LEDRU Lucien, Adrien

Par Claude Pennetier

Né le 3 juin 1913 à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise, Yvelines), mort le 7 avril 1999 à Sartrouville (Yvelines) ; ajusteur ; secrétaire général de la Région Ouest-parisien des Jeunesses communistes ; responsable syndical ; résistant ; secrétaire départemental des Yvelines de la FNDIRP (Fédération nationale des déportés, internés, résistants et patriotes).

Lucien Ledru à 74 ans.

Ses parents étaient tous deux des enfants de l’Assistance publique. Son père, militant de l’ARAC, était cantonnier syndiqué CGTU à la Ville de Bezons (Seine-et-Oise), charretier sur l’acte de naissance, et sa mère “femme de journée”. Lucien Ledru eut pour parrain civil le conseiller municipal socialiste de Paris,Georges Thomas avec qui il se fâcha en 1929. Ayant obtenu le certificat d’études, il commença à travailler comme commis de cave, puis comme commis charcutier-tueur, puis comme apprenti ajusteur tout en suivant des cours de géométrie et de dessin industriel pour entrer en apprentissage dans l’industrie aéronautique. Il travailla chez Hanriot, Lorraine, Lioré, Klakson, SECM. Son salaire horaire était de 6 F 5 à 7 F 10 avant son départ en URSS.

Apprenti puis ajusteur dans l’aéronautique, il adhéra en 1927 aux Jeunes gardes antifascistes et créa la cellule de Bezons des Jeunesses communistes fin 1928.
Il fut arrêté en octobre 1929 au Gymnase Japy dans une réunion communiste, pour coups et blessure envers un agent. Encore mineur, il fut écartelé entre le PC qui lui demandait de prendre un avocat du SRI et son parrain, Georges Thomas lui enjoignait de prendre Maître André Le Troquer, ce qui engendra une dispute avec Thomas à la sa sortie, au bout de quatre jours, de la prison de La Roquette.

Syndiqué à la CGTU, membre du Parti communiste depuis 1929, secrétaire de cellule puis secrétaire de rayon des JC, memvre du comité régional adulte, il fut envoyé, en 1931, en URSS, à l’école de l’Internationale communiste des Jeunes, pour un stage de quatorze mois. Il resta longtemps discret sur ce stage et ne l’évoqua pas devant les historiens qui l’interrogeaient sur son militantisme.

À son retour, il fut nommé secrétaire général de la Région Ouest-parisien des JC (quand celle-ci se créa en novembre 1932) et le resta pendant deux ans. Son service militaire, effectué d’octobre 1934 à octobre 1935 dans l’armée de l’air, interrompit un temps ses activités militantes. Dans son autobiographie du 12 mai 1933, il se réclamait de Louis Péronnet, Georges Habert,

Embauché à l’usine d’aviation Marcel Bloch, Lucien Ledru devint le secrétaire de la section syndicale qui rassemblait déjà les adhérents de la CGTU et de la CGT. Avec sa section, il participa activement aux nombreux débrayages, puis à la grève avec occupation de l’usine. Il siégeait également au comité du rayon communiste de Courbevoie-La Garenne.

Mobilisé le 2 octobre 1939 à la base aérienne de Chartres, démobilisé le 6 septembre 1940, il fut arrêté en septembre 1941, emprisonné à la Santé. Libéré fin 1942, il réussit à échapper au contrôle de la police en s’installant à Richelieu, en Touraine, où il eut une activité de résistance.

De la Libération à 1964, travaillant dans l’agriculture, il fut conseiller municipal communiste de Marigny-Marmande (Indre-et-Loire) et milita à la CGA puis à la FNSEA. Président de la coopérative de céréales et d’approvisionnement locale, il participa au développement de la coopération en créant et administrant des coopératives d’approvisionnement et d’insémination artificielle.

Revenu à Houilles en 1963, Lucien Ledru reprit sa profession d’ajusteur et devint l’un des secrétaires départementaux des Yvelines de la FNDIRP (Fédération nationale des déportés, internés, résistants et patriotes) puis fit partie de son conseil national.
Il s’était marié en avril 1936 à Houilles avec Emilienne Thubières.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89450, notice LEDRU Lucien, Adrien par Claude Pennetier, version mise en ligne le 29 septembre 2010, dernière modification le 5 mai 2021.

Par Claude Pennetier

Lucien Ledru à 74 ans.
Lucien Ledru à 80 ans.
Lucien Ledru et sa femme née Emilienne Thubières.

SOURCES : RGASPI, 495 270 1353, autobiographie, Bezons, 12 mai 1933. _— Ach. J. Maitron, 15 décembre 1936. — Renseignements communiqués par L. Bonnel. — Lettre de Lucien Ledru, 24 mars 1988. — Rachel Mazuy, Croire plutôt que voir ? Voyages en Russie soviétique (1919-1939), Odile Jacob, 2002, p. 143.— État civil. — Pas de mention sur le site Mémoire des hommes.

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