GUELFI Julien

Par François Prigent

Né le 26 février 1913 à Mantes-la-Jolie (Seine-et-Oise, Yvelines), mort le 2 juin 2001 à Paris (XIIe arr.) ; professeur de faculté ; directeur du Centre Eugène Marquis (1956-1978) ; leader de la CIR (1966-1969) puis dirigeant du PS en Ille-et-Vilaine (1969-1975) ; candidat du PS aux sénatoriales de 1971.

Originaire de Corse, son père Ange-Pierre Guelfi (fils d’un gendarme) était fonctionnaire des douanes en Afrique du Nord puis agent immobilier. Décédée en 1931, sa mère était une « riche héritière » d’une famille très fortunée de la Beauce.

Après avoir fréquenté les écoles laïques, Julien Guelfi intégra l’ENS de la rue d’Ulm, enseignant quelques années les lettres classiques (agrégé) dans différents lycées durant la guerre. Enseignante, sa femme était également une ancienne élève de l’ENS (Sèvres), agrégée de lettres classiques. Licencié en droit et en anglais, il était docteur en médecine, devenant professeur de physique médicale à la faculté de médecine de Rennes. Il était directeur du centre anticancéreux régional (Centre Eugène Marquis, fondé en 1923) à Rennes entre 1956 et 1978. Il publia plusieurs ouvrages, dont un livre contre l’euthanasie.

Leader des micro-réseaux de la Convention des institutions républicaines (CIR) en Ille-et-Vilaine, il faisait partie du « premier cercle » lors de la création de la CIR par François Mitterrand, avec qui il entretenait des relations étroites dans la 2e moitié des années 1960. Comme en témoigne sa correspondance, Julien Guelfi était également un ami personnel de Alain Savary, en contact avec Pierre Mendès France, relations soulignées par Charles Lecomte*, secrétaire fédéral de la SFIO lors d’un courrier à Guy Mollet en date du 26 mai 1966. Il fréquentait aussi Georges Gorse, ancien cothurne à Normale Sup.
Rédigeant plusieurs articles dans Le Fédéré, organe de la FGDS dirigé par Michel Phliponneau*, Julien Guelfi fut très actif au titre de la composante CIR lors de la refondation et de la relance des réseaux socialistes en Ille-et-Vilaine entre 1969 et 1972. Il noua des contacts avec les autres responsables départementaux de la CIR en Bretagne, sans être en mesure d’élargir la faible audience de ces noyaux militants. Il resta membre de la direction départementale du PS jusqu’au congrès de Pau en 1975.

En septembre 1971, il se présenta aux sénatoriales en Ille-et-Vilaine en compagnie de Guy Gerbaud* et Albert Aubry (homonyme de l’ancien parlementaire socialiste rennais), obtenant 11.86 % des voix au 1er tour. En dépit du retrait de la liste communiste, composée de Louis Bourel, Louis Barbe et Gaston Mentec, la liste du PS enregistra un fort recul au second tour (8.1 % des voix). Lors du congrès de Grenoble en 1973, il figurait parmi les candidats au comité directeur du PS de la motion Mitterrand, tout comme les lorientais Léon Audran* et Yves Guélard*.

Après le décollage des voix socialistes dans le département au milieu des années 1970, Julien Guelfi se recentra sur ses activités professionnelles, tout en restant adhérent du PS.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89210, notice GUELFI Julien par François Prigent, version mise en ligne le 21 septembre 2010, dernière modification le 22 août 2022.

Par François Prigent

SOURCES : Arch. Dép. d’Ille-et-Vilaine. — Arch. de L’OURS, dossiers Ille-et-Vilaine. – Arch. de la Fondation Jean Jaurès, dossiers CIR et Ille-et-Vilaine. — Arch. du Centre d’Histoire de Science Po, fonds A. Savary. – Le Fédéré 1967-1969. — Le Monde. – Ouest-France. — Entretiens avec son fils (Julien Guelfi chef de clinique à l’hôpital Sainte-Anne de Paris) et avec Michel Phlipponneau. — François Prigent, « La mutation des milieux socialistes dans l’Ouest breton (1967-1973) : réseaux, trajectoires, identités », communication au colloque organisé par Christian Bougeard, Vincent Porhel et Jacqueline Sainclivier, L’Ouest de la France dans les années, 1968, Rennes, 24-26 novembre 2010.

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