — État civil. — Site Internet : deces.matchid.io.

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