BILLOUX Joséphine née RAMPININI, connue comme BILLOUX Josette

Par Jean-Marie Guillon, Claude Pennetier

Née le 9 novembre 1907 à Lyon (IIe arr., Rhône), morte le 6 février 1991 à Sens (Yonne) ; dactylo ; militante communiste à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; présidente de l’Union des Jeunes filles de France à Marseille en 1938 ; permanente du Parti communiste à Paris.

Josette Billoux
Josette Billoux
Josette Billoux en 1935 lors d’une journée champêtre avec les familles Politzer et Cattanéo. Collection de la famille Cattanéo.

Joséphine était la fille de Charles Rampinini, natif d’Arsago en Italie, et de Stella Ruffo, modiste. Ceux-ci, travaillant d’abord comme brodeurs sur soie, étaient devenus marchands forains à Roquebrune (Alpes-Maritimes). Charles était membre du PC. Joséphine épousa à Lyon (IVe arr.), le 27 mars 1928, le dirigeant communiste François Billoux et fut dès lors connue comme Josette Billoux. Elle devint Française par mariage. Joséphine Billoux fut dactylo au siège du Parti communiste, 120 rue Lafayette à Paris. Le couple qui résidait au 112 rue de la République, eut une fille, Hélène, née le 18 avril 1939 à Marseille.

Présidente de l’Union des Jeunes filles de France de Marseille en 1938, élue membre du Comité d’honneur au congrès de Marseille en mai 1939, elle signa quelques articles publiés dans Rouge-Midi : sur l’Espagne le 14 janvier 1938, sur le Parti communiste et les femmes, 14 mars 1939. Elle était aussi membre active du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme. Après l’incarcération de son mari, elle fut surveillée par la police spéciale de Marseille qui considérait que sa présence à Marseille représentait un danger. Le 13 décembre 1939, elle fut soupçonnée de profiter de ses voyages à Paris pour voir son mari pour ramener des tracts et l’Humanité. Le 27 décembre, elle aurait rapporté la lettre d’André Marty à Léon Blum, qui aurait été tirée à cinquante exemplaires au bar Armand dans le quartier de Montolivet. Elle fut astreinte à résider à Orgon (Bouches-du-Rhône) par arrêté du 8 juin 1940. Elle habitait alors à Pertuis (Vaucluse) avec sa fillette chez ses parents et souhaitait y rester. Mais un rapport du 9 juillet la signala comme participant à la rédaction de tracts expédiés dans les grandes villes du Sud-Est et à Lyon. Elle fut conduite à Orgon le 11 juillet. L’enquête n’ayant sans doute rien confirmé, le préfet du Vaucluse ne s’opposa pas à ce qu’elle revint à Pertuis ; elle fut autorisée à y retourner le 23 juillet (arrêté daté du 27 juillet).

À Pertuis, elle fit les vendanges chez un militant communiste qui fut par la suite interné administrativement. Elle travailla ensuite comme secrétaire chez un expéditeur de légumes, non communiste, et un rapport daté du 8 octobre 1942 ne relevait rien à son encontre. Cependant, la Résistance communiste étant active à Pertuis (distribution de tracts et manifestations de ménagères), le préfet du Vaucluse considéra que sa présence n’y était plus souhaitable. Elle était soupçonnée de garder des contacts avec d’anciens militants et d’animer le Comité populaire des ménagères. Le préfet l’astreignit à résider à Beaumes-de-Venise (Vaucluse) par arrêté du 13 janvier 1943. Elle avait émis le vœu de s’établir à Bourg Saint-Christophe dans l’Ain, chez une parente, le 18 décembre 1942, mais le préfet de l’Ain s’y opposa. Elle rejoignit donc Beaumes-de-Venise. Le 3 juillet 1943, un rapport de la Section des affaires politiques signalait la recrudescence de l’activité communiste dans le Vaucluse et considérait que, « tout en agissant dans la coulisse », elle était « une des responsables les plus écoutées de l’organisation clandestine, jouissant d’une autorité certaine auprès des militants », continuant à recevoir les visites de certains d’entre eux. Rien ne vient corroborer un rôle dirigeant dans le parti clandestin local. Mais le rédacteur du rapport signalait aussi qu’elle en était bel et bien membre puisque son nom figurait comme ayant versé 200 F dans les archives trouvées chez Jean Garnotel, arrêté à Marseille le 7 décembre 1942. Il précisait aussi que son frère Jean qui résidait à Pertuis lorsqu’elle s’y trouvait serait devenu l’un des chefs des FTP (Francs tireurs et partisans) du Luberon, puis déplacé dans le secteur d’Avignon où il avait été arrêté pour sa participation à des actions de sabotage par explosifs. Il demandait donc l’internement administratif de Josette Billoux. Elle fut envoyée au camp de Brens (Lozère) par un arrêté du 6 juillet 1943.

Militante active après guerre, Josette Billoux fut membre comité de section du Kremlin-Bicêtre en 1949.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89181, notice BILLOUX Joséphine née RAMPININI, connue comme BILLOUX Josette par Jean-Marie Guillon, Claude Pennetier, version mise en ligne le 8 avril 2019, dernière modification le 24 octobre 2021.

Par Jean-Marie Guillon, Claude Pennetier

Josette Billoux
Josette Billoux
Josette Billoux en 1935 lors d’une journée champêtre avec les familles Politzer et Cattanéo. Collection de la famille Cattanéo.

SOURCES : Arch. Dép. des Bouches-du-Rhône, 5 W 166 (dossier d’astreinte à résidence). — Arch. comité national du PCF. — Biographie de François Billoux. — RGASPI, dossier au nom de Billoux Joséphine (495 270 620), pas encore consulté. — Rouge-Midi, notamment 10 mai 1938, 19 mai 1939. — État civil de Lyon.

ICONOGRAPHIE : La Marseillaise du 27 avril 1953. Photographie du couple. Billoux au lendemain des municipales.

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