HAY Maurice, Eugène, Joseph

Par Alain Prigent, Renaud Poulain-Argiolas

Né le 15 avril 1922 à Rennes (Ille-et-Vilaine), mort le 1er mai 1945 à Neustadt in Holstein (Allemagne) ; cheminot ; militant communiste d’Ille-et-Vilaine ; résistant, membre du Front national puis des Francs-Tireurs et Partisans français ; déporté à Neuengamme.

Maurice Hay était le fils d’Eugène Hay, né à Livré-sur-Changeon (Ille-et-Vilaine) et d’Hortense Boinard, née à Rennes.

Cheminot, il était agent technique à l’arrondissement de Rennes depuis octobre 1938. Domicilié 267 rue Jacques Cartier à Rennes, militant clandestin du Parti communiste, il rejoignit le Front national pendant l’Occupation. A partir de septembre 1942, il participa à la rédaction, à l’impression et à la diffusion de la presse clandestine. Il passa par la suite aux Francs-Tireurs et Partisans français, devint responsable départemental à la formation militaire, assura des transports d’armes et de matériel et prépara les sabotages. Il était également agent de renseignements, communiquant les horaires des trains et l’état des forces ennemies.

Dénoncé, il fut arrêté le 18 février 1944 en gare de Rennes par la Gestapo en présence du personnel du bureau Traction. Il fut incarcéré à la prison Jacques Cartier en détention de sécurité. Transféré à Compiègne le 29 juin, il fut déporté le 28 juillet 1944 dans le convoi I. 250 à destination de Neuengamme. Il y avait à bord 1651 hommes, presque tous des Français. Il reçut le matricule 39452 avec la mention "NN" (Nacht und Nebel, Nuit et brouillard). Au mois d’août, on l’affecta au kommando Blumenthal sur les chantiers navals de Brême.

Devant l’avancée des troupes britanniques et soviétiques au printemps 1945, les SS décidèrent de vider le camp pour effacer les traces de leurs exactions. Environ 10 000 déportés furent alors transportés vers Lübeck. Maurice Hay embarqua le 26 avril sur le Cap Arcona, ancien paquebot de luxe, qui devint un camp de concentration flottant dans la baie de Lübeck, sur la Mer baltique. La plupart des détenus y étaient entassés dans les cales, recevant très peu de nourriture et d’eau, les confrontant à un taux de mortalité énorme. Selon les documents de l’administration allemande, Maurice Hay mourut tantôt d’une gastro-entérite tantôt d’une insuffisance cardiaque.

Selon "Mémoire des Hommes", les Services historiques de la Défense de Vincennes et de Caen possèdent des éléments le concernant dans ses archives.
Le 15 janvier 1954, il fut médaillé à titre posthume de l’Ordre de la Libération (publication au Journal officiel le 21 janvier 1954).
Il fut reconnu comme déporté et interné de la résistance (DIR) le 26 juillet 1957 et homologué FFI.
La SNCF honore sa mémoire sur une plaque en gare de Rennes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89309, notice HAY Maurice, Eugène, Joseph par Alain Prigent, Renaud Poulain-Argiolas, version mise en ligne le 26 septembre 2010, dernière modification le 3 mai 2023.

Par Alain Prigent, Renaud Poulain-Argiolas

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 287496 (nc) ; SHD Caen, AC 21 P 461 940 (nc). — Cheminots victimes de la répression (dir. Thomas Fontaine), Ed. Perrin / SNCF, 2017, 1766 p. — Livre-Mémorial, Fondation pour la Mémoire de la Déportation. — Archives Arolsen. — Données du site Généanet. — Blog Rail et mémoire.

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