LAGRIFFOUL Eugène [LAGRIFFOUL Alphonse, Eugène]

Par Claude Pennetier

Né le 1er août 1878 à Toulouse (Haute-Garonne), mort le 11 septembre 1941 à Boulogne-Billancourt (Seine) ; artiste décorateur, artiste peintre, céramiste d’art ; militant socialiste, communiste, socialiste-communiste puis socialiste SFIO ; maire adjoint socialiste de Boulogne-Billancourt (1919-vers 1940) ; membre de la CAP en 1932.

Fils d’un représentant de commerce, Eugène Lagriffoul, aîné d’une nombreuse famille, devint orphelin. Sa famille vivait, semble-t-il, à Béziers (Hérault). Un oncle « militant républicain et laïque » l’éleva. Lagriffoul fréquenta l’école communale, l’école primaire supérieure puis l’école des Arts décoratifs de Nice (Alpes-Maritimes). A seize ans, l’État lui accorda une bourse de cinq ans pour suivre les cours de l’École supérieure de céramique de la Manufacture nationale de Sèvres. Lagriffoul travailla ensuite avec le maître émailleur Fernand Thesmar et avec Soyer avant de revenir, en 1907, à la Manufacture de Sèvres, comme artiste peintre. Il la quitta en 1920 pour créer en toute indépendance. Les récompenses obtenues au Salon des artistes français, à l’Exposition universelle de 1900 et à l’Exposition de Turin en 1911, témoignent de sa notoriété.

Lagriffoul situait son militantisme précoce dans la continuation de « traditions familiales » (Nos édiles, op. cit.). En effet, dès l’adolescence, il avait fréquenté les milieux socialistes, syndicalistes et coopérateurs. Le Parti socialiste reçut son adhésion vers 1906-1907. La notice biographique publiée par le conseil général de la Seine le dit secrétaire de la section de Boulogne-Billancourt pendant onze ans, mais sans indiquer les dates de fonction.

Élu conseiller municipal le 30 novembre 1919 avec l’équipe d’André Morizet, il devint adjoint spécial. L’itinéraire politique de Lagriffoul se confond alors avec celui de Morizet : adhésion au Parti communiste après le congrès de Tours (décembre 1920), démission en janvier 1923 à la suite des décisions du IVe congrès de l’Internationale communiste (franc-maçon, Lagriffoul était directement touché par celles-ci), adhésion au Parti socialiste-communiste et retour au Parti socialiste SFIO à la veille des élections législatives de 1928. Réélu 3e adjoint en mai 1925, il se présenta, comme socialiste-communiste, aux élections cantonales partielles des 22 et 29 mai 1927, provoquées par la démission de Morizet élu sénateur. Lagriffoul recueillit 2 044 et 2 253 voix, sur 9 197 inscrits, contre 1 236 et 1 252 à son concurrent communiste Delobelle. Il fut élu puis réélu en 1929 et 1935. Membre de la 5e commission permanente (Instruction publique), il fut vice-président du conseil général pour l’année 1935-1936.

C’est sous la bannière du Parti socialiste SFIO qu’il s’était présenté aux élections législatives des 22 et 29 avril 1928 dans la 8 circonscription de Saint-Denis (canton de Boulogne). Il recueillit 3 192 voix sur 19 732 inscrits (16,2 %). Louis Lagorgette lui succéda pour les élections de 1932 et 1936. Lagriffoul était devenu premier adjoint au maire après les élections de mai 1935.

Lagriffoul avait siégé à la CAP du Parti socialiste au titre de la motion de l’Aube en 1932.

Il s’était marié le 15 décembre 1914 à Paris (Xe arr.).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article89569, notice LAGRIFFOUL Eugène [LAGRIFFOUL Alphonse, Eugène] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 6 octobre 2010, dernière modification le 19 septembre 2021.

Par Claude Pennetier

SOURCES  : Arch. Nat. F7/13017, rapport du 9 mai 1927. — Arch. PPo. 393. — Arch. Dép. Seine, DM3, D3M3 n° 1. — L’Humanité, 3 juin 1935. — 56e congrès de la Fédération socialiste de la Seine, 26-27 octobre 1935. — G. Lachapelle, Les élections législatives des 22 et 29 avril 1928, op. cit.Le Conseil municipal : Nos édiles, op. cit. — Note de Jacques Girault. — Notes de M. Dreyfus. — État civil de Toulouse.

ICONOGRAPHIE : Le Conseil municipal : Nos édiles, op. cit., 1937, p. 317.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable