HYVERNAT Berthe [épouse SAUMON].

Née dans une famille de petits agriculteurs d’un village relativement pauvre à la limite de la Dordogne, Berthe Hyvernat perdit son père à l’âge de sept ans et sa mère dut élever trois enfants (Berthe avait un frère et une sœur) dans des conditions assez misérables, la mère n’ayant d’autres ressources qu’une maigre rémunération pour un travail pénible souvent loin de son lieu d’habitation : lessives, travaux des champs.

L’enfant obtint son certificat d’études primaires à l’âge de douze ans et, grâce au dévouement d’une institutrice, prépara le concours des bourses, deuxième série, et fut reçue. Elle put donc suivre les cours d’une école supérieure et fut reçue au brevet élémentaire en 1934 mais, faute de moyens financiers, ne put continuer au-delà. Elle commença à travailler en février 1935 à Mauriac (Cantal) à l’imprimerie « Le Réveil du Cantal » : employée de bureau, elle gagnait 150 F par mois.

Elle quitta cet emploi en 1941 pour le secrétariat de la JOCF à Lyon. C’est que, dès 1938, frappée par les conditions de travail des « employées de maison », par la vétusté de l’habitat populaire et le manque d’hygiène, elle avait créé une section JOCF à Mauriac après voir pris connaissance du compte rendu du congrès de 1937 de la JOC tenu au Parc des Princes et, quelques années plus tard, le secrétariat national de la JOCF de la zone Sud lui demandait de devenir permanente régionale pour la région du Centre. C’était en mars 1941 et, en octobre, elle rejoignit à Lyon, 9 chemin de Montrébloud, le secrétariat national et assuma la responsabilité des régions centre et sud-est. En outre, elle était chargée d’étudier l’implantation de la JOCF dans les gros bourgs et l’adaptation des activités du mouvement aux employées de maison. À l’automne 1944, après la réunification de la JOCF des zones nord et sud, elle rejoignit le secrétariat national unifié à Courbevoie, 246 boulevard Saint-Denis. En 1946, répondant à un besoin de formation des militantes, la JOCF créait à Saint-Cloud, 5 rue Gaston-Latouche, « l’Université populaire féminine » sous la responsabilité de Simone Giraud, ancienne secrétaire générale. Berthe Hyvernat participa à ce travail. C’est alors, qu’en octobre 1946, on lui demanda de participer à l’Institut de culture ouvrière (ICO) de Marly-le-Roi, né après la Libération de la volonté des militants ouvriers chrétiens, de Dominicains et de militants du MRP. Les activités de cet institut, s’adressant à des hommes et à des femmes avaient pour but d’animer les sessions de formation. Berthe Hyvernat fut particulièrement chargée des cours par correspondance et de l’étude du rôle de la femme dans la société, expérience qu’elle jugea par la suite « absolument inoubliable ». L’ICO ayant dû réduire ses activités pour des raisons financières, Berthe Hyvernat dut quitter l’Institut en 1949.

Elle se maria alors, habita Gennevilliers, mit au monde deux enfants et s’engagea dans des actions militantes variées : Mouvement populaire des familles (MPF), puis Mouvement de libération du peuple (MLP) avec applications pratiques : association des travailleuses familiales, Union de la gauche socialiste, Mouvement de la paix, Action catholique ouvrière.

Pour raisons de santé, Berthe Hyvernat-Saumon quitta alors la région parisienne pour la Haute-Savoie et à Hauteville-sur-Fier dirigea et anima une maison familiale de vacances « à finalité personnaliste et communautaire ».

De 1963 à 1987, Berthe Hyvernat-Saumon et sa famille habitèrent plusieurs villes, s’intéressant aux activités déjà existantes : vie chrétienne en milieu rural, organisations de consommateurs, comité diocésain du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) à Gap.