HAEDENS Antoine, Marcel, André, Hector

Par Éric Belouet

Né le 9 février 1942 à Roubaix (Nord) ; compositeur-typographe, permanent syndical (1973-1978), contrôleur puis inspecteur du travail ; permanent (1965-1969) puis secrétaire général (1967-1969) de la JOC, syndicaliste CFTC puis CFDT, militant du PSU, membre de l’ACO.

Fils de Marcel Haedens (1903-1948), employé dans le textile à Roubaix, et de Valentine née Germyns (1903-1981), employée de maison devenue femme au foyer après la naissance de ses enfants, tous deux originaires de Belgique, croyants pratiquants et sans engagement militant, Antoine Haedens était le benjamin de cinq enfants (un frère et trois sœurs). Membre des Cœurs Vaillants, il fréquenta l’école primaire privée à Roubaix et obtint le certificat d’études primaires. À partir d’août 1956, il travailla dans diverses imprimeries de Roubaix-Tourcoing, d’abord comme papetier chez Lerouge, puis comme compositeur-typographe chez Van Caeymerbeck, tout en suivant pendant quatre ans des cours du soir à l’Institut Colbert à Tourcoing (Nord) qui lui permirent d’obtenir deux CAP (papetier-relieur et compositeur-typographe). Chez Van Caeymerbeck, il commença à militer à la CFTC. S’étant engagé pour vingt-quatre mois, il effectua son service militaire au Service géographique des armées, à Joigny (Yonne), de mai 1961 à mai 1963. À son retour, il reprit son emploi dans la même imprimerie qui, entre-temps, avait été absorbée par l’entreprise D’Haussy et Cie. Il y reprit son engagement syndical – à la CFDT à partir de 1964 – et fut élu délégué du personnel et au comité d’entreprise.

Peu de temps après son entrée au travail, Antoine Haedens avait adhéré à la JOC. Membre de l’équipe du quartier Saint-Paul, qui désignait en réalité une partie de ce que l’on appelait le « nouveau Roubaix », il intégra ensuite l’équipe dirigeante de la fédération de Roubaix, avec la responsabilité des apprentis (14-17 ans). Sollicité pour devenir permanent, il prit ses nouvelles fonctions en juin 1965 et fut affecté au secteur Est, dont l’équipe était également composée de Roger Félix*, Marc Lelong*, Roland Stroebel* et Jean-Claude Thiéfaine*. Sur le plan géographique, il se vit confier la responsabilité de la Meurthe-et-Moselle, de la Moselle et de la Meuse ; sur le plan national, il était rattaché à la branche « Action au travail » alors dirigée par son ami Paul Destailleur*. L’année suivante, on lui laissa la responsabilité du Pays Haut de la Meurthe-et-Moselle et de la Meuse, pour lui permettre de s’investir dans la préparation du grand rassemblement national de la JOC « Paris 67 » qui réunit 50 000 jocistes à Paris du 30 juin au 2 juillet. Antoine Haedens y avait la responsabilité d’un des quatre meetings thématiques organisés à cette occasion, celui portant sur le thème « Les jeunes et la société de consommation », tenu au palais de la Mutualité. Dès le mois de juin 1967, Antoine Haedens avait succédé à Marc Lelong* au poste de secrétaire général de la JOC. Il conserva cette fonction jusqu’à la fin de son mandat en mai 1969, date à laquelle il fut remplacé dans cette fonction par Michel Bouteille*, mais resta salarié de la JOC pendant six mois pour participer, sous la supervision de la sociologue Reine Goldstein, au dépouillement d’une enquête-campagne lancée par le mouvement.

De retour à Roubaix fin 1969, Antoine Haedens fut embauché à la SAIEN, une imprimerie lilloise qui imprimait notamment La Croix du Nord Dimanche. Il y resta quelques mois, puis fut embauché chez Delannoy et Nivesse, imprimerie roubaisienne comptant un peu plus de cinquante salariés. Il y fut délégué syndical et élu au comité d’entreprise. Dans la première moitié des années 1970, il siégea au conseil de la Fédération CFDT du Livre et des Services, alors dirigée par Hubert Lesire-Ogrel*.

Antoine Haedens s’était marié le 11 décembre 1971 à Oignies (Pas-de-Calais) avec Arlette Bays*, elle-même ancienne permanente de la JOCF. Cinq enfants naquirent de cette union (David en 1972, Céline en 1975, Gilles en 1976, Véronique en 1978 et Émilie en 1982) et la famille vécut à Roubaix jusqu’en 1977, date à laquelle elle s’installa à Villeneuve-d’Ascq (Nord).

Le métier de compositeur typographe étant sur le déclin, Antoine Haedens, dans le cadre de la formation continue, s’initia à la conversion du « plomb au film », mais n’eut pas l’occasion de mettre en pratique cette nouvelle compétence professionnelle. En 1973, il devint en effet permanent de l’union interprofessionnelle de Roubaix-Tourcoing et le resta jusqu’en 1978. Il connut ensuite une période de chômage, puis suivit une formation informatique à l’IUT de Villeneuve-d’Ascq qui lui permit d’obtenir un diplôme universitaire d’informatique option analyse (DUIA). Une nouvelle période de chômage le décida à passer le concours d’agent d’enquête de l’Office HLM de Lille. Il le réussit mais n’exerça cette activité que pendant un an, passa le concours de commis à l’INSEE, exerça cette fonction pendant une vingtaine de mois, puis passa et réussit le concours de contrôleur du travail en 1981. Il débuta cette nouvelle activité en décembre 1981 à la Direction départementale du travail et de l’emploi (DDTE) du Nord-Lille, d’abord en service sédentaire, puis en section à partir de 1982. Il fut promu inspecteur du travail en 1990. Dans cette administration, il continua à militer à la CFDT, organisation qu’il quitta toutefois en 1993, en désaccord avec les options confédérales.

De 1992 à 1998, Antoine Haedens fut mis en disponibilité pour occuper un emploi d’intérêt public. Après avoir été l’un des administrateurs de l’Association pour la rééducation professionnelle et sociale (ARPS), il avait en effet été sollicité par Jack Salinas*, président de cette association, pour devenir chargé de mission salarié. Pendant près de six ans, il exerça cette fonction, partageant ses semaines entre le siège de l’association à Fontenailles (Indre-et-Loire) et son domicile de Villeneuve-d’Ascq. Issue de l’association « Joie par la santé », dont la JOC avait participé à la création en 1946 et qui avait ouvert une maison de santé à Fontenailles destinée notamment aux jeunes de retour d’Allemagne, l’ARPS, créée à la fin des années 1980, gérait également un centre de rééducation professionnelle (CRP) de 120 places à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe) qui avait vu le jour en 1974. Pendant longtemps, les postes d’administrateur de l’association et de direction des centres étaient presque exclusivement occupés par d’anciens permanents jocistes.

Après avoir quitté son poste de chargé de mission, Antoine Haedens redevint administrateur de l’ARPS (1998-2006) et reprit son emploi d’inspecteur du travail, responsable de la politique contractuelle de formation de l’État à la Direction régionale du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle (DRTEFP) du Nord Pas-de-Calais, jusqu’à son départ à la retraite en novembre 2002.

Parallèlement à son activité professionnelle, Antoine Haedens entreprit de compléter sa formation intellectuelle. Ayant réussi en 1987 l’examen spécial d’entrée à l’université (ESEU), il réalisa un mémoire intitulé « La pratique des agents de contrôle de l’inspection du travail du Nord Pas-de-Calais, dans un contexte de flexibilité et d’adaptation du Droit du travail » et obtint en 1990, avec la mention « très bien », une maîtrise de sciences sociales appliquées au travail (MSSAT) à l’Université de Lille I. Il fut par ailleurs intervenant occasionnel de formation continue dans les domaines du droit du travail et des relations de travail. Enfin, son attention portée aux questions relatives au handicap l’incita à participer, en 1993, à deux séminaires organisés par le CNAM à Paris : « Analyse des situations de handicap » et « Les grandes problématiques de l’intégration des personnes handicapées ».

Adhérent à Handicap International depuis 1993, il entra dans l’équipe de l’antenne de Lille en 2002 et la dirigea de 2006 à 2009.

Sur le plan politique, Antoine Haedens avait milité au PSU au début des années 1970 et figura sur la liste présentée par ce parti aux élections municipales de 1971 à Roubaix. Il n’adhéra plus ensuite à aucun parti.

En 1971, il adhéra à l’ACO dont son épouse était déjà membre à Oignies (Pas-de-Calais). En 2010, le couple était toujours membre de l’équipe intervilles de Roubaix.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89533, notice HAEDENS Antoine, Marcel, André, Hector par Éric Belouet, version mise en ligne le 4 octobre 2010, dernière modification le 4 octobre 2010.

Par Éric Belouet

SOURCES : Arch. JOC (SG), fichier des anciens permanents. — Entretien téléphonique avec Antoine Haedens, 1er octobre 2010. — État civil de Roubaix.

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