JANOVER Louis

Par Philippe Bourrinet

Né en 1937 ; essayiste, traducteur, éditeur et directeur de collection.

En novembre 1956, Louis Janover fit partie des signataires du texte du groupe surréaliste parisien qui soutint l’insurrection de Budapest. Il appartint au groupe surréaliste jusqu’en 1958.

En octobre 1961, il fut l’un des instigateurs de la revue Sédition d’orientation libertaire, qui mit en cause le « Manifeste des 121 » de soutien implicite au FLN. Dans un article intitulé « La trahison permanente », il dénonça d’un point de vue internationaliste la gauche tiers-mondiste et Sartre.

La même année 1961, il cofonda à Paris le groupe Spartacus, avec Grandizo Munis (1912-1989) et Bernard Pécheur. Le groupe tira le 1er mai 1961 un tract provocateur « À bas l’union nationale », tract signé « Un groupe de militants révolutionnaires ». Avant de s’autodissoudre, le groupe Spartacus, fit paraître le 23 avril 1963 un dernier tract, La Guerre d’Espagne dans un fauteuil, dénonçant simultanément le film de montage de Frédéric Rossif, Mourir à Madrid et tous les récupérateurs de la « Révolution espagnole ».

Entre 1964 et 1969, il dirigea la revue dissidente surréaliste Front Noir (1963-1967) avec Gaétan Langlais (1935-1982), un temps membre de l’Internationale lettriste, et Jacques Le Maréchal (né en 1928), graveur et peintre, proche des surréalistes à la fin des années 1950. Cette revue, qui mit en lumière des penseurs issus du mouvement des conseils (Pannekoek, Gorter), développa une critique radicale du concept d’avant-garde.

Très proche du marxologue Maximilien Rubel, il fut co-directeur de la revue Études de marxologie (1959-1994), revue d’études théoriques d’orientation communiste des conseils et libertaire. Il participa également avec Rubel à l’édition des Œuvres de Karl Marx.

Il fut membre de l’association des Amis de Spartacus, formée autour de René Lefeuvre.

Outre la publication de ses propres essais, Louis Janover fut éditeur scientifique ou directeur de collection pour Gallimard, la Bibliothèque de la Pléiade, Paris-Méditerranée, les éditions Sulliver, les Éditions de La Nuit.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89548, notice JANOVER Louis par Philippe Bourrinet, version mise en ligne le 4 octobre 2010, dernière modification le 29 janvier 2020.

Par Philippe Bourrinet

ŒUVRE  : Surréalisme, art et politique, 1979. — Les Intellectuels face à l’histoire, 1980. — Le Rêve et le plomb, 1986. — La Révolution surréaliste, 1988. — Les Dissidents du monde occidental, 1991. — La Pensée aveugle, 1993 (avec Jean-Pierre Garnier). — L’Avenir d’une utopie, 1994. — Nuit et brouillard du révisionnisme, 1996. — Cent ans de servitude : Aragon et les siens, 1998. — Voyage en feinte-dissidence, 1998. — La Tête contre le mur : essai sur l’idée anticommuniste au XXe siècle, 1998. — Thermidor mon amour : voyage en feinte-dissidence II, 2000. — Le Surréalisme de jadis à naguère, 2002. — Lautréamont et les chants magnétiques, 2002. — Surréalisme ou le surréalisme introuvable, 2003. — Tombeau pour le repos des avant-gardes, 2005. — La Démocratie comme science-fiction de la politique, 2007. — Visite au Musée des arts derniers, 2008. — S’il est encore minuit dans le siècle, 2010. — Retrouver Fondane, 2010 (avec Patrice Beray). — Le Testament de Lénine et l’héritage de Rosa Luxemburg, 2018.

SOURCE : Témoignage de Louis Janover.

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