SCHÉRER Pierre. Pseudonyme à l’ELI : FRIEDRICH Charles (à ne pas confondre avec le vrai Charles Friedrich)

Fils d’un ouvrier dont il avait la charge en 1934, Pierre Schérer reçut une instruction primaire. Il commença à travailler à quatorze ans à l’usine métallurgique de Rombas (Moselle) comme ajusteur. Soldat de 2e classe pendant la guerre il participa après 1918 aux grèves de 1920 et 1923 dans son entreprise. Renvoyé (« pour raisons politiques ») il entra dans une usine d’Hagondange (Moselle) d’où il fut encore licencié le 1er mai 1930 et travailla alors dans de « petites boîtes » avec des périodes de chômage.

Pierre Schérer adhéra en 1922 aux Jeunesses communistes puis, en 1926, au Parti communiste d’Amnéville (Moselle) où il sera élu conseiller municipal. Secrétaire de sa cellule de jeunes il fut délégué au congrès des Jeunesses communistes d’Alsace-Lorraine en 1929 et fut responsable du parti pour la jeunesse. Il était membre du Syndicat unitaire des Métaux depuis 1923 et trésorier de cette organisation.

Pierre Schérer établit en janvier 1934 une autobiographie en vue de son départ à l’École léniniste internationale. Classé A, avec la mention « paraît faible politiquement » la commission des cadres proposait qu’on lui fasse fréquenter préalablement une école régionale. Les jugements des responsables de la région Moselle étaient mitigés : Charles Friedrich (voir ce nom) trouvait qu’il se prenait pour le « grand homme » qui veut faire seul tout le travail, Walsch, qui mentionnait sa vie modeste et le militantisme communiste de sa femme, trouvait qu’« il ne paraît pas très énergique, politiquement faible, il manque d’initiative ». Il arriva à Moscou le 25 mars 1934 et remplit le questionnaire biographique en allemand sous le pseudonyme de Charles Friedrich (c’est-à-dire du nom du secrétaire régional, ce qui risquait de provoquer des confusions : des documents le qualifiaient de membre du comité central du Parti communiste !). Pierre Schérer fut jugé à Moscou comme un « militant de base de rang inférieur » (?) de faible niveau de développement mais faisant bonne impression car « prolétarien sain ».