LAGARRIGUE Jean [Raymond, Yves, Colonel Boyer dans la Résistance]

Par Jean-Pierre Besse

Né le 28 février 1913 à Capdenac (Aveyron), abattu le 13 août 1944 à Noailles (Oise) ; technicien ; résistant communiste en Normandie et Picardie ; responsable départemental du Parti communiste et des FTP dans la Somme (1943-1944) ; Commandant militaire interrégional en Normandie-Picardie (mai-août 1944).

Jean Lagarrigue sur le monument au mort dans l’usine Pétroplus
Jean Lagarrigue sur le monument au mort dans l’usine Pétroplus

Jean Lagarrigue naquit dans une famille d’employés des chemins de fer. Après son certificat d’études, il entra à l’école nationale professionnelle de Nantes (Loire-Inférieure, Atlantique). Après son service militaire, Jean Lagarrigue travailla à la raffinerie Jupiter de Petit-Couronne (Seine-Inférieure, Maritime) où il était sous-ingénieur. Il fut le seul technicien à faire grève en 1936 ce qui lui valut d’être rétrogradé et de passer dessinateur au bureau d’études.

Mobilisé en 1939, Jean Lagarrigue fit la guerre dans le Nord avant d’être embarqué à Dunkerque le 3 juin 1940. Redébarqué à Brest peu de temps après, il revint à Petit-Couronne après sa démobilisation et se livra à quelques sabotages.

Il adhéra alors au Parti communiste dont il devint très vite un responsable départemental sous le pseudo de Raymond et fut obligé d’entrer dans la clandestinité. Recherché par les autorités allemandes, il passa dans la Somme en novembre 1943.

Yves, son nouveau pseudo, prit la direction du parti où il remplaça vraisemblablement Bécart et assura en même temps les responsabilités militaires des FTP avec Henri Corbin. C’est lui en particulier qui chargea René Lamps* de reconstituer le PCF sur Amiens, des arrestations ayant décimé les cadres, et lui confia le poste de secrétaire adjoint à l’organisation au niveau départemental.

En mai 1944, l’état-major national des FTP le nomma commandant militaire inter_régional, il avait en charge l’Oise et la Somme. À la suite de l’assassinat d’un officier allemand le 11 août 1944 à Sainte-Geneviève (Oise), les Allemands encerclèrent Noailles et arrêtèrent les hommes de la commune. Ce jour là Lagarrigue, colonel Boyer, et Meunier*, responsable inter-régional du Parti communiste se trouvaient dans la commune. Lorsque les Allemands se présentèrent à la maison de la rue de Bonvillers, Meunier les reçut à coup de grenade mais il fut aussitôt atteint mortellement. Lagarrigue fut arrêté, transféré avec les autres hommes de la commune dans un château. Il essaya alors de s’évader mais fut tué dans sa fuite.

Son nom figurait sur le monument au mort raffinerie Pétroplus de Petit-Couronne. Suite à la fermeture de celle-ci le maire de Petit-Couronne se préparait, en 2016, à transférer cette stèle dans l’enceinte du stade appelé stade SHELL.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89186, notice LAGARRIGUE Jean [Raymond, Yves, Colonel Boyer dans la Résistance] par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 19 septembre 2010, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Jean-Pierre Besse

Jean Lagarrigue sur le monument au mort dans l'usine Pétroplus
Jean Lagarrigue sur le monument au mort dans l’usine Pétroplus
Jean Lagarrigue
Jean Lagarrigue
Archive personnelle de Gérard Gillard (Bois Guillaume, Seine-Maritime)

SOURCES : L’avenir normand, 1945-1946. — Le courrier picard, 1945-1946. — État civil de Capdenac et Noailles – Francine Delaunay, René Lamps, itinéraire d’un élu communiste, Éditions Encrage, Amiens, 1995, 160 pages. — Notes de Daniel Valin.

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