LÉVEILLE Jeanne [née ASSASSIN Jeanne, épouse LÉVEILLE, puis ASSELIN]

Fille d’un instituteur membre du parti radical-socialiste, Jeanne Assassin, stagiaire à Saint-Maximin (Oise), obtint en 1929 son CAP et commença sa carrière à Nogent-sur-Oise avant d’aller à Thiescourt (Oise).

Trésorière du groupe des jeunes réunissant des militants du syndicat national et du syndicat unitaire au début des années 1930, Jeanne Léveillé oeuvra activement pour l’unité syndicale au sein de l’enseignement primaire et fut déléguée avec son mari Edmond Léveillé à Montpellier au congrès des groupes de jeunes.

Militante communiste, Jeanne Léveillé milita au moment du Front populaire dans la région de Noyon (Oise). Cet engagement lui valut d’être suspendue avec privation de traitement par arrêté préfectoral du 30 mars 1940, elle avait été proposée à la révocation le 21. L’Inspection académique demanda par la suite la réintégration de Jeanne Léveillé et le déplacement d’office du couple dans un autre département mais aucune suite ne fut donnée à ce projet.

Jeanne Léveillé entra très tôt dans la Résistance avec son mari et fut particulièrement chargée du travail en direction des femmes.
A la Libération, elle représentait l’Union des femmes françaises au Comité départemental de Libération et retrouva un poste à Gouvieux (Oise). En novembre 1944, elle fut remplacée au CDL par Georgette Lelong.

Jeanne Léveillé fut membre du conseil syndical provisoire du SNI en 1944 et du bureau fédéral du Parti communiste en 1945.

Son rôle dans la Résistance et le souvenir de son mari qui jouissait d’une popularité indéniable au sein de toute la Résistance amenèrent le Parti communiste à la présenter en deuxième position sur sa liste lors des élections à l’Assemblée constituante le 21 octobre 1945. Le Parti communiste, devenu la première force politique du département avec 57 290 voix soit 30,5 % des suffrages exprimés et 25,1 % des inscrits, enleva deux sièges ; Jeanne Léveillé fut ainsi la première femme député du département et jusqu’en 1997 la seule. Jeanne Léveillé qui s’était remariée le 1er juin 1946 à Fresnoy-en-Thelle avec un jeune FTP, Rémy Norbert Asselin, donna naissance à un enfant légèrement handicapé, ne se représenta pas en juin 1946, reprit un poste dans l’enseignement à Fresnoy-en-Thelle (Oise) et cessa pendant un certain temps de militer.

Jeanne Asselin-Léveillé fit sa rentrée politique lors des élections législatives de novembre 1962 dans la circonscription de Beauvais-Nord comme suppléante du candidat communiste Dusert puis se présenta, sans succès, en mars 1965 aux élections municipales à Beauvais (Oise) sur la liste d’union des gauches et de progrès social ; elle était alors directrice d’école honoraire.
Jeanne Asselin-Léveillé vivait en 1998 dans l’Essonne.