Par Claude Pennetier
Né le 27 novembre 1898 ; tourneur ; élève de l’ELI en 1930.
Militant de Nanterre (Seine), Georges Tarlier était fils d’ouvriers d’Amiens. En 1930, sa mère était fille de service à l’assistance publique. Il se syndiqua à la CGTU en 1929. Lors de la conférence régionale des Jeunesses communistes tenue à Paris (Maison des syndicats) le 9 février 1930, il fut élu au secrétariat de la région parisienne des JC. Voir Léon Bonefons.
Il fut par la suite élève à l’École léniniste internationale de Moscou sour le nom de Tavernier. Il fut membre de l’École de trois ans en 1930 avec un contingent de neuf militants français.
À la fin de l’école, le jugement était mitigé : « Relativement actif. Pas toujours suffisament discipliné. N’a pas l’esprit de collectivité suffisamment développé. Quoique venu à l’école avec une plus grande expérience de militant que la plupart des autres camarades [il] a marqué une certaine insuffisance dans la capacité de poser les problèmes bine clairement. Peu d’esprit d’autocritique. Toutes ces fautes et lacunes sont en liaison avec son passé et ses origines politiques. Il ne peut pas être recommandé pour un poste dirigeant mais devrait être utilisé comme exécuteur, sous une direction responsable. »
Le jugement d’Auguste Havez n’était pas moins critique le 19 mars 1932 : « C’est un camarade qui n’a jamais ruen [fait] de bon pendant tout le temps qu’il a été à la RP [région parisienne] (bureau et secrétariat). Après son séjour ici, il devait faire un travail formidable (c’est lui qui le disait). A son retour, comme il était inculpé, il a dû vivre dasn l’illégalité et en accord avec la direction du parti et de la région lyonnaise le service lui donna tout ce qu’il fallait pour travailler clandestinement chez Schneider au Creusot. Tarlier n’y resta que quelques jours et retourna chez lui sans avertir qui que ce soit. Cela amena toute une discussion entre lui et la direction du Parti. Arr^té, il est acquittré comme Jeanne Buland. Caragnat ( ?) pour le même motif est condamné à trois ans de prison. Tarlier ne fait plus rien dans le parti. Je ne sais d’ailleurs pas s’il a encore sa carte. »
Une note, sans date, signée Vassart, précise : « Ancien secrétaire RP. A été à l’École internationale. Est exclu pour un an pour motif futile. Pas très intéressant. Était l’homme de Celor en 1929. »
Un blâme de la CCCP du 12 juin 1931, ratifié par le bureau politique et le secrétariat le 2 novembre 1931, considére que Tarlier a enfreint la discipline en rentrant à Paris, sans autorisation du Centre et a refusé « sous divers prétextes de rejoindre le poste qui lui était assigné. Avant même d’avoir été avertis de ce blâme, il écrit le 27 mai 1931 pour dire que Albessard rencontrant Teulade — exclu du PC- devant le siège du PC, déclara que Tarlier était exclu du PC.
Il était marié et père d’un enfant.
Par Claude Pennetier
SOURCES : RGASPI, 517 1 998 ; 495 270 5163 : « Affaire Tarlier », blâme de la CCCP ; lettre à la CCCP, 27 mai 1931 ; questionnaire réduit (17 questions) rempli à l’arrivée à l’ELI, 6 avril 1930, avec photo ; notes diverses, Moscou . — Bernard Lafon et Pierre Zarka, Recherches sur l’implantation du PCF à Nanterre, Mémoire de Maîtrise, Paris I, 1971.