ROUX Julien. Pseudonyme à l’ELI : DUBOIS Jean, LAIRON

Par René Lemarquis, Claude Pennetier

Né le 5 avril 1906 à Saint-Laurent (Cher), mort en 1943 dans les Pyrénées-Orientales de tuberculose et d’épuisement ; métallurgiste ; militant communiste de Saint-Denis (Seine) ; élève de l’École léniniste internationale (1935-1936).

Fils de Jules, François Roux, ouvrier jardinier dans le château d’une « maison bourgeoise », et d’Eugènie Dubois (nom de jeune fille de sa mère dont il fera son pseudonyme), morte lorsqu’il avait à douze ans, Julien Roux avait été scolarisé de 1911 à 1917 mais, n’avait pas préparé le certificat d’études, son père étant mobilisé et sa mère infirme. Il commença à travailler en septembre 1917, d’abord comme ouvrier agricole jusqu’à dix-sept ans, puis porcelainier dans son département natal jusqu’en 1928. Il fit son service militaire en 1926 au 146e RI en Meurthe-et-Moselle. En 1929, après un bref séjour dans le Lot comme distillateur. Il vint s’installer dans la région parisienne où il fut employé dans plusieurs usines de Saint-Denis comme manutentionnaire, manœuvre spécialisé, carreleur mosaïste

Julien Dubois adhéra au Parti communiste en juin 1933, recommandé par une militante qui deviendra doriotiste, avec laquelle il était membre de la cellule d’usine Amilcar. À cette époque, le délégué de la cellule défendit les positions de Doriot à la conférence de rayon où Benoît Frachon représentait le comité central, mais Roux, délégué à la conférence régionale de mars 1934 prit parti contre le maire de Saint-Denis. Son ascension fut alors assez rapide dans le parti. Il fut membre d’une délégation d’ouvriers des usines métallurgiques de la région parisienne venue saluer un congrès paysan à la Mutualité, puis délégué le 20-21 mars 1934 à un congrès antifasciste. Secrétaire de sa cellule à la conférence du 4 novembre 1934 pour la reconstitution de nouveau rayon de Saint-Denis il fut nommé membre du comité de rayon puis de son bureau et enfin du comité régional. En juin de la même année, il suivit une école régionale du parti. En plus de la visite des cellules, sa responsabilité principale auprès du parti était le syndicat unitaire des métaux, où comme secrétaire de la section Amilcar, il dirigeait un comité revendicatif. Il s’efforçait par ailleurs de garder quelques contacts avec les paysans du Cher, ainsi sa cellule parrainait au début de 1935 une cellule de paysans de Mehun-sur-Yèvre.

Julien Roux fut désigné pour suivre les cours de l’École léniniste internationale (ELI) et arriva à Moscou le 2 octobre 1935. Sa biographie était signée Roux, mais c’est son pseudonyme Dubois qu’il figure sur les divers documents de l’École. Son départ fut fixé le 15 janvier 1937. Une note du 13 juillet 1936 le jugeait « très dévoué », connaissant le travail d’organisation à la base aussi bien syndical que du parti. » « Sain attaché au parti, ayant un bon sens de classe, il a fait des efforts pour se développer, mais il éprouvait des difficultés d’assimilation. » Une scarlatine de deux mois avait créé un retard sérieux dans ses études, « sans cela il aurait pu facilement se classe dans la moyenne. » L’évaluation se décomposait de la manière suivante : « académique : bon ; politique : bon ; social : très bon ; liaison masse : bonne. Défaut : sans. Qualités particulières : organisation agitation ».

Julien Roux fut envoyé le 28 juillet 1938 à Perpignan avec la Centrale sanitaire internationale pour d’organiser le Service de rapatriement des blessés des Brigades internationales au sein du Comité de Front populaire Franco-Espagnol des Pyrénées-Orientales. Atteint de tuberculose, il dut être hospitalise, fin 1938, dans une maison de repos d’Amélie-les-Bains.
Inscrit sur la Liste S, il fut arrêté le 22 septembre 1941 avec François Marcé et Pierre Garcias à la suite d’une distribution de tracts et interné administrativement dans un centre de séjour surveillé. Il fut libéré vu son état de santé et suivit un traitement pour la tuberculose à l’Hôpital Saint-Jean de Perpignan en février 1943. Il mourut d’épuisement au cours de l’année 1943.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89342, notice ROUX Julien. Pseudonyme à l'ELI : DUBOIS Jean, LAIRON par René Lemarquis, Claude Pennetier, version mise en ligne le 27 septembre 2010, dernière modification le 1er mai 2020.

Par René Lemarquis, Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, 495 270 1821, autobiographie du 22 décembre 1935 (signée Roux, à Moscou) ; questionnaire d’entrée ; jugement sur les études ; formalités d’entrée et de sortie ; 531 1 176. — Georges Sentis, Du Comité départemental d’Aide à l’Espagne républicaine au Comité de Front populaire Franco-Espagnol des Pyrénées-Orientales, Perpignan, Editions M/R, 2019. — Georges Sentis, La répression des menées communistes dans les Pyrénées-Orientales (1938-1944) Dictionnaire biographique, Perpignan, Editions M/R, 2020. 3 Notes de Georges Sentis. — Site Filae.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable