JENEVEIN Lucien (dit Loulou)

Né le 29 juillet 1900 à Strasbourg (Bas-Rhin annexé), mort le 22 mai 1960 à Metz (Moselle) ; ouvrier métallurgiste puis ouvrier du bâtiment ; secrétaire du syndicat de la métallurgie CGT et membre de la commission administrative de l’UD CGT de la Moselle et militant du PC.

Lucien Jenevein en 1955
Lucien Jenevein en 1955
Collection Noëlle Jenevein

Fils de Augustine Christine Jenevein, paysanne, née à Brouderdorf (Moselle), Lucien Jenevein se maria le 28 décembre 1923 à Hayange (Moselle) avec Marie Joséphine née Ismert, ils eurent trois enfants.

Lucien Jenevein quitta la Lorraine annexée à l’Allemagne en 1917 pour s’engager dans l’armée française. Ne parlant pas le français il fut mobilisé dans un régiment de cavalerie composé d’Alsaciens-Lorrains ayant fuit les départements annexés pour éviter de combattre sous l’uniforme allemand.

En 1920, il entra comme lamineur aux usines de Wendel d’Hayange (Moselle) où il travailla jusqu’en 1937. Lucien Jenevein avait adhéré au syndicat CGTU de la métallurgie en 1922. Il devint délégué syndical au laminoir de Wendel avant de prendre en 1937 la charge de secrétaire du syndicat de la métallurgie CGT de la Moselle jusqu’à la guerre. En 1936 il fut l’un des dirigeants des grèves du front populaire aux usines de Wendel. Il adhéra parallèlement dès 1922 au PC pour lequel il se présenta aux élections.

Il se présenta aux élections cantonales partielles de janvier 1937 dans le canton de Hayange suite à la démission de Guy de Wendel. Il obtint au premier tour 1 967 voix sur 9 688 suffrages exprimés pour 9 813 votants et 12 102 électeurs inscrits et arriva en dernière position notamment derrière Emile Béron* qui rassembla 4 138 voix. Il ne maintint pas sa candidature au second tour et permit l’élection d’Emile Béron.

Au printemps 1938 à Metz, il participa au congrès de l’Union départementale des syndicats confédérés de la Moselle. Il fut élu à la commission administrative de l’UD.

Son nom figurait dans le compte rendu d’interrogatoire d’Alphonse Rieth*arrêté par la Gestapo en octobre 1940. Le secrétaire général du Syndicat confédéré des mineurs de Moselle y décrivait dans le détail les structures de la CGT mosellane. A la Pâques 1941 il fut expulsé par les Allemands vers le Midi. Il était alors dans le Gers où il travaillait comme métayer dans plusieurs fermes. L’une d’entre elles était fréquentée par des maquisards FTP ce qui lui permis de rendre quelques services à la Résistance.

Il se présenta aux élections municipales du 23 septembre 1945 à Metz (Moselle) sur la « Liste de l’union de la Résistance » qui regroupait les syndicats et partis de gauche et des représentants de l’UNR. Il représentait la CGT. Il était alors secrétaire du syndicat du bâtiment. Sur 17 036 suffrages exprimés sur 19 016 votants et 22 534 électeurs inscrits la liste obtint une moyenne de 6 405 voix contre 9 558 pour la liste d’Entente communale (droite) menée par le maire sortant Gabriel Hocquard. La liste de la Résistance n’obtint aucun élu. Il se représenta, sans plus de succès, aux élections municipales d’octobre 1947.

Il travailla à partir de 1945 au Centre de formation professionnelle accélérée du BTP de la Moselle à Metz dont il assura la direction pendant quelques temps. Il avait été nommé à ce poste par Ambroise Croizat*. Il fut ensuite chef de chantier jusqu’en 1955 date à laquelle il fut touché par un cancer du larynx qui l’emporta en 1960.

En mars 1946, il était membre du bureau départemental de l’UD CGT où il représentait les ouvriers du bâtiment. Il était par ailleurs secrétaire de la fédération CGT du bâtiment et continua à militer au PC.

Son épouse militait à l’UFF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89394, notice JENEVEIN Lucien (dit Loulou), version mise en ligne le 9 janvier 2013, dernière modification le 28 septembre 2010.
Lucien Jenevein en 1955
Lucien Jenevein en 1955
Collection Noëlle Jenevein

SOURCES : Arch. Mun. de Metz (Moselle) : 303 M 76 et 77 ; 18 W 8 ; 150 W 190 ; 27 Z 10. — Archives personnelles de Ralph Konopnicki.— Etat-civil de la commune de Strasbourg (Bas-Rhin).— Renseignements fournis par Noële Jenevein, sa fille. - Emile Reiland, « Les élections municipales à Metz depuis 1945 », Cahier du Cercle Jean Macé, n°9, 1er trimestre 1983, p. 1 à 31. - Luitwin Bies, Gestapo contra CGT Lothringen. Die Auskünfte des Alphonse Rieth von 1940, Saarbrücken, VVN-Bund der Antifaschisten, Landesverband Saar, 2000, 27p.
IMAGE ET SON :
Lucien Jenevein avec des officiels (fin années quarante) ; portrait (1955) : collection personnelle de Noële Jenevein.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable