Par Jean Reynaud
Né le 28 octobre 1937 à Bellignies (Nord) ; instructeur en Algérie puis conseiller principal d’éducation dans les Bouches-du-Rhône ; militant syndicaliste du SNES
Fils d’un préposé des douanes, militant CGT, et d’une future secrétaire médicale, qui s’installèrent par la suite en Algérie, Hubert Ibanes entra à l’École normale d’instituteurs d’Alger-Bouzaréah en 1956 dans le cadre du plan Defferre de scolarisation en Algérie. Après des services auxiliaires et l’obtention du certificat de culture générale et professionnelle, il fut titularisé instructeur en janvier 1959 à l’école d’Oued Bou Khalkal-La Baraque.
De juillet 1959 à septembre 1961, Hubert Ibanes accomplit son service militaire dans un régiment disciplinaire, avec la mention « ne sait pas signer » portée sur son livret militaire. Pour l’année scolaire 1961-1962, il fut affecté à l’école Victor Hugo d’Aumale.
En décembre 1961 à Alger, il épousa Geneviève Ville, agent d’exploitation des PTT. Ils eurent trois enfants. La famille revint en métropole en 1962.
Hubert Ibanes passa l’année 1963 à l’inspection académique d’Orléans, puis obtint son droit de sortie pour les Bouches-du-Rhône, où, après quelques mois à l’école du Logis d’Anne à Jouques, il fut affecté à l’inspection académique des Bouches-du-Rhône (1964-1969) dans la division « comptabilité ». Il rejoignit ensuite le collège Manet à Marseille, où il fit fonction de surveillant général. Il devint conseiller d’éducation en 1985, puis conseiller principal d’éducation en 1993, fonction qu’il exerça jusqu’à sa retraite en 1997.
De 1956 à 1967, à Alger, Orléans, Marseille, Hubert Ibanes fut membre du Syndicat national des instituteurs. À Marseille, militant du courant « Bouches-du-Rhône » puis « Unité et Action », il fut élu à la commission paritaire académique des instructeurs en 1965 où il resta jusqu’à l’extinction du corps en 1985. Il représenta son courant de pensée à la commission nationale de huit membres décidée par le SNI en vue de la création d’un Syndicat des instructeurs dans la Fédération de l’Éducation nationale. André Cormon (majorité fédérale) et lui furent chargés de la rédaction d’un projet de statuts. La commission nationale du SNI vota les statuts et le règlement intérieur de la nouvelle organisation syndicale en octobre 1966.
Le Syndicat national autonome des instructeurs et instructrices, 36e syndicat de la FEN, fut créé en mars 1967, avec Cormon et Robert Penalva comme secrétaires généraux et Ibanes comme trésorier de la structure provisoire. Après des élections internes en février 1968, il fut élu en deuxième position (88 % des suffrages exprimés) et devint trésorier national. Le nom du journal du syndicat, L’Unité qu’il avait proposé fut finalement retenu après de longues discussions. En 1971, pour raisons personnelles, il quitta le bureau national, mais resta secrétaire académique du SNAI (Aix-Marseille) jusqu’en 1984.
Pendant cette période, Ibanes intervint positivement au ministère sur le dossier de la validation des services auxiliaires, de tous les corps, services effectués en Algérie avant 1962, et sur la définition des services des instructeurs affectés et non logés dans un établissement scolaire. En juin 1978, il organisa le congrès national du SNAI à Istres (Bouches-du-Rhône).
Militant de la section départementale de la FEN, Ibanes participa notamment à la délégation, conduite par [Jean Reynaud-> et [Charlotte Pinatel->, auprès de l’inspecteur d’Académie, puis du trésorier-payeur général, qui obtint, à la fin de mai 1968, alors que la grève générale continuait, le paiement de 90 % du salaire du mois de mai pour tous les personnels de l’Éducation nationale.
En mai 1984, au congrès du SNAI à Tours, Hubert Ibanes dénonça le projet de fusion entre le SNAI et le Syndicat national de l’enseignement technique-apprentissage autonome ; il quitta le SNAI et rejoignit le Syndicat national des enseignements de second degré, qui l’accueillit et l’aida, mais ne put le syndiquer qu’en 1985, quand il fut intégré comme conseiller d’éducation.
En 1987, il fut élu membre des commissions administratives paritaires académique et nationale des conseillers d’éducation sur des listes SNES. Responsable académique, et membre du collectif national des personnels d’éducation du SNES, il représenta les personnels d’éducation au Conseil national de l’enseignement (CSE).
Après sa retraite, Ibanes, officier des Palmes académiques, fut trésorier du collectif national des retraités du SNES, et militant de la Fédération générale des retraités de la Fonction publique.
Geneviève Ibanes milita à Marseille à la CGT, et fut représentante des personnels à Marseille-Chèques-Postaux.
Le couple vivait toujours à Marseille en 2009.
Par Jean Reynaud
SOURCES : Archives syndicales. — Documents fournis par l’intéressé.— Etat civil.