BOUCHET Louis, Hippolyte, Alexandre, alias « commandant Arthur »

Par Jean-Pierre Ravery

Né le 23 octobre 1901 à Paris XVe arr., exécuté sommairement le 22 août 1944 au Fort de Vincennes, Paris XIIe arr. ; ingénieur du métro parisien ; résistant FTP.

Louis Bouchet
Louis Bouchet

Diplômé de l’École Bréguet, Louis Bouchet était ingénieur du métro parisien. Il était inspecteur de la sous-station Bel-Air, dans le XIIe arrondissement. Il avait épousé Madeleine Bousset le 14 février 1931 avec laquelle il eut deux fils. Ils habitaient 10 villa du Bel-Air à Épinay-sur-Seine.
En novembre 1943, il avait été placé à la tête des groupes FTP formés au sein du personnel du métropolitain sous le nom de « commandant Arthur ». Le 21 août 1944, il fut chargé de s’emparer des locaux du Petit Parisien dont les Allemands avaient fait un de leurs organes de propagande pendant l’occupation et qu’ils avaient évacué quelques jours plus tôt.

Le Comité Parisien de Libération venait de décider d’attribuer ces locaux, sis rue d’Enghien, dans le Xe arrondissement, à l’Humanité et au Parisien Libéré. Le 21 août vers 10 h du matin, Louis Bouchet quitta donc la station Bel-Air à bord d’une traction avant Citroën en compagnie de plusieurs de ses collègues membres des FTP : André Ancelin, Ulysse Benne, Robert Ferrer, Émile Goeury et Arthur Speeckaert. Selon l’enquête que conduisit quelques jours plus tard le fils de l’un d’entre eux, Walter Goeury, la voiture fut contrôlée à un premier barrage allemand avenue de Daumesnil, qu’ils purent franchir. Les résistants n’étaient pas armés et la « trêve » instituée la veille par le général von Choltitz était censée avoir rétabli une relative liberté de circulation. Mais tous les militaires allemands en pleine débâcle n’avaient pas la même attitude. Louis Bouchet et ses camarades furent interceptés un peu plus tard par un groupe de soldats à l’angle de la rue Traversière (XIIe arr.) et de la rue Michel Chasles. Après une rapide fouille, sous la direction d’un homme en civil qui paraissait commander les opérations, les résistants furent conduits les mains sur la tête jusqu’au 15 de la rue Traversière dans une cour de la SNCF, selon les témoignages recueillis par Walter Goeury. En fin d’après midi, on les fit monter dans deux camions bâchés en compagnie d’une impressionnante escorte, qui les amena au fort de Vincennes toujours sous contrôle allemand. Le lendemain, ils étaient fusillés à la cartoucherie du Fort-Neuf de Vincennes puis enterrés sommairement dans une fosse commune avec cinq autres suppliciés. Le 26 août, leurs familles furent invitées à venir identifier leurs dépouilles.

Louis Bouchet fut fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume. Le nom de « commandant Bouchet » fut attribué à une rue d’Épinay-sur-Seine, comme dans plusieurs autres communes de banlieue parisienne. Une plaque commémorative portant son nom et ceux de ses camarades fut apposée dans la station de métro Château de Vincennes : « À la mémoire de nos camarades du Métropolitain fusillés par les Allemands au Fort de Vincennes, le 22 août 1944 ». Chaque année, une manifestation du souvenir y est organisée par le personnel de la RATP, dans le cadre des cérémonies commémoratives de la Libération de Paris. Sa veuve, Madeleine Bouchet, fut longtemps la présidente des Œuvres sociales de la RATP.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89559, notice BOUCHET Louis, Hippolyte, Alexandre, alias « commandant Arthur » par Jean-Pierre Ravery, version mise en ligne le 5 octobre 2010, dernière modification le 10 février 2022.

Par Jean-Pierre Ravery

Louis Bouchet
Louis Bouchet

ICONOGRAPHIE : www.memorial-genweb.org

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