FORESTIER Pierre, Marius

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 11 décembre 1900 à Pierre-Bénite (Rhône), mort à Paris (XIIIe arr.) le 17 août 1957 ; employé ; militant communiste de Lyon ; élève de l’ELI en 1926  ; secrétaire général de l’Humanité ; membre du comité central du Parti communiste élu au congrès de Saint-Denis (31 mars-7 avril 1929).

Fils de Louis Forestier, employé de commerce et d’Annette Barreau, tailleuse, militant du syndicat des employés de Lyon (Rhône), Pierre Forestier adhéra au Parti socialiste en 1917 et, comme son père Louis Forestier, soutint le Comité pour la reprise des relations internationales puis le Comité de la IIIe Internationale. Fondateur en 1918 des Jeunesses socialistes de Lyon, il en fut secrétaire départemental puis régional avant de devenir secrétaire général de la 17e Entente des Jeunesses communistes. Les autres animateurs de l’Entente étaient : Marthe Capelle, Élie Péju, Henri Nicollet et Marcel Legay. Le 11 juin 1922, au congrès extraordinaire de l’organisation, il se rangea dans une minorité qui refusait le mot d’ordre de “front unique” lancé par l’Internationale communiste. Délégué à la propagande des JC, il prit la parole, le 31 janvier 1923, au meeting de Lyon contre l’occupation de la Ruhr. En 1923, il entra cependant au comité directeur de la Fédération communiste du Rhône, dans une direction qui fut écartée à la suite d’une crise grave en 1924-1925.

Mais le comité central du 24 janvier 1925 avait envoyé Pierre Forestier à Nîmes (Gard), comme secrétaire de rédaction du journal l’Humanité-Midi. La direction nationale lui demanda, en octobre 1925, de remplacer Raymond Semard à la direction technique de l’organe central du Parti communiste, puis en 1926, le nomma secrétaire général de l’Humanité. Il fut également chargé du lancement du quotidien l’Enchaîné du Nord publié à Lille.

Il fut un des huit premiers élèves de l’École léniniste internationale de Moscou en octobre 1926 (D. Tartakowski, thèse, op. cit.)

Une lettre de Paul Vaillant-Couturier à Marcel Cachin, datée de mars 1928, le présente comme “secrétaire général de la rédaction, journaliste prolétarien, ancien ouvrier fondeur” (BMP, bobine 302, arch. dép. 93).
Le Parti communiste en fit son candidat aux élections législatives des 22 et 29 avril 1928 dans la circonscription de Figeac (Lot). Sa profession de foi indiquait le métier de journaliste. Il obtint 231 voix (1,2 %) des inscrits) au premier tour et 62 (0,3 %) au second.

Quelques mois plus tard, Pierre Forestier fit partie de la délégation française au VIe congrès de l’Internationale communiste (17 juillet-1er septembre 1928). Un rapport de police de janvier 1930 signalait qu’au début de l’année 1929, la direction parisienne l’avait chargé de créer une nouvelle cellule aux établissements Peugeot, quai de Grenelle, mission dont il rendit compte le 22 février 1929, au cours d’une réunion du comité du 6e rayon. Il habitait 23, rue Paul-Lelong dans le IIe arr. mais “quittait fréquemment son domicile pour des localités où des grèves étaient signalées” (Arch. PPo. Ba/1715). Le congrès national de Saint-Denis, réuni du 31 mars au 7 avril 1929, l’élut membre du Comité central. Arrêté le 27 juillet 1929 pour “complot contre la sûreté intérieure de l’État”, il fut remis en liberté le 7 août 1929 pour raison de santé. Lors du Comité central du 7 septembre 1929, Semard critiqua la façon dont Forestier avait rendu compte dans l’Humanité de l’affaire de la Banque ouvrière et paysanne (BMP bobine 328). Selon un rapport de police, Forestier aurait été congédié de l’Humanité le 30 mars 1931, en même temps que Camille Fégy, pour “déviations politiques” (Arch. PPo. Ba/1717).

Nous ignorons son destin après 1931. Les mentions marginales de son état civil indiquent que marié à Caluire-et-Cuire (Rhône) le 19 juin 1920 avec Prudence, Eugénie Bachr, il se remaria à Châtillon (Seine) le 11 janvier 1930 avec Reveka Eventoffe, union dissoute par défaut le 5 juin 1946. Le 24 avril 1947, Forestier épousa Marie Sauret à la mairie du XIIe arr.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89410, notice FORESTIER Pierre, Marius par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 29 septembre 2010, dernière modification le 10 juillet 2019.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, pas de dossier personnel à son nom. — Arch. PPo. Ba/1715, Ba/1717. — BMP (Arch. Dép. 93), bobine 93, 149, 302 et 328. — Travail, hebdomadaire communiste lyonnais, 1922-1923. — Le Travailleur du Centre-Ouest, 14 avril 1928. — J.-L. Pinol, Origine et débuts du communisme à Lyon, Mémoire de Maîtrise, op. cit. — Renseignements recueillis par Maurice Moissonnier sur les activités de Pierre Forestier à Lyon. — État civil de Pierre-Bénite. — Note de J. Girault.

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